Top of the Lake, la série mystique de Jane Campion. Une fable étrange, poétique et captivante.
Ma première impression suite au visionnage du pilot a été celle que l'on aimerait que chaque série nous fasse. L'envie de regarder la suite le plus tôt possible ! (le lien pour le trailer ici )
Top of the Lake, c'est à la fois une façon de désigner le lieu où se déroule l'action (le Lake Top, dans le sud de la Nouvelle-Zélande) et une manière de nous dire que la série va s'employer à dévoiler ce qui se cache "en dessous", sous les eaux les plus opaques. Bref, surface du lac et apparences trompeuses ne font qu'un; la clé de l'intrigue repose sur la résolution d'un secret troublant : retrouver la petite fille de 12 ans, Tui, qui disparaît à la fin du premier épisode, alors que l'on vient de découvrir qu'elle est enceinte.
Que lui est-il arrivé ? Qui est le père ?
Parmi les personnages gravitant autour d'elle, il y a la détective venue de Sydney, Robin Griffith (Elisabeth Moss, la Peggy Olson de Mad Men), personnalité extérieure dont les hommes ont du mal à accepter la présence intenpestive, et qui va prendre en charge l'enquête. Au bord du lac s'est aussi installé un groupement de femmes un peu perdues, vivant dans des containers éparpillés sur la plaine, un lieu (ironiquement?) renommé Paradise. Elles y vivent dans l'adoration d'une étrange gourou, GJ (Holly Hunter), femme-prophète aux longs cheveux gris, mi-sorcière mi-hippie, qui renforce l'atmosphère mystique de la série.
Les plans sur le lac, sur les plaines et les montagnes, auréolés de brouillard, nous immergent dans un monde en demi-teintes, où la nature apparaît plus menaçante que maternelle. On ne peut s'empêcher de penser à certaines images de Twin Peaks ou, plus récemment, des Revenants, qui place également au centre de son intrigue un lac qui se vide peu à peu de son eau tandis que les morts reviennent à la vie.Last but not least, Jane Campion est une féministe convaincue, et on le voit bien ! Ce sont les femmes qui déclenchent l'intrigue dramatique, ce sont elles qui enquêtent, qui recherchent la vérité. Les hommes, ce sont (presque tous) des machos, violents et pervers (le père de Tui, Matt Mitcham, étant le pire de tous).
► En bref, Top of The Lake est pour moi l'une des meilleure série de la rentrée. Sa beauté toute particulière, elle la tire de ses contrastes, de ses hésitations volontaires, entre le flou et le clair, la surface et le fond, le calme et l'agitation qui habitent les personnages. Cette mini-série de 7 épisodes, produite par BBC 2, Sundance Channel et UKTV, est en ce moment diffusée sur Arte, et les épisodes sont disponibles sur Arte replay !