Extant, où la rencontre (du troisième type) entre Alien et A.I Intelligence artificielle. Du bon et du moins bon.
Produite par Steven Spielberg et menée par Halle Berry, Extant fait figure de poids lourd dans la production estivale des séries US. L'audience était au rendez-vous mercredi soir, même si les spectateurs américains lui ont préféré le lancement de la saison 2 d'Under The Dome sur ABC. De quoi s'assurer un démarrage confortable, d'autant que le pilot pose beaucoup de questions qu'il laisse (bien évidemment) en suspens.Si la série se distingue en premier lieu par les moyens mis en oeuvre pour sa réalisation (on croule sous les écrans ultra-plats et autres gadgets futuristes, les décors sont esthétiquement parfaits), elle est loin d'être innovante tant elle est truffée de références cinématographiques. En effet, Extant a un sérieux goût de déjà-vu : dans un futur proche, l'astronaute Molly Woods (Halle Berry) rentre enfin chez elle après 13 mois de mission solo dans l'espace. Elle retrouve son mari, John Woods (Goran Visjnic) et son fils Ethan (Pierce Gagnon, génial en petit garçon apathique), qui se trouve en réalité être un humanoïde (donc un robot) créé par John. A ce point de l'intrigue, la ressemblance avec I.A Intelligence Artificielle est frappante : Ethan est le portrait craché du petit David Swinton qui aime sa mère plus que tout au monde. On retrouve donc la problématique de la machine, des sentiments humains, de l'âme... Seulement, le noeud de l'intrigue est centré autour du personnage de Molly qui apprend à son retour de mission qu'elle est enceinte, alors qu'elle n'a eu aucun contact humain depuis plus d'un an et qu'elle ne peut avoir d'enfant : cette chose qui grandit en elle, ce corps étranger qu'elle a attrapé "là-haut" est-il destiné à détruire la race humaine (comme le laisse penser le générique de début, qui s'amuse à transformer "extant" en "extinct", autrement dit extinction) ? En bref, Extant semble encore hésiter sur le chemin à suivre, au risque de s'enfermer dans trop de fils narratifs. Le pilot est sauvé par une esthétique parfaite qui rend l'ensemble réaliste, mais aussi par des acteurs de taille (à noter la présence de Hiroyuki Sanada, l'un des personnages principaux de Helix, qui prend à nouveau le rôle de chef d'une entreprise plus que douteuse).