02 - 10
2014
Près du lac de Côme en Italie, un agent immobilier, proche de la faillite, croit faire partie des proches d'un richissime homme d'affaires avec qui il partage l'obsession de l'argent. Quand, la veille de Noël, survient un accident...
NOTES.
Une nuit neigeuse d'un Noël en Lombardie, un cycliste est renversé par une des deux voitures qui se croisent et roulent trop vite. Cet accident ne va intervenir que tardivement dans la conclusion du récit mais aussi ponctuellement pour tisser une ambiance mollement polar à laquelle on ne croit pas vraiment. Car le film dessine surtout des portraits de personnages vils et lâches dont le seul point commun est la cupidité, pour les hommes, l'ennui et le sentimentalité pour les femmes. Portrait 1 : Dino, victime consentante à se faire dépouiller parce que sa fille est la petite amie du fils de Giovanni Bernaschi, un homme d'affaires richissime, chic et speed, qui le bluffe. Dino insiste pour placer l'argent qu'il n'a pas dans les affaires de Bernaschi, qui, lui, mise sur la possible faillite du pays. Obséquieux, tête à claques, Dino est un personnage grotesque et pathétique. La fille de Dino, Serena, forte personnalité que son père gêne par ses simagrées, fréquente Massimiliano Bernaschi, un héritier lymphatique que ses parents (père survolté, mère déprimée) ne voient pas.
Portrait 2 : Carla Bernaschi, grande bourgeoise occupée de shopping compulsif, voire de l'achat coup de tête d'un théâtre en ruines, est une potiche triste dont on découvre qu'elle fut une actrice ratée. Sa liaison avec le prof de théâtre (le génial Luigi Lo Cascio) qui, seul, se souvient de l'actrice de jadis, est des meilleurs moments du film. Valeria Tedeschi-Bruni (Carla Bernaschi) est évidemment très crédible en riche épouse délaissée, oisive et dépressive, trottinant sur des talons de 12cm, manteau de fourrure et chauffeur, ignorant tout de la réalité. Enfin, portrait 3 : Serena, seul personnage guidé par son impulsivité plus que par le profit, dont la belle-mère (Valeria Golino), qu'elle ignore, va jouer un rôle important dans sa vie par l'intermédiaire d'un de ses patients, Luca, un étudiant fragile s'étant laissé accuser de trafic de drogue à la place de son oncle.
TWITTER.
Camille Marty @Cine_maniac · 14h 13 hours ago
"Les Opportunistes", faux polar italien et vraie analyse de société mais mise en scène redondante, trop vu ces scènes sous angles différents"
ET AUSSI...
Le film pourtant adapté d'un polar (américain, l'action est transposée en Italie du nord), l'intrigue de qui a tué le cycliste passe au second plan, l'accident tragique aura d'autres conséquences inattendues et amorales sur ces "opportunistes" (titre français, en italien le film s'appelle "Il Capitale umano").
Le principe de la narration redondante, on revit la même scène avec le point de vue d'un personnage, puis d'un autre, d'un troisième, etc... est devenu à la mode depuis quelques années, un procédé pourtant difficile à manier car facilement lourd, c'est le cas ici, ces scènes vues et revues alourdissement le récit. Un récit laborieux découpé en quatre parties : Dino, Carla, Serena, Le Capital humain et au sein de ces chapitres des aller et retour six mois avant, après. Il faut dire que tout est très appuyé dans ce film, la mise en scène, la narration, bien que les personnages, paradoxe si l'on veut, soient assez finement observés du point de vue de leur psychologie et le fonctionnement des uns et des autres crédible, au final. Le problème, c'est peut-être le trop plein de situations et de personnages, comme l'a dit le réalisateur (DP) "le roman est très riche, il aurait pu nourrir une dizaine d'épisodes d'une série HBO"; en effet, on aurait sans doute gagné à envisager une série.
Le film a eu beaucoup de succès en Italie où il a obtenu 7 Donatello dont celui du meilleur film et de la meilleure actrice. Le film est pressenti pour représenter l'Italie aux Oscars 2015.
photos Bac films
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Mots-clés : avant-Premières, cinéactuel, cinéma italien, Les Opportunistes, Paolo Virzi