Anticiper ou subir ?

Publié le 02 octobre 2014 par Rbranche @RobertBranche
Big Data II (4) Les problèmes liés à la vie privée ne vont pas porter que sur les droits d’utilisation de nos données, ainsi que de leur utilisation. Ils vont aussi être liés à une autre menace : si une analyse de mes données montre que je vais très probablement commettre un acte délictueux, faut-il ou non agir ? C’était le thème central du film Minority Report de Steven Spielberg où l’on arrête quelqu’un, non pas parce qu’il a commis un délit, mais parce qu’il allait le commettre. Ce qui n’était que de la science fiction, n’en sera bientôt plus : nous n’aurons pas besoin comme dans le film de femmes mutantes capables de prévoir le futur, nous aurons des analyses de données qui nous le permettront. Alors que faire ? « Si grâce au Big Data, nous prévoyons qui pourrait commettre un crime à venir, nous pourrons ne pas nous contenter de simplement empêcher le crime d’arriver. Nous serons enclins à vouloir punir aussi son auteur probable. C’est simplement logique. Si nous nous contentons d’intervenir pour interdire à l’acte illicite d’avoir lieu, son auteur potentiel pourrait essayer à nouveau en toute impunité. A l’opposé, en utilisant le Big Data pour le tenir responsable de ses (futurs) actes, nous pouvons le dissuader lui et d’autres. (…) De telles mesures préventives restreignent notre liberté, mais beaucoup les verront comme un petit prix à payer pour éviter en retour des dommages plus graves. Dans de nombreux cas, l’analyse des données est déjà utilisée au nom de la prévention. (…) La promesse du Big Data est que nous faisons depuis longtemps – profilage – mais beaucoup mieux, de façon moins discriminatoire, et plus individualisée. Cela semble acceptable si nous utilisons les prévisions Big Data pour empêcher des actions non voulus. Mais cela devient plus dangereux si nous utilisons des prévisions Big Data pour décider si quelqu’un est coupable et doit être puni de ce qui n’est pas encore arrivé. » Vaste débat qu’il va falloir trancher. Les comités éthiques ont du travail sur la planche…
 (à suivre)