Un film de Claude Sautet (1995 - France, Italie, Allemagne) avec Michel Serrault, Emmanuelle Béart, Jean-Hughes Anglade, Claire Nadeau, Charles Berling
Une histoire d'amour qui ne dit pas son nom.
L'histoire : Nelly trouve un travail complémentaire chez Monsieur Arnaud, un homme âgé qui a entrepris d'écrire ses mémoires et a besoin de quelqu'un qui maîtrise le traitement de texte. Peu à peu, il tombe amoureux de la jeune femme, mais s'interdit toute démonstration car elle est beaucoup beaucoup plus jeune que lui. Un profond attachement naît entre eux.
Mon avis : Curieux film, curieuse relation. Le tout laissant un bizarre sentiment de frustration. Parce que rien dit, rien n'est révélé. A chacun de se faire sa petite interprétation.
C'est le dernier film de Claude Sautet et on ne peut s'empêcher de faire le parallèle entre le réalisateur vieillissant (76 ans) et son alter ego, Mr Arnaud : une vie bien remplie, des regrets, des fiertés, la sensation de tourner en rond et le départ. Pour un voyage au long cours (Mr Arnaud) ; pour la fin d'une vie (Claude Sautet). Ils abandonnent la tentation de la jeunesse et tournent la page. La jeunesse, elle (Emmanuelle Béart), est en plein désarroi, en pleine insécurité avec un monde qui se transforme à la vitesse grand V : révolution informatique, révolution technologie, chômage.
Mise à part cette comparaison qui donne du sens au film (si tant est qu'elle soit voulue par Sautet), il n'en reste pas moins qu'autant d'incertitude et de non-dits dans l'intrigue, ça fonctionne moyennement... Au bout d'un moment, on commence à s'ennuyer. J'ai trouvé le temps long. Béart minaude un peu trop, prend des airs de Caliméro, elle devient agaçante. Heureusement, Michel Serrault est remarquable ; c'est un bonheur de le voir jouer, si juste, si touchant, cet homme qui lutte contre un amour interdit. Il est à mille lieues de ses fréquents rôles de clowns et c'est merveilleux. Il a d'ailleurs été récompensé d'un César pour sa performance.
C'est avec ce film, et le précédent, L'enfer, de Claude Chabrol, qu'Emmanuelle étrenne son premier bec de canard. Hélas. Et ça n'ira pas en s'arrangeant...