Xavier Dolan entre définitivement dans la cour des (très) grands avec son dernier film : Mommy.L'équipe de Silence, ça tourne a pu assister à l'avant première parisienne.
À seulement 25 ans, Dolan signe son cinquième long métrage dont la maitrise impressionne.
Maitrise du rythme, de l'image, des acteurs, de la musique, des costumes et du montage. Surdoué, Dolan écrit, réalise, choisit les costumes et la musique puis monte. Centré sur trois personnages d'une puissance rarement rencontrée, Mommy expose la détresse et la solitude d'une mère face à son fils impulsif et violent. C'est une histoire d'amour, des amours et de désamour. Cette relation mère/fils atteint rapidement son paroxysme oedipien et le spectateur ne peut qu'être témoin, compréhensif puis bouleversé par ce lien fusionnel. Le choix du format 1:1* porte à merveille la beauté de ces femmes et de ce jeune homme. Leurs visages apparaissent tels des tableaux mouvants et les effets spéciaux que Dolan nous réserve en sont d'autant plus créatifs et jouissifs. Mommy est bouleversant par cet amour imaginaire, un amour qui voit son fils quasiment tuer sa mère. Avec un défunt et des fins étourdissantes, ce film entre dans le cercle fermé des réalisations références qui feront date dans l'Histoire du cinéma.Par son audace, son inventivité, son génie, Dolan devient l'idole d'une génération.Il incarne la nouvelle nouvelle vague, un ras de marrée des années 2010. Le jeune canadien emporte ainsi tout sur son passage.
* 1:1 (carré parfait) : format rare emprunté à la photographie et utilisé aux débuts du cinéma