En mai, fais ce qu'il te plait, Le 21 mai 2000, Barbara Cartland s'en est allée après
avoir pollué un nombre incalculable de rayonnages dans toutes les librairies du monde pendant plus de 60 ans.
Barbara Cartland grandit à Londres, avec sa mère, qui tient un magasin de vêtements, et ses deux frères. A 18
ans elle devient journaliste au Daily Express, en tant que spécialiste des potins, tu m'étonnes, déjà une vocation.
Elle écrit en 1923 un premier roman, Puzzle qui est alors traduit en six langues. Cette chronique
amoureuse n’est malheureusement que le début d’une longue série de romans à l’eau de rose à 2 balles, avec les mêmes histoires pour adolescentes attardées, névrosées et frustrées de 2 ans et demi
d’age mental, qui feront son succés: des synospis identiques où s'entremêlent de pseudo chastes jeunes filles, rencontrant l’amour et la fortune auprès de riches hommes virils qui finissent
toujours par les épouser et tra la la la lére... C'est marrant dans ces histoires "d'amouuur", le prince charmant n'est jamais un bouseux de première, un ouvrier ou un employé de bureau
lambda.
Amour rime avec toujours(toujours plus de fric, unique déclencheur de sentiments chez Cartland!)
Cette trame ne va pas varier d’un iota pendant des décennies.
Pendant ce temps, la vie personnelle de Barbara Cartland est moins simple :son premier mari demande le divorce après avoir lu un
chapitre de l'un de ses romans. La famille, c'est sacré chez la Barbara, aussi épouse t-elle en 1936 le cousin de son premier mari, McCorquodal, ce qui fera d’elle la grand-mère par alliance de
Lady Di (ça c’est pour les assidues de Voicivoilà,Pourri-Match etc.., la base même de son lectorat).Elle sera conseillère municipale pendant neuf ans dans les
années 1950(parti conservateur évidemment), et mènera aussi de virulentes croisades contre l’homosexualité et la pornographie. Les saintes croisades hypocrites des partis
réactionnaires
Ensuite, Barbara Cartland vit près de Londres, et continue à inonder le monde de ses niaiseries de manière inlassable. Dès 1983, elle
entre dans le Guinness Book des records pour le nombre de livres vendus, juste derrière la Bible.Barbara Cartland est connue pour ses excentricités, son maquillage outrancier et son goût
immodéré de la couleur rose. Malheureusement, elle laisse derrière elle, au moment de sa mort, 723 ouvrages et plus d’un milliard de livres vendus à travers le monde, autant de cerveaux
irrémédiablement atteints par ces quelques titres piochés au hasard : tant de larmes, tant d’amour;pourquoi m’as-tu trahi ?....). Le Tchernobyl de la pensée littéraire, une Marc Levy au
féminin avant l'heure dans un autre genre.
Comme disait Amstrong (le cosmonaute, pas le coureur) c’est un petit trépas pour l’homme, un grand soulagement pour
l’humanité.
Tout n'est pas rose pour autant puisque BHL continue de se pousser du col dans les médias avec des livres qu'il feint d'avoir écrit et parfois même d'avoir
lu.