Il fallait bien que cela arrive. Je n'avais pas encore parlé de ce chanteur, illustre "fils de", mais ayant réussi à se démarquer rapidement de son paternel. D'abord, parce qu'il a su avancer masqué de par son pseudonyme mystérieux, son style inimitable car protéiforme, sa dégaine atypique, enfin sa voix tout de suite reconnaissable. La comparaison va sans doute être trop flatteuse pour certains, mais Arthur H, c'est notre Tom Waits à nous, plus Gainsbourg que Johnny Cash, incapable de mauvais disques. Ce nouvel album n'échappe pas à la règle. Les musiques sont une fois de plus parfaites, alliant des arrangements empruntés du jazz à la pop ("L'autre côté de la lune"). Les paroles fantaisistes, parfois un peu (trop?) légères, sont élégamment en retrait. L'émotion vient même pointer le bout de son nez sur quelques titres à l'enrobage plus classique, comme le sublime "La ballade des clandestins".
C'est l'un des atouts de cet artiste qui n'en manque pas, celui de faire des chansons d'abords simples, mélodiques, mais qui s'avèrent au final bien plus riches qu'il n'y parait. A moins que ça ne soit l'inverse. Il faut savoir faire fi des mauvaises premières impressions, "La Caissière du Super" n'est par exemple pas si bête que prévu. Ce disque est un formidable refuge anti-morosité, qui fait valser les clichés et les étiquettes, avec plein de "Soleil dedans". Populaire avec un grand P. Humain avec un grand H. Bravo.
Clip de "La Caissière du Super" :
En écoute sur Deezer.