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NANTES (Loire-Atlantique)

Publié le 01 octobre 2014 par Aelezig

Nantes est le chef-lieu du département de la Loire-Atlantique et la préfecture de la région des Pays de la Loire. Elle compte près de 900.000 habitants (agglomération).

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Pour une grande partie de son histoire, Nantes fait partie de la Bretagne. Elle la quitte contre son gré, pour intégrer la nouvelle région des Pays de la Loire en 1955. Nantes est située à proximité de l'océan Atlantique, au début de l'estuaire de la Loire.

À la fin de l’Empire romain, la ville est couramment appelée Portus Namnetum (le port des Namnètes), d'après le nom du peuple dont sont issus ses premiers habitants. Son nom breton est Naoned.

Histoire

L'époque préhistorique a laissé peu de traces : quelques bifaces et des haches polies ont été découverts mais on ne trouve pas ici de monuments du néolithique (mégalithes), alors qu'ils sont nombreux sur la côte sud de la Bretagne. Le peuplement est sans doute lié à l'activité métallurgique et à la présence de métaux (cassitérite, fer) sur le site de la ville actuelle et plus au nord (Abbaretz, Nozay) ; on note l'installation d'hommes venus de la péninsule Ibérique vers 2000 avant J.-C. Plusieurs ateliers métallurgiques datant des VIIIe et VIIe siècles avant JC ont été découverts.

À l'époque gauloise, le site appartient aux Namnètes, vaincus par César en -56. Les Romains latinisent son nom gaulois en Condevincum. Elle est alors moins importante que la cité implantée sur l'autre rive de la Loire, Ratiatum (actuelle Rezé), qui appartient aux Pictons. Ce n'est qu'au IIe siècle que Nantes supplante sa voisine. Au IIIe siècle, l’agglomération prend le nom de Portus Namnetum.

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La Tour Bretagne

Aux IIIe et IVe siècles, confrontée aux troubles des invasions, la ville se fortifie par une enceinte gallo-romaine ; c'est aussi l'époque où elle se christianise. Après la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, la cité de Nantes passe rapidement sous le contrôle du royaume franc de Clovis.  Elle devient la capitale de la marche de Bretagne à l'époque de Charlemagne, au départ dirigée par le comte Roland, qui veut maintenir l'expansion bretonne.

Après la mort de Charlemagne, l'expansion reprend. En 850, la région est conquise par le breton Nominoë. Celui-ci prend notamment les villes de Nantes et de Rennes. L'année suivante, la marche de Bretagne dont Nantes est la capitale est intégrée à la Bretagne par le traité d'Angers. Cependant, les quatre-vingt années suivantes sont extrêmement pénibles en raison des luttes incessantes entre chefs bretons, qui favorisèrent les incursions des Vikings. À partir de 919, la ville est administrée par les Vikings. Ils en sont chassés en 937 par Alain Barbetorte.

Au XIVe, une guerre de succession oppose les partisans du demi-frère du défunt duc Jean III, Jean de Montfort, qui s'appuie sur les États de Bretagne convoqués à Nantes, et ceux de Charles de Blois, soutenu par le roi de France Philippe VI et reconnu duc de Bretagne par les pairs du royaume. La dynastie de Montfort (XIVe-XVIe siècle) sort victorieuse du conflit. Elle fait de Nantes une véritable capitale ducale. Par ailleurs, la ville se développe, notamment grâce au commerce maritime et fluvial.

À la fin du XVe siècle, Nantes est un enjeu essentiel dans la guerre entre le roi de France et le duc de Bretagne, François II. Nantes est conquise en 1488 et la Bretagne est dès lors administrée par les rois de France. L'héritière, la duchesse Anne épouse Charles VIII en 1491, puis Louis XII en 1498, devenant reine de France. Claude de France, fille aînée d'Anne de Bretagne, fait donation du duché à son mari François Ier, tandis que les États de Bretagne demandent eux-mêmes l'union de la Bretagne à la France en échange du maintien de leurs privilèges. En 1532, le duché de Bretagne est donc uni aux possessions de la couronne de France. Une réorganisation administrative en résulte un peu plus tard, qui accroît le rôle de Rennes, siège du Parlement de Bretagne (1560), Nantes conserve cependant la chambre des comptes de Bretagne.

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Le château des Ducs de Bretagne

Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants. Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l'autorité d'Henri IV. La promulgation de l'Edit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l'opinion des habitants...

En 1685, l'édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies.

Si Nantes n'est pas le seul port français à avoir pratiqué la traite négrière (des expéditions sont parties de Bordeaux, Rouen, La Rochelle, mais aussi de Brest, Lorient, Vannes, etc.), elle en est la pionnière : entre 1707 et 1711, 75 % des navires négriers en partent. Dans la période de 1722 à 1744, la part nantaise du trafic est de 50 %, puis cette part croît de nouveau jusqu'en 1762, avant de décliner pour atteindre 32 % entre 1782 et 1792. Enrichissant considérablement certains armateurs, ce commerce est à l'origine de constructions qui ornent aujourd'hui encore la ville (théâtre, bourse, places, hôtels particuliers, « folies »). Nantes sera la dernière place forte de la traite, celle-ci n'y prenant fin qu'en 1831 : entre 1814 et 1831, au moins 50 000 Noirs sont encore transportés par des bateaux nantais ou commandités depuis Nantes, malgré les interdictions successives.

Pendant la Révolution française, la ville tenue par les Républicains est en première ligne face à la révolte vendéenne et sa résistance est une des clefs du succès républicain : elle fournit une base arrière aux armées « bleues », et prive les Vendéens d'un port où recevoir de l'aide de l'Angleterre. En effet, le 29 juin 1793, a lieu la bataille de Nantes ; la ville est attaquée par l'Armée catholique et royale forte de 30 000 hommes. Devant la résistance des 12 000 soldats républicains et volontaires nantais menés par le maire René Gaston Baco de La Chapelle, les insurgés doivent battre en retraite. Le général des armées vendéennes, Jacques Cathelineau est mortellement touché, place Viarme. En 1796, un autre chef vendéen est exécuté sur cette même place : le lieutenant général de Charette.

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La porte Saint-Pierre, vestige des anciens remparts et le Passage Pommeraye

D'octobre 1793 à février 1794, Jean-Baptiste Carrier, missionné par la Convention, instaure une politique de terreur impitoyable : 12 000 à 13 000 personnes, hommes, femmes et enfants, sont enfermées dans les prisons de Nantes, parmi celles-ci 8 000 à 11 000 meurent par la guillotine, les fusillades dans les carrières de Gigant, les épidémies de typhus et les noyades en Loire.

Le 20 octobre 1799, 2 000 Chouans commandés par Pierre Louis Godet de Châtillon et Louis d'Andigné réussissent un raid sur Nantes qui est occupée pendant quelques heures.

Préfecture de la Loire-Inférieure (ancien nom de la Loire-Atlantique), Nantes continue son développement au XIXe siècle, et s’industrialise. Grâce à l'activité de son port, la production agricole régionale et sa forte réactivité commerciale, Nantes se positionne notamment dans l'industrie alimentaire : les biscuiteries avec Lefèvre-Utile (LU) et les conserveries avec Saupiquet. Mais aussi le textile, le raffinage du sucre (Beghin Say), les engrais phosphatés (AZF) et l'armement.

Une image symbolique reste de cette époque, avec le pont transbordeur (à nacelle) qui fut ouvert en 1903, et opérationnel jusqu'en 1958, pour faciliter la traversée du bras nord de la Loire par le public et les entreprises du secteur, notamment les chantiers Dubigeon et la Fonderie Voruz. Puis ce fut un déclin dans un contexte de crise.

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La cathédrale et la Maison des Apothicaires

La première moitié du XXe siècle est ponctuée par de nombreuses crues. La plus marquante est sans doute celle de 1904. Outre les dégâts matériels, ces inondations ont des conséquences économiques avec la fermeture d'usines (Lefèvre-Utile, Manufacture des Tabacs, etc.) De 1911 à 1931, elles sont quasi-annuelles. Dans les années 1930 des comblements sont entrepris, notamment ceux des bras de la Loire dits « de la Bourse » et « de l'Hôpital » autour de l'île Feydeau, ainsi que celui de la portion de l'Erdre entre son embouchure sur la Loire et la Préfecture. Ces travaux sont réalisés d'une part pour désenclaver les usines telles Lefèvre-Utile et d'autre part pour maîtriser les inondations.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Nantes est occupée par l'armée allemande à partir de 1940. Le 20 octobre 1941, le Feldkommandant Karl Hotz est abattu, rue du Roi-Albert, à proximité de la cathédrale, par un jeune Résistant parisien, Gilbert Brustlein, accompagné de Spartaco Guisco et Marcel Bourdarias. Les représailles sont immédiates. Le 21 octobre, les nazis annoncent l'exécution de cinquante otages, pris au hasard dans la population. Vingt-sept sont exécutés le 22 octobre au camp de Choisel de Châteaubriant, à 70 km de Nantes. Seize autre seront fusillés le même jour à Nantes au champ de tir du Bèle, dans le quartier de la Beaujoire. Le monument des cinquante otages de Nantes, à proximité de la préfecture, évoque la mémoire des quarante-huit victimes.

L'année 1943 est marquée par deux bombardements par les forces Alliées particulièrement destructeurs et meurtriers. Les 16 et 23 septembre, les bombardiers lâchent entre 1000 et 1500 bombes sur la ville avec pour principal objectif la destruction des infrastructures portuaires et industrielles. Cependant les civils sont fortement touchés avec 1 463 morts et 2 500 blessés700 habitations sont détruites et près de 3000 sont inhabitables. Les Allemands quittent la ville le 12 août 1944, avant l'arrivée d'un détachement de l'armée américaine.

Le rôle de Nantes dans la Résistance est honoré par la croix de la Libération, décernée depuis Londres par Charles de Gaulle à l'annonce de l'action contre Karl Hotz en 1941. Il s'agit de l'une des cinq villes françaises avoir obtenu cette distinction.

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Le Palais Dobrée

La reconstruction de la ville est confiée à partir de 1945 à l'architecte Michel Roux-Spitz. Détruite partiellement, l'industrie nantaise souffrait également de vétusté pour les parties intactes. Ce n'est qu'en 1962 que l'activité maritime de la région nantaise retrouve son niveau de 1937. Le moteur de la reconstruction économique dans les années 1950 est la construction navale. En 1955, en période de plein-emploi, les chantiers navals nantais connaissent pourtant de violentes et importantes grèves. Les ouvriers de la métallurgie et du bâtiment revendiquent des augmentations de salaire.

Principalement en raison d'intérêts économiques, Nantes devient capitale de la région nouvellement constituée des Pays de la Loire.

En 1960, la part des chantiers navals nantais est de 8 % contre 50 %. L’État modifiant sa politique de subvention et face à la concurrence internationale, les chantiers commencent leur déclin. Après la crise des années 1970, au milieu de restructurations qui voient les principales industries locales rachetées par de grands groupes internationaux, la ville subit ce que personne ne pouvait imaginer vingt ans auparavant, la fin de la construction navale à Nantes, en 1987.

En 1985, Nantes est la première ville française à se doter d'un réseau de tramway moderne. Entre 1990 et 1999, Nantes est la métropole française qui a connu la plus forte croissance. Elle est devenue la troisième place financière de France, après Paris et Lyon. Le MIN de Nantes est le second après Rungis, tandis que le port Nantes-Saint-Nazaire est le cinquième port autonome français après ceux de Marseille, Le Havre, Dunkerque et Calais.

Parallèlement, le mouvement revendiquant la « bretonnité » de Nantes s'installe : en 1994 l'Agence Culturelle Bretonne est créée par la mairie, et en 2001 le conseil municipal reconnaît l'appartenance historique et culturelle de Nantes à la Bretagne, sans remettre en cause l'administration régionale existante. Cette acceptation du passé a permis également de faire reculer le refoulement existant sur la mémoire de la traite négrière. L'image de Nantes est véhiculée par son dynamisme culturel, avec le Carnaval de Nantes (incluant deux grands défilés en centre-ville), le Royal de luxe, le festival des Allumées, La Folle Journée, le Festival des 3 Continents, ainsi qu'une politique d'urbanisme alliant la rénovation et la mise en valeur du patrimoine à la création de quartiers modernes.

J'y suis née et j'y habite... depuis quelques 50 années !

D'après Wikipédia


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