Attention, série culte ! Pour moi du moins. Chlorophylle, c’est toute mon enfance. Le premier album date de 1954, je n’étais évidemment pas né (ben oui, je suis encore très, très jeune, faut pas croire) mais je l’ai découvert trente ans plus tard, lorsque j’ai enfin eu le droit de mettre le nez dans les BD de mon père. Et Raymond Macherot, le créateur de Chlorophylle, reste dans mon panthéon personnel comme un des plus grands auteurs de l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge. Certes bien moins connu que Franquin, Morris, Uderzo, Peyo ou Roba, mais tout aussi talentueux. Un dessinateur animalier dont la poésie et les ambiances bucoliques ont fait rêver le petit garçon que j’étais à l’époque.
Le mélange de thématiques modernes et de respect de l’esprit original est donc une réussite. Niveau dessin, Godi n’est pas Macherot, c’est une évidence, mais il s’en sort plutôt bien. Maintenant, je ne sais pas si la résurrection d’une aussi vieille série va trouver son public, notamment chez les enfants. Sincèrement, j’en doute. Par rapport à Titeuf, aux P’tits diables ou aux Sisters, Chlorophylle ne fait pas vraiment le poids. Et par rapport aux BD jeunesse d’aventure, Les légendaires ou La rose écarlate sont bien plus attirants. Finalement, ce n’est peut-être qu’une madeleine de Proust à destination des « vieux » lecteurs comme moi. Pas certain que cela suffise à pérenniser cette reprise, même si un second tome est d’ores et déjà annoncé.
Chlorophylle T1 de Godi et Zidrou. Le Lombard, 2014. 48 pages. 10,60 euros.
Qui dit Zidrou dit Noukette, c'est donc une fois de plus avec elle que je partage cette lecture commune.