Il y a une certaine aigreur et beaucoup d’incompréhension, qui peut aller lorsque l’on est comme moi, jusqu’à de la révolte, à constater cette insupportable injustice. D’un côté, on rogne sur tous les avantages sociaux des plus humbles, qui connaissent déjà la ronde infernale des plans sociaux à répétition malgré leurs concessions, de la diminution de leur pouvoir d’achat, de la précarité de leur emploi, de la maigreur de leur retraite, de la mutilation de leurs allocations familiales jusqu’à s’attaquer aux congés parentaux et aux primes de naissance comme si elles étaient superflues…. On radie à tout va les chômeurs sous les prétextes les plus fallacieux, en se payant le luxe pour certains journaux qui ne sont pas à une contradiction près de qualifier ce bas peuple là d’assistés… Et pourtant, de l’autre, c’est un lieu commun que de l’écrire, les riches n’ont jamais été aussi riches et leur proportion ne cesse d’augmenter. Pire, on a le sentiment que les auteurs d’une crise aux multiples visages ne sont jamais sanctionnés, qu’on les appellent milieux de la finance, banksters, acteurs de la mondialisation ou fonds de pension, ils s’en sortent toujours, contrairement à nous, sans cesse davantage tondus.
Un document vient ajouter de l’eau au moulin de notre incompréhension scandalisée. Il provient de Carmen Segarra, "qui était chargée par la Réserve fédérale de New York pour superviser les activités de Goldman Sachs, l’une des principales banques américaines. Elle est licenciée sept mois plus tard." (source) Son employeur n’aurait pas du… :
Ces enregistrements mettent au grand jour les possibles connivences entre la New York Federal Reserve Bank, la Fed, et les institutions financières qu’elle est censée surveiller et contrôler. "Si ces documents étaient authentifiés, cela voudrait dire que le contrôleur était complaisant avec les contrôlés. En clair que la Fed ne faisait pas le travail qui lui était assigné en manifestant une trop grande complaisance envers les organismes qu’elle est censée contrôler" "Vous deviniez déjà confusément que les régulateurs étaient plus ou moins contrôlés par les banques. Maintenant, vous le savez. Et la raison pour laquelle vous le savez est qu’une femme a été assez courageuse pour combattre le système" Lorsque les demandes (de Carmen Segarra) pour une meilleure supervision de Goldman Sachs deviennent trop pressantes, son supérieur lui explique qu’elle doit changer si elle veut rester à la Fed.
De toute évidence, cette courageuse employée n’y restera pas… Ce qui nous permet d’avoir accès à ce genre de propos d’un cynisme absolu qui sont prononcés dans ce qui est censé être le cénacle des instances de régulation bancaire américaine :
Au cours d’une réunion chez Goldman Sachs, un participant indique que « lorsque les clients sont assez riches, certaines lois ne s’appliquent plus à eux« . La Fed a refusé qu’elle enquête sur ces déclarations : « ça ? Tu ne l’as jamais entendu ». (source)
Pourtant, aujourd’hui, les médias de toutes parts se contentent de nous claironner – comme c’est pitoyable – que la dette de la France dépasse les 2000 milliards d’euros…
Misère du journalisme français. Qui osera donc dire que les politiques quels qu’ils soient ont démissionné devant le monde de la finance dont ils ne sont plus que les marionnettes, et qu’ils ne contrôlent plus en rien ? ! Plutôt que de laisser des citoyens qui ne sont pas dupes de ce "deux poids deux mesures" s’égarer dans les méandres des théories fumeuses du conspirationnisme… Et ratiboisés de toute parts, chaque jour un peu plus. Mais bien sûr, ce dont je vous parle ici, vous ne l’entendrez pas aux infos de 20H00, et encore moins de TF1…. Sans quoi vous refuseriez à juste titre de payer vos impôts, prendriez votre fusil, ou vous renseigneriez sur les méthodes de confection d ‘un cocktail Molotov, histoire d’en balancer un ou deux dans la devanture de la banque de votre choix…. Et je ne saurais vous donner tort. Marre de ce monde sans sens.