Après ''Everything Must Change'' sorti il y a neuf ans, Orange Blossom, groupe originaire de Nantes, vient d'offrir son nouvel opus aux oreilles gourmandes de sonorités sincères, le 29 septembre 2014. ''Under the Shade of Violets'' est composé de 11 titres d'une musique mondiale. L'emploi de musique du monde serait ici trop ambiguë, même inapproprié. On est loin de Peter Gabriel et des autres musiques métissées façon tahiti douche ou carte postale bariolée, mal composée. Carlos Robles Arenas et PJ Chabot ont laissé infuser ces neuf années en eux, ont voyagé, afin de pouvoir transmettre pleinement et le plus justement possible les expériences vécues, partagées. Ils ont multiplié les concerts et les rencontres, ont assuré les premières parties de Robert Plant (chanteur de Led Zeppelin), ont travaillé avec de nombreux musiciens situés entre Cholet et la Jordanie et sont allés chercher la voix de leur nouvel album en Egypte. Le chant qui habite littéralement les compositions d'Orange Blossom, nous vient du Caire et appartient à Hend Ahmed. Le titre ''Ommaty'' ouvre avec des violons mélancoliques sur un tempo lent, la voix de la chanteuse arrive et finit de vous agripper, puis celle-ci laisse la place à un chœur masculin grave, tous les textes sont en arabes, les alternances entre voix claire et profondes se poursuivent et le morceau accélère pour finir dans un fondu au blanc lumineux et vivant. Les images que suscitent les différents titres de ''Under the Shade of Violets'' sont pleines d'Orient et d'Occident mêlés. Des images d'actualité succèdent à des scènes de vie quotidienne tout en se mêlant à un cortège de références filmiques et documentaires. On a la sensation d'entendre l’enchevêtrement des histoires nationales et internationales des pays d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. L'écoute de la musique précieuse d'Orange Blossom provoque un frisson qui naît au-dessus de l'oreille et qui s'étend jusqu'en haut du crâne. Celle-ci est riche d'influences diverses, allant du classique aux musiques traditionnelles du Moyen-Orient, en passant par la musique électronique, trip-hop et post-rock. ''Ya sîdî'' fait un clin d'oeil à Erik Satie et Dead can Dance. Les nantais mélangent, croisent des sonorités du monde avec une rare intelligence et chaque morceau se loge, raisonne en vous à la fois unique , universel et toujours sincère. ''Under the Shade of Violets'' est un disque sensible, juste qui va de paire avec son temps, son actualité et qui face à celle-ci, ravive la lumière au bout du tunnel.
Cyril
PS: Consultez leur page Facebook pour voir leurs dates de concert.