Cité de l’innovation : Fonctionnement et objectifs

Publié le 30 septembre 2014 par Made In Nov'in @novin_concept

Voici la troisième et dernière partie de notre entretien avec Antoine Peillon (1ère partie ; 2ème partie)au sujet de son projet de Cité de l’innovation. Dans cette partie, vous découvrirez comment fonctionnera la Cité de l’innovation et quels seront ses objectifs.

Pouvez-nous nous décrire votre projet de « Cité de l’innovation » en détail, Antoine ?

En réalité, le projet ne s’appellera pas « Cité de l’innovation ». Il s’agissait du nom initialement prévu pour la structure de type musée que nous devions créer à Lyon. Mais en effet, la problématique soulevée par ce nom correspond encore très bien au projet qui verra le jour d’ici quelques semaines.

Il s’agira d’une société commerciale, sous la forme d’une SAS (nous verrons plus loin l’intérêt de cette forme juridique), de conseil et d’accompagnement auprès des collectivités, mais aussi des entreprises en lien avec le monde de l’enseignement.

La société fonctionnera grâce notamment à trois comités :

Un comité scientifique

Ce comité, qui devra valider les objectifs du projet, valider le sens, être de manière indépendante un comité d’experts amenés à donner un avis sur l’orientation du projet, sera composé dans un premier temps de :

  • Bernard Mandrand, consultant en ingénierie, ancien directeur scientifique de BioMérieux, détaché à Lyon BioPole ;
  • Geneviève Bouché, docteur en sciences des organisations et futurologue, surnommée la Mère Minitel dans les années 80 pour sa participation centrale au développement de ce précurseur d’internet au sein de France Telecom ;
  • Gaële Beaussier Lombard : muséologue, mise à niveau de contenu et organisation de lieux d’exposition ;
  • Céline Cadieu-Dumont (à confirmer) : Responsable conservation du patrimoine pour le département du Rhône, réflexions sur le musée du futur et sur la mémoire ;
  • Anne-Sophie Chazaud (à confirmer) : rédactrice en chef du Bulletin des Bibliothèques de France édité par l’ENSSIB ;
  • Fatiha Hajjat (à confirmer) : consultante, organisatrice d’événements dont le Tedx Lyon.

C’est le haut niveau de compétences, en lien direct avec les composantes du projet, de ces experts, la diversité de leurs compétences et leur totale indépendance qui permettront d’envisager les projets de la manière la plus globale et performante possible tout en en garantissant l’efficacité.

Un comité stratégique

Le comité stratégique est un comité de réflexion composé de citoyens ayant des idées à partager au sein d’une structure. L’objectif de ce comité sera de compiler des idées pour construire des projets à vendre aux collectivités et aux entreprises. Car nous devons co-imaginer, co-créer et co-construire la ville de demain.

Un comité de partenaires

Il sera composé des entreprises, collectivités et institutions du monde de l’enseignement qui auront tissé un lien fort avec la Cité de l’Innovation, qui partageront la vision du projet et qui travailleront avec nous pour construire la ville de demain. A titre d’exemple, Altran pourrait être le premier partenaire de la Cité de l’Innovation.

Le projet s’inscrit dans une dimension d’intérêt général, en s’ouvrant à tous les publics, en préservant à ses activités un caractère laïque et apolitique. En toutes circonstances, le projet garantit un fonctionnement démocratique et transparent et préserve le caractère désintéressé de sa gestion.

Ce que nous voulons donc, c’est permettre à la Société de mieux appréhender les Innovations et les Usages pour mieux préparer la Ville de Demain en rassemblant des communautés d’acteurs, publics comme privés, portés par l’Innovation, et en en permettant le développement par le partage de connaissances et d’expertises.

Pourquoi une SAS et comment comptez-vous valoriser les participations de chacun ?

La société de conseil doit être comprise comme une sorte de société chef d’orchestre, un fédérateur de compétences. De fait, elle doit permettre d’accueillir ponctuellement, pour une mission ou dans le cadre d’un projet précis, des experts, freelances, et citoyens, souhaitant s’investir dans la vie de la cité, sélectionnés scrupuleusement pour leurs compétences, selon un processus de recrutement. Pour rappel, l’une des composantes de mon métier chez Altran, mais aussi Bouygues, était le recrutement de talents, domaine dans le lequel mes qualités ont été reconnues.

Aussi, La Cité de l’Innovation a pour vocation de reconnaître et de valoriser réellement le travail de tous ceux qui sont impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans la réalisation de ses projets. Chacun pourra trouver la reconnaissance de son travail qui lui convient, ce que ne permettent plus aujourd’hui bon nombre de structures associatives, quelles que soient leurs formes ou vocation. On parle souvent de démocratie participative, mais les citoyens n’ont pas toujours l’impression de participer

Finalement une forme d’organisation qui semble proche de celle de Nov’in…

En effet ! Et justement, je pense que, avec Nov’in, nous pouvons, ensemble, aller encore plus loin dans la logique de co-création. Nov’in peut faire germer les idées, les faire émerger, tandis que notre structure pourra les développer et les mettre en œuvre de manière concrète, tout du moins celles qui n’entrent pas dans le champ de compétences de Nov’in.

Au sujet de votre projet, la SAS est une société commerciale, elle générera donc des bénéfices ?

Absolument. Et c’est tant mieux ! Il ne s’agira pas d’une association, mais bien d’une société commerciale. MAIS, il s’agit d’une société qui n’a pas pour but de réaliser un résultat financier. Je m’explique. Les bénéfices que réalisera la SAS serviront :

  • A financer l’investissement dans la structure pour garantir son développement et sa pérennité ;
  • L’excédent de bénéfice ne servira pas à verser des dividendes aux actionnaires mais à subventionner une fondation à vocation « sociétale ». L’objectif : participer à l’amélioration du monde de demain !

Concrètement, quel sera le métier de la cité de l’innovation ?

Il sera double, voire triple. Tout d’abord, évidemment, le conseil : mobiliser des panels de citoyens qui donneront leur étonnement consommateur aux projets, pour les collectivités et les entreprises, notamment. Ensuite, l’organisation d’événements :

  • Colloques et conférences : Qu’est-ce que l’innovation, à quoi elle sert, comment elle vient, etc. Ces conférences se feront au format TEDx, mais ne seront pas forcément estampillées TEDx.
  • Expositions sur l’innovation dans la ville : événements au carrefour entre le salon professionnel, le showroom et le musée. Ces expositions seront temporaires et itinérantes.

Mais aussi, nous n’oublions pas une des composantes majeures du projet : faire connaître au grand public les innovations et les villes de demain. Aussi, nous aurons un site internet, image virtuelle de la cité de l’innovation, créé par une agence web lyonnaise, partie prenante dans le projet.

Ce site :

  • Aura une communauté ;
  • Servira à obtenir des informations sur l’innovation, les nouveaux produits ;
  • Servira à écrire une vraie histoire de l’innovation ;
  • Proposera des contenus complémentaires aux expos ;
  • Offrira la possibilité d’accéder à l’exposition en ligne et en temps réel ;
  • Servira à un archivage systématique ;
  • Permettra d’effectuer la préparation du parcours d’exposition : une sorte d’« itinéraire d’exposition » ;
  • Etc.

A terme enfin, je conserve, comme je le disais plus tôt, l’idée de concevoir un lieu physique dédié à l’innovation. Comme un musée vivant, évolutif.

Merci Antoine pour ces réponses. Espérons que votre passion porte ses fruits. Bonne chance pour la suite.

L’agenda de la Cité de l’innovation :

  • Le Parlement des entrepreneurs d’avenir (le 25 novembre), dédié à l’innovation sera la première véritable communication sur le projet.
  • 1ère conférence dédiée à l’innovation, printemps 2015.
  • Première exposition sur les sonorités dans la ville, automne 2015.