Après le tribunal administratif, la Cour d’appel administrative d’Amiens, et le Conseil des prud’hommes de Compiègne, c’est au tour de la Cour d’appel d’Amiens (Somme) de rejeter le motif économique des licenciements des anciens salariés de Continental, intervenus lors de la fermeture son usine de Clairoix (Oise) (source)
A la fois content pour eux, mais aussi parce qu’à cette occasion il est démontré une fois de plus que certaines sociétés se réfugient fallacieusement derrière le motif économique pour licencier sans vergogne des salariés qui ont pourtant donné beaucoup d’eux-mêmes et se sont investis dans leur travail au point d’accepter des sacrifices afin que leur entreprise perdure, et notamment de travailler plus pour gagner moins, comme ce fut le cas ici. En vain. La marque au fer rouge d’une trahison que la mémoire ouvrière n’oubliera pas de sitôt. Ce qui a également été jugé, en l’espèce, c’est également le non-respect des engagements de reclassement de la société. Une occasion de plus (mais en est-il besoin ?) pour saluer comme il se doit une énième promesse non tenue de ce gouvernement ;
L’avocate veut aussi « interpeller les politiques : on a les dommages et intérêts mais on n’a plus les emplois, alors que juridiquement, rien ne justifiait la fermeture du site. On aimerait que les décisions juridiques fassent réfléchir les politiques » et permettent que ce type de jugement puisse intervenir avant la fermeture d’un site et les licenciements afin d’éviter un tel gâchis.
Le PS l’avait promis lors de la campagne présidentielle, avant d’enterrer l’idée. Et le patronat ne veut pas en entendre parler.
Voilà qui sanctionne malgré tout, comme il se doit (et encore ce n’est pas assez sévère) ce genre de stratégie de patrons voyous. Cela ne redonne hélas pas de boulot à ceux qui l’ont perdu… ce que l’argent ne saurait acheter. Ces patrons là en ont-ils conscience ? j’en doute fortement, ils ne savent pas ce qu’est le chômage. Il n’y a hélas pas de stages de recherche d ‘emploi dans les écoles de management. Dommage, ça les rendrait peut-être plus humains. Mais l’âge venant, et les illusions s’estompant au fur et à mesure des désillusions et au constat des renoncements des politiques successives, pour reprendre le titre d’un célèbre roman, "je suis comme une truie qui doute"….