Rencontre avec Etienne LESCURE aux Chapiteaux du Livre à Béziers – Septembre 2014
LES CHAPITEAUX DU LIVRE à Béziers restent une manifestation culturelle très à part. Contrairement à beaucoup de conventions, foires ou autres consacrées également au livre, on ne se sent pas vraiment coincé dans des chapiteaux où serait inscrit » achetez – achetez » un peu partout. L’espace est convivial, ouvert et propice à la découverte. C’est dans ce cadre, qu’au détour d’un stand, nous sommes tombés sur un petit ovni graphique à lui tout seul : Etienne Lescure.
Un stand qui vomissait couleurs et dessins de partout ! Un petit choc visuel pour beaucoup, coincé au milieu de structures plus traditionnelles. Et un petit bonhomme qui te parle avec passion de ses créations, qui t’explique son travail, la forme de ses « livres », les techniques qu’il utilise tellement bien et facilement qu’au final tu as passé plus de 20 minutes avec l’écouter sans que le temps t’ai semblé long.
Définir ses créations serait vraiment tache ardue si l’on se lançait dans une analyse de ses influences. Elles sont nombreuses et il les revendique, ainsi son héritage des « fanzines » chers aux années 70′ et 80′ (terme qu’il utilise souvent pour situer ses ouvrages). Le mieux reste encore de parcourir son site et de découvrir son univers particulier.
Son site : http://etienne-lescure.blogspot.fr/
Etienne LESCURE est né en octobre 1983 à Limoges et réside actuellement à Clermont l’Hérault.
Enfant, il s’imaginait devenir dessinateur de bandes dessinées ou explorateur comme « Indiana Jones ».
Plus tard, perdu dans les dédales de la scolarité à 16 ans, il est orienté pour suivre des études dans le domaine de la comptabilité. Pour lui qui ne comprend rien à la logique des comptes et du secrétariat , il lui est difficile voir même impossible de se projeter dans cet univers et « résiste » en dessinant sur ses copies tout en se rêvant illustrateur pour pochettes de disques de rock. Il rate son diplôme une première fois puis après un redoublement,
il le réussit par « miracle ».
Il décide à 19 ans de changer d’orientation, il ne s’offre à lui que d’apprendre le métier de peintre en lettres et de colleur d’adhésifs pour les bâches publicitaires, enseignes de magasins ou pour la décoration de véhicules. Dans l’atelier de peinture, il récupère des planches dans les armoires pour faire des peintures en cachette de son professeur sans savoir qu’il s’agissait de « drip-in ». Il ramenait ainsi dans l’atelier de nouveaux supports comme des planches de skates cassés et autres morceaux de bois. C’est alors qu’il réalisa qu’il avait crée une série soit un « projet artistique » qu’il appela « Projection ». Désormais, il se rêve en artiste et fait sa première exposition au château de Grézan près de Béziers.
Il continue ses études pour apprendre le métier de peintre décorateur (techniques de reproduction, patines, imitations de matières, peinture en bâtiment…). Par la suite, il démarche pour exposer ses travaux, s’implique dans le concept ZUMA-exp avec Marco Simon et découvre le décor de spectacle. Il invente avec Oliver Pradié HUITRE PRODUCTION (art multi-support).
En 2010, il crée une structure d’édition libre appelée Eikaz.
« EXAD » est un projet à caractère auto-régénérant.
Néologisme issu des préfixes latin « EX »: le commencement suivi de « AD »: ce qui en découle, cet intitulé explicite un phénomène d’expansion universel.
J’ai créé des formes qui s’ apparentent à une « représentation abstraite de l’invisible ». Elles évoquent le temps qui passe en évolution constante, inscrit dans un cycle naturel où les liens entres les choses, les individus et la matière sont reliées par des relations de cause à effet. D’abord, j’ai réalisé de nombreux dessins de différents formats. Ils constituent une base ou plutôt un stock d’éléments avec lequel il est possible de recréer sans cesse de nouvelles œuvres. Ensuite, ces dessins je les ai photographiés ou scannés, puis je les déconstruis de différentes façons.
J’ imprime des pages recouvertes de ces formes, que je découpe ou déchire en de nombreux fragments que j’utilise afin construire de nouveaux visuels. Je découpe et recompose aussi par ordinateur ce qui me permet de réaliser de grands tirages papier. J’utilise aussi le support vidéo et réalise des animations en mouvement.
Avec ce principe de recomposition mes EXAD évoluent dans une sensation de mouvement et d’infini. Ce projet me permet aussi de créer des espaces uniques et différents à chaque exposition. Il s’adapte à tous les lieux, petits ou grands, épurés ou non. Il m’est possible parfois de créer des interactions avec des environnements ou des objets en recouvrant murs, plafonds et autres surfaces et permettre aux spectateurs d’entrer physiquement dans un nouvel univers.
EIKAZ sur le web : http://eikazwebsite.blogspot.fr/
Avant de finir cet article, signalons qu’Etienne travaille également en coopération avec de nombreux artistes issus de disciplines qui ne sont pas forcement les siennes (auteurs, poètes, musiciens). Donc, si vous cherchez un illustrateur de talent pour votre ouvrage de poésies ou pour une pochette de disque, n’hésitez pas à le contacter.
Sa page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Etienne-Lescure-Artiste/429459313821539?fref=ts
Avec nos remerciements aux CHAPITEAUX DU LIVRE – Sortie Ouest pour avoir permis cette rencontre