Marie-Antoinette, notre spécialiste du cinéma ne cesse d’écumer les salles sombres pour vous donner sa vision des films à voir en ce moment! Une chronique hebdomadaire qui va vous rendre addict!
« Rendre le monde plus sûr. N’est ce pas suffisant ? »
Voir un film réalisé par Anton Corbijn, c’est toujours un plaisir. Non seulement parce que ses précédents films étaient de grandes réussites : le crépusculaire « Control » sur la vie de Ian Curtis, le chanteur de Joy Division et l’élégant « The American » avec Georges Clooney. Mais surtout parce que Corbijn est celui qui a façonné l’image de Joy Division justement et de Depeche Mode à travers leurs clips, leurs pochettes d’albums, etc… Rien que pour ça, dès qu’il sort un nouveau projet, je cours à grandes enjambées dans une salle obscure, suivant les battements de mon cœur de fan!
De plus, cet « homme très recherché » est teinté d’une atmosphère particulière, puisque c’est la dernière fois que l’immense Philipp Seymour Hoffman montre l’étendue de son talent… Même si, au-delà de ce rôle, on le voit fatigué, usé, trainant sa carcasse d’un coin à l’autre de la ville, sifflant comme une vieille locomotive mais continuant à fumer clopes sur clopes comme si de rien n’était… Restant juste, attachant et cabotinant à peine.
Il incarne Gunther Bachmann, un américain à la tête d’une brigade spéciale des services secrets, en poste à Hamburg. Un job pas évident car en ces temps post-onze septembre, tout le monde marche sur des œufs. Et la tension monte encore d’un cran entre la CIA et les services secrets allemands, quand un émigré russo-tchéchène converti à l’islam et potentiel terroriste, débarque pour récupérer la fortune de son père, ancien général corrompu à la moustache peu sympathique.
Ce film s’inscrit dans la pure tradition du thriller d’espionnage car adapté d’un roman de John le Carré, auteur entre autre de « The Constant gardener » et « La Taupe ». D’apparence classique, pas révolutionnaire mais palpitant car Corbijn a le sens de l’image, du scénario et dirige de main de maitre son casting : Seymour Hoffman bien entendu mais aussi Rachel McAdams, jeune avocate pleine d’idéaux, Robin Wright qui a abandonné sa blondeur pour une coupe noire jais, lui donnant un air dur mais toujours autant d’allure ou encore Willem Dafoe, impeccable en banquier un peu moins rigide que son col de chemise….
Quand le film d’espionnage prend des airs de clip new wave…
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