Depuis septembre 2012, l'OMS compte au total 102 cas confirmés d'infection par le MERS-CoV, dont 49 décès. AP/SIPA 29 août 2013
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20130829.OBS4878/coronavirus-8-nouveaux-cas-de-mers-cov-dont-2-deces.html
Dans cette étude rétrospective de cohorte, nous avons inclus des adultes (d’âge ≥ 16 ans) atteints d’infection MERS-CoV et de pneumonie confirmées par tests de laboratoire, nécessitant un soutien respiratoire par ventilation mécanique, et diagnostiqués entre le 23 octobre 2012 et le 1er mai 2014 à la Cité Médicale Militaire Prince Sultan (Riyadh, Arabie Saoudite). Tous les patients bénéficiaient d’une thérapie de soutien appropriée et étaient soumis à une étroite surveillance clinique et laboratoire ; mais les patients diagnostiqués après le 16 septembre 2013 recevaient également ribavirine per os (dont la dose était calculée en fonction de la clairance en créatinine, pendant 8-10 jours) et PEG-interferon alfa-2a (180 µg par semaine pendant 2 semaines). Le critère primaire d’évaluation était la survie à 14 jours et à 28 jours à partir de la date du diagnostic d’infection MERS-CoV. Nous avons utilisé les tests de χ2 et de Fisher pour l’analyse des variables nominales et le test de t pour l’analyse des variables continues.
Nous avons effectué l’analyse sur 20 patients qui ont reçu la ribavirine et l’interferon (groupe de traitement ; amorcé à l’issue de période médiane de 3 jours après le diagnostic) et 24 patients qui n’ont pas reçu les traitements. Les caractéristiques cliniques et laboratoires étaient similaires à la ligne de base entre les deux groupes, excepté pour ce qui est du nombre de neutrophiles qui était significativement plus bas dans le groupe comparateur (5.88 x 109/L [Déviation Standard -DS- 3.95] versus 9.88 x 109/L [6.63] ; p=0.023). 14 (70%) patients sur 20 patients du groupe traitements avaient survécu après 14 jours, en comparaison des sept (29%) patients sur 24 patients du groupe comparateur (p=0.004). Après 28 jours, six (30%) patients sur 20 et quatre patients (17%) sur 24, respectivement, avaient survécu (p=0.50). Les événements indésirables étaient similaires entre les groupes, à par la diminution en hémoglobine, qui était significativement plus élevée dans le groupe de traitement que dans le groupe comparateur (4.32 g/L [DS 2.47] versus 2.14 g/L [1.90] ; p=0.002).
La thérapie à base de ribavirine et d’interferon alfa-2a est associée à une survie significativement améliorée à 14 jours, mais pas à 28 jours. La poursuite d'études plus approfondies effectuées sur essais randomisés bien conçus est à recommander. Ali S Omrani FRCP et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 30 septembre 2014
Financement : aucun
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ