Magazine Journal intime
La nuit dernière elle était froide. Ce matin, sous la pluie, mais résistante. Cet aprème, combattant les vents terribles, bien accrochée… Et puis ensuite, à compter de seize heures, fondante sous les assauts intempestifs d'une canicule aussi improvisée qu'improbable. Voilà, elle subit tout, elle prend tout ce qu'on lui balance… mais reste bien plantée sur la corniche, Ma maison mobile à moi, ma coquille, mon dernier rempart… Puis, quand le chemin plonge aux abysses, on a qu'à se retourner, eh, ça remonte !… Vas-y ! Après c'est du souffle… Dedans tout frais, dehors tout pourri, dedans tout pur, dehors tout pollué… On se comprend, uhm !? Le cycle de la vie ! Le plancton ! L'acte de vivre ! Les bourdons, les myosotis, les rhododendrons, les pédoncules ronronnent, déboulent par bourrasques, tombereaux, ça fait festif ! Faut bien l'admettre ! C'est tout de même le mois de mai en Gironde, bordel de cul et pataquès ! Y va pas nous pleurer un torrent de bouse, l'autre peinard ! Oh ! Non. Non-non. Quand un homme est préoccupé par la quantité de sable de dune qui s'accumule dans sa tente, il a pas à se plaindre. Voilà. Je me suis retourné, et l'Amérique était encore du côté du gouffre, mais devant moi, ça montait à pic. En haut, y avait le soleil, et le thé vert, et cætera. Andiamo !© Éric McComber