Selon une étude publiée dans la revue Science, une part importante de l’eau terrestre, prés de la moitié, serait plus vieille que notre planète et notre étoile.
Le disque protoplanétaire, constitué de gaz et de poussières qui a donné naissance au système solaire contenait déjà cet élément. En d’autres termes, l’eau pourrait être plus répandue que prévu dans l’univers.
Comment différencier ces deux types d’eau ? L’eau comme vous le savez est constitué d’un assemblage d’un atome d’oxygène et de deux atomes d’hydrogène. Or l’hydrogène possède un isotope qui est le deutérium. Issu du Big Bang, ce dernier représente le 26 millionièmes de tous les atomes d’hydrogène. Pour retracer l’origine de l’eau, les chercheurs ont surveillé sa présence dans celle-ci. On a découvert que dans l’eau terrestre, celle possédant cet isotope était six fois plus importante sur Terre.
Un environnement très froid, d’à peine quelques dizaines de Kelvins, avec la présence d’oxygène et de radiations, aurait permis de former cette eau-là.
Selon la simulation réalisée, cette eau chargée en deutérium n’a pas pu se former dans un disque protoplanétaire. En effet, les rayons cosmiques, nécessaires à la synthétisation sont détournés par le champ magnétique de l’étoile naissante. Autrement dit la présence de deutérium constatée suggère que l’eau n’a pu apparaitre ni pendant ni après la formation du système solaire.
Puisque le disque ayant donné naissance au système solaire n’a pu fabriquer cette eau, cela signifie donc que nous avons probablement hérité de glaces interstellaires très enrichies en deutérium de l’environnement protoplanétaire.
D’après les estimations, entre 30 et 50% de l’eau présente dans les océans sur Terre serait plus ancienne que le Soleil, soit plus de 4,5 milliards d’années. Une théorie qui reste cependant à confirmer. Si c’est bien le cas, la découverte aura de grandes implications : si de l’eau est originaire de la glace de l’espace interstellaire, alors il est probable que cette même glace contenant aussi de la matière organique prébiotique, soit abondantes dans la plupart voire la totalité, des disques protoplanétaires autour des étoiles en formation. Ce qui augmenterait ainsi les chances que la vie ait pu apparaitre et se développer ailleurs.