genre: thriller, drame
année: 1988
durée: 1h50
l'histoire: A son retour de la guerre de 14, Séraphin apprend que sa famille a été égorgée. Il retrouve des documents qui lui indiquent les coupables. Mais les présumés assassins meurent avant qu'il ne puisse accomplir sa terrible vengeance.
La critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, La Maison Assassinée, réalisé par Georges Lautner en 1988, est l'adaptation d'un roman éponyme écrit par Pierre Magnan. L'air de rien, Georges Lautner reste un véritable artisan du cinéma français. On lui doit notamment Les Tontons Flingueurs, Les barbouzes, Ne nous fâchons pas, Le Pacha, Le Professionnel, Room Service ou encore Un inconnu dans la maison.
Georges Lautner est donc le digne représentant d'un cinéma populaire, ce qui n'est pas une insulte, loin de là. Hélas, le producteur et réalisateur nous quittera en novembre 2013, laissant derrière lui quelques films de prestige.
Indéniablement, La Maison Assassinée appartient à cette dernière catégorie. Au niveau de la distribution, ce film dramatique aux allures de thriller réunit Patrick Bruel, Anne Brochet, Agnès Blanchot, Ingrid Held, Yann Collette, Jean-Pierre Sentier, Roger Jendly et Christian Barbier.
Par le passé, Georges Lautner n'a pas toujours convaincu. Il a parfois réalisé et/ou produit des films peu recommandables. C'est par exemple le cas de la comédie Des Pissenlits par la racine, pour ce citer que cet exemple. Néanmoins, La Maison Assassinée fait probablement partie des meilleurs crus du cinéaste. Le film permet de découvrir un acteur talentueux: Patrick Bruel.
A l'époque, Bruel est loin d'être un débutant. En effet, sa carrière en tant qu'acteur débute en 1978 avec Le Coup de Sirocco d'Alexandre Arcady. Par la suite, Patrick Bruel enchaîne les films: Marche à l'ombre, P.R.O.F.S., Le Grand Carnaval ou encore La tête dans le sac.
Toutefois, en 1988, donc au moment de la sortie de La Maison Assassinée, Patrick Bruel n'est pas encore la star qu'il est aujourd'hui. Cependant, l'acteur tient là l'un de ses meilleurs rôles au cinéma. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! 1896, dans les hautes terres sauvages de la Haute-Provence, la famille Monge est sauvagement assassinée par trois inconnus en pleine nuit.
Nourrisson seul survivant de ce massacre, Séraphin Monge revient sur les lieux vingt ans plus tard, à sa démobilisation après la fin de la Grande Guerre. L'image de sa mère morte en essayant de l'atteindre une dernière fois le hante. Il entreprend de détruire sa maison pour retrouver la paix, tout en cherchant à identifier les meurtriers pour venger sa mère.
À sa grande surprise, un inconnu le devance sur le chemin de sa vengeance et massacre tous ceux qui semblent posséder une partie du puzzle de la sombre histoire des Monge. Que les choses soient claires: Georges Lautner n'est pas vraiment un grand spécialiste du genre dramatique.
En effet, par le passé, Lautner a surtout sévi dans le registre de la comédie. Pourtant, le réalisateur signe une tragédie aux allures de thriller (je sais, je l'ai déjà dit) qui peut s'appuyer sur une ambiance très particulière, à savoir un petit village qui s'est réfugié dans le silence, la culpabilité et qui voit d'un très mauvais oeil le retour de Séraphin Monge (Patrick Bruel) dans la communauté.
Evidemment, ce dernier cherche à découvrir la vérité et mène sa petite enquête. Dans un premier temps, La Maison Assassinée fonctionne comme une banale histoire de vengeance. Pourtant, peu à peu, le scénario, qui fonctionne un peu comme un labyrinthe, se révèle, notamment en ayant recours à plusieurs flashbacks. Le film peut s'appuyer sur une mise en scène efficace et sur des acteurs totalement investis dans leur rôle. Même les personnages secondaires tiennent une place importante. Bref, sans être un chef d'oeuvre, La Maison Assassinée reste un excellent cru du cinéma français.
Note: 16/20