C’est le roman d’une famille, dont le père vit à Nanterre, dans le bidonville de La Folie, et que la mère vient rejoindre avec ses deux enfants. La déception, puis la lutte quotidienne pour une sorte de survie, avec l’espoir que « demain, demain » on aura un logement décent, un de ces logements que les travailleurs ici rassemblés sont venus construire. Les dessins et les scènes sont documentées par les témoignages recueillis par Monique Hervo pendant des années (les dernières pages de l’album montrent des photos qu’elle a prises à cette époque). Il y a la corvée d’eau, les constructions, aménagements, interdits par « les bleus » (qui détruisent aussitôt), l’école pour les enfants, l’administration qui fait traîner les dossiers de demande de logement, et les économies dans des boites en fer (pour payer le futur loyer espéré). Il y a aussi les chantiers tout autour du bidonville pour construire La Défense, et des cités dont le dessinateur montre l’élévation. Il y a Monique Hervo, qui restera au bidonville jusqu’à la fin en 1971, le garagiste, et le médecin que les enfants guettent à l’entrée du 127 rue de la Garenne pour le guider dans le dédale des ruelles boueuses.
Le bidonville de La Folie à Nanterre comptera jusqu’à 10000 habitants. Il reste très présent dans les mémoires des Nanterriens, et cette bande dessinée en fait la chronique des joies et des peines, des solidarités, des jeux des enfants, de leurs apprentissages, et du temps très long qu’il a fallu pour que ces habitants soient logés dans des logements avec eau et électricité.
En cliquant sur la couverture du livre, vous atteindrez un webdocumentaire présentant le 127 rue de la Garenne.