J’ai des doutes quant à savoir si l’art d’éviter le conflit est une vertue ou non. Evidemment, mieux vaut tenter de régler les choses à l’amiable plutôt que de partir au front et de taper dans le gras sans réfléchir. C’est un peu comme si à chaque petit accrochage entre deux voitures, les deux conducteurs se tapaient dessus (oh wait?). Pourtant parfois dans la vie, je pense que de faire face un véritable affrontement est nécessaire. Si seulement mon tempérament était compatible avec mes mots.
Je déteste le conflit, je fais toujours en sorte de l’éviter, quitte à encaisser un peu trop les choses, et au risque que ça sorte violemment un jour. J’ai tendance à « laisser gagner » les autres, même si je sais avoir raison. Avant, je prenais ça pour un « trop plein » de gentillesse, mais je crois que c’est encore autre chose. Je ne supporte tout simplement pas le fait de partir dans une argumentation musclée, quand je sais que c’est une cause perdue d’avance.
Je suis de celle qui se mure dans le silence.
La plupart des gens n’aiment pas avoir tort, et ils n’aiment pas perdre. Il faut dire que la société nous élève un peu comme ça. « Ne jamais se tromper », « ne pas échouer ». Comme je le dis toujours, échouer, c’est d’abord essayer et c’est comme ça qu’on apprend et qu’on s’enrichit. Enfin moi du coup, je préfère économiser mon énergie et l’investir dans autre chose que dans un conflit.
C’est peut-être lâche, finalement. Mais c’est plus fort que moi.
Ce n’est pas simple d’apprendre à faire la part des choses, de trouver l’énergie et le courage d’obtenir gain de cause de temps en temps. Parfois j’aimerais être un requin assoiffé de sang qui balaye ses ennemis d’un revers de nageoire. Mais c’est incompatible avec ma fichue empathie.
Alors de mon côté, j’essaye tout simplement de continuer ma route, à base de zig et de zag. Avancer, c’est tout ce qui m’importe. Mais est-ce vraiment la solution ?