Il a 13 ans, il est au collège, il devient la cible d'une bande de gamins prêts à en découdre pour rien, juste pour le plaisir de rabaisser, de se moquer, de faire mal...pourquoi? parce qu'il est différent, homo, "pédé" comme ils disent. Il encaisse mais sa douleur se situe encore bien au-delà, elle se situe dans les yeux de son père.
Voilà je ne peux en dire plus, c'est déjà beaucoup. Ce texte se lit d'un coup, dès les premières lignes, on est dans la peau du narrateur, on se prend les coups avec lui, on respire un peu mieux quand Sarah est là et on souffre. On souffre de la non-acceptation de la différence, de l'intolérance. On redevient enfant ou ado peu importe, et on se rappelle du poids du jugement de nos parents. Il y a du bon, bien entendu, dans cela mais aussi tellement de violence, de non-dits qui font mal, d'interprétations et ce père m'a touchée, parce qu'au fond, même si tout au long du texte, on se dit qu'il ne devrait pas réagir comme cela, il me semble qu'il voulait protéger son fils, d'une certaine manière. La fin est belle, presque soulageante. J'ai lu ce texte une nuit d'insomnie, il m'a prise, m'a coupé le souffle et je l'ai retrouvé à la fin. Je n'ai plus eu qu'à fermer doucement le livre, en garder les émotions, fermer mes yeux et me souvenir...
Un magnifique texte, tellement d'actualité..un auteur effectivement dont je vais m'empresser de lire d'autres titres ("je reviens de mourir" est déjà dans ma liste).
"Parce qu’il faut savoir que le suicide des adolescents homosexuels est de 7 à 13 fois plus élevé que la moyenne. J’espère avec « A copier cent fois » avoir réussi à bâtir un petit refuge à ces angoisses, montrer que d’autres vivent cette solitude, font l’expérience de cet isolement, et qu’on n’est pas vraiment seul quand on a compris ça."
Interview d'Antoine Dole à retrouver ICI