Depuis le retour de Street Fighter 4 en 2008 – 2009 à la fois sur bornes Arcades, sur nos consoles favorites et nos PC capables d’en assurer la charge, Capcom améliore régulièrement sa copie. Après la tendance mais toutefois dépassée appellation "SUPER Street Fighter" (2010), la vitesse supérieure a été passée avec une nouvelle itération intitulée "Arcade Street Fighter" (2011). Entre temps, contenus payants et nouveaux costumes se sont rendus indispensables avant de préparer l’arrivée de la dernière mise à jour "ULTRA Street Fighter" (2014).
Si le doute est encore permis sur l’aspect final et définitif de cet ultime équilibrage, il aura fallu attendre quasi 5 années pour voir atterrir l’offre la plus honnête dans le genre du jeu de combat. 44 combattants, tous distingués d’une palette de coups uniques, n’attendent que votre manette pour prendre vie. Beaucoup de joueurs "l’auront mauvaise" puisqu’avant un tel peaufinement, nous sommes nombreux à avoir fait les frais d’au moins d’une version avant la précédente. Proposée à un coût réduit, débordante de suppléments en incluant tous les contenus parus à la date de Juin 2014, la génération Ultra connait également un beau resserrage technique et tactique. De belles promesses tenues, un bel habillage, et ni vu ni connu, Ultra Street Fighter n’est sur le principe qu’un énorme DLC de Super Street Fighter 4 Edition 2011. A défaut d’être le dernier, accessibilité et complexité se dotent de plusieurs années de défauts améliorés pour être un nectar de l’année 2014.
44 personnages font partie du casting. A cela, se rajoute le choix de l’équilibrage de la version de votre personnage entre les multiples éditions sorties à ce jour. Les puristes peuvent se réjouir !
Inutile de rappeler que la teneur du scénario de Street Fighter IV tient sur un timbre poste pour n’être qu’un prétexte à la réunion de plus de 40 combattants du monde entier. Concentrons-nous plutôt sur les principaux arguments de ventes mis en avant par la firme Japonaise. Du contenu pour l’apparence, une durée de vie que l’on peut facilement entrevoir à des centaines d’heures si votre but est de maitriser la totalité des capacités de votre avatar-cogneur favori et, surtout, un équilibrage technique qui justifie et annule toutes les versions précédentes. A la manière du dernier produit High-Tech, vous serez gentiment invité à oublier les éventuelles failles, les probables avantages de votre personnage habituel pour vous habituer à une refonte assez globale de la vitesse de bon nombre de personnages; d’une modification de la portée d’attaques; voire à une faiblesse accrue de quelques élus … Le message est clairement à de petites révolutions qui obligeront à se refaire des marques et à se réadapter à l’aide de plusieurs heures de Versus.
De Street Fighter IV qui introduit l’attaque "Focus", une attaque capable d’absorber l’éventualité d’une attaque sans être brisée et ainsi être une "garde" exceptionnelle; Ultra Street Fighter IV introduit le Red Focus et peut "encaisser" plusieurs petites attaques. (Tout en restant faible face à une prise ou à des attaques brise-garde). Faites également fi de la seule et unique attaque dévastatrice dite "Ultra Combo". En 2011, Capcom permettait d’effectuer le choix parmi 2 Ultra Combos. En 2014, le système "Ultra Double Combo" permet d’user à votre guise l’une comme l’autre avec un malus à la clef : l’attaque ultime cause moins de dégats pour compenser cette "facilité". Lorsque l’on évoque une plus grande accessibilité, il faut entendre que la dimension tactique s’offre à encore plus de joueurs, libère et ouvre de nouvelles perspectives avec le souci d’équité. Cela apparaitra peut-être basique aux yeux de certains lecteurs, l’ajout est de faible ampleur, mais se ressent nettement dans les conditions in extremis d’un affrontement sous-tension.
Le choix de l’Ultra 1 ou de l’Ultra 2 de Ryu (Ici en action) n’est qu’un exemple d’éventuels effets de "surprises-mortelles"!
Si jouer pour la distraction vous concerne plus ou également, la profession de foi d’Ultra Street Fighter IV était d’aller encore plus loin dans les options proposées. De "nouveaux personnages" s’ajoutent au casting : 5 pour être exacts dont un personnage féminin tout à fait inédit en la personne de Decapre. Pour le reste, Street Fighter est toujours dans un éternel recyclage et puise dans ses ressources pour étoffer sa boite à malice. En effet, Poison, Hugo ou Rolento sont extraits de l’épisode de la catastrophe commerciale Street Fighter X Tekken tandis qu’Elena a fait sa première apparition dans Street Fighter III. (Ainsi qu’un détour en tant que personnage payant dans Street Fighter X Tekken.) 6 décors complètent le nombre de fonds animés pour vos joutes physiques. Une fois encore, l’entreprise Nippone n’a pas eu à chercher loin pour faire-valoir un ajout plus que minime et en cruel manque d’inspiration puisque les 6 scènes sont encore prises directement de Street Fighter x Tekken.
Le gros du travail tient avant tout à une compilation qui constituera une belle attention pour les fanas de costumes. Depuis 2008-2009, toutes les séries de vêtements alternatifs sont directement inclus dans chaque exemplaire Blu-Ray ou DVD d’Ultra Street Fighter IV. A raison de 3 costumes pour les combattants de la 1ere heure, 2 apparences alternatives pour le casting de l‘Edition Super Street Fighter 4, 1 option pour les derniers venus de l’Edition 2014. Mis bout à bout, l’attention se chiffre à bien plus de 30€, prix initial de commercialisation d’Ultra Street Fighter 4 en version physique. L’avidité monétaire de Capcom étant ce qu’elle est, les derniers contenus téléchargeables sortis en Juillet et Août 2014 ne sont pas inclus avec votre futur jeu de combat préféré ! Il faudra donc repasser par le service facturation pour quelques coquetteries très superflues facturées entre 2€ et davantage …
Comme toujours, l’aspect artistique encré et aquarellé d’Udon brille. Le jeu en bénéficie amplement!
Outre les costumes, Ultra Street Fighter IV est officiellement dans sa version 1.01. en termes de mises à jour. Non seulement l’hypothèse de la dernière version est mise en doute; et cette incertitude devient une certaine à l’annonce d’un nouveau contenu téléchargeable nommé "Omega Mode" ! Vraisemblablement, rassurez-vous, cet ajout devrait être entièrement gratuit. Quoiqu’il en soit, Ultra Street Fighter 4 confirme sa position de meneur dans le genre. Graphiquement fluide comme à ses débuts, quelque chose nous dit que la version 2014 prépare doucement mais surement sa transition vers les supports dernière génération.
Désormais, une connexion Internet suffit à diffuser vos exploits de joueur directement sur YouTube à l’aide de vos identifiants personnels. Le système de Replay est encore amélioré et permet d’observer les autres joueurs du monde entier, de noter leurs défauts ou d’apprendre certainement de nouvelles tactiques par une maitrise inouie d’un personnage précis. Tourné vers les modes en ligne; vers le communautaire et le partage : ce ne sont pas de beaux mots mais des atouts sans ralentissements et avec une facilité déconcertante qu’Ultra Street Fighter 4 les apportent.
Il n’existe plus aucune excuse pour ne pas maitriser Dan, une copie étrange entre Ryu et … son propre style.
Paradoxalement, ce sont sur les avantages les plus saillants qu’Ultra Street Fighter ne va peut-être pas jusqu’au bout de ses ambitions. Un point de détail, probablement l’un des seuls, donne un goût d’inachevé dans l’apport de 5 nouvelles têtes à incarner : aucune d’entre elles ne disposent d’un mode "défis". Vous savez, ce mode retord où il faut exécuter des techniques spéciales dans un ordre précisé par un ordinateur et compléter le parcours de votre personnage … Eh bien ni les personnages de la version Arcade ni les derniers venus n’en bénéficient, preuve que la coquille de base reste la 2e plus grande mise à jour à savoir Super Street Fighter IV. Le jeu le précise dans le menu en ajoutant que vous n’avez accès qu’aux personnages présents dans Super Street Fighter 4 pour apprendre, vous tromper et connaitre des combinaisons parfois complexes mais incroyablement intéressantes à maitriser ne serait-ce que pour avoir la sensation de connaitre un peu plus les possibilités offertes par le nouveau casting.
Elena, Evil Ryu, Oni, Rolento, Poison, Hugo, Decapre, Yun et Yang n’ont pas de défis spécifiques. Pour eux, seul l’entrainement permettra d’en saisir le potentiel.
Pour accomplir vos bases et cet espèce de baptême du feu de chaque nouvelle personnalité, il reste tout de même le mode entrainement. En revanche, la possibilité d’enchainements laisser à votre imagination n’a pas forcément le même côté palpitant et instructif que les autres personnages par l’absence de pas à pas illustré. Il en résulte que la dimension nouvelle se cantonne la plupart du temps à un usage sommaire voire anecdotique pour le joueur lambda qui souhaitait s’amuser avec l’incontournable argument de vente. En parallèle, tous ces combattants ont l’honneur d’avoir une histoire spéciale, animée et scénarisée comme tous les autres héros Street Fighter du mode Arcade.
Avec à son actif plus de 60 trophées, 44 histoires à découvrir par le mode Arcade, la promesse d’un mode en ligne stable en toutes circonstances et ce, peu importe le mode choisi, la durée de vie de l’Edition 2014 de Street Fighter 4 est objectivement immense pour le joueur perfectionniste. Comme toujours, une collection d’images et de titres peut être effectuée en fonction de votre progression dans le mode Arcade, de votre nombre de parties en ligne, de l’usage de vos personnages, de votre progression globale dans le mode "Défis" ("Trials") … En ligne ou en local avec 2 manettes sur un seul écran, Ultra Street Fighter 4 n’apporte rien de ce côté pour la concurrence si ce n’est de petites détails qui confirment son statut de mastodonte, à mi-chemin entre le jeu professionnel taillé pour l’E-Sport et les bonnes batailles lors d’une soirée, d’un après-midi ou de quelques heures avec un ou plusieurs amis.
Quelque part, il aura fallu près de 5 années pour obtenir à la fois l’essentiel, le meilleur et tout ce que l’on attend d’un jeu de combat : un équilibrage relatif (Quelques personnages restent abusés dans leurs attributs), une pléiade de bonus dépendante de ces 5 années de développement. Ultra Street Fighter 4 est un aboutissement de très bonne facture, la plus complète à ce jour bien que critiquable sur les nouveautés les plus apparentes : la majorité de ces ajouts proviennent de développements internes aux studios Capcom dans la question des 4 nouveaux personnages et de 6 nouveaux décors. Seule Decapre fait véritablement office de fer de lance et de justificatif recevable en devenant pour la première fois jouable dans un Street Fighter. Ce sera plutôt du côté technique que Capcom a opéré des changements perceptibles aux yeux de tous : 39 personnages ont été repassés en revus et parfois corrigés (A tort ou à raison); l’usage de l’Ultra Double Combo multiplie les possibilités d’attaques finales; le choix de la version de votre personnage entre les différentes versions de Street Fighter 4 permettra aux plus pointilleux d’entreprendre un véritable travail tactique.Si Ultra Street Fighter IV n’est probablement pas à la fin de son cycle, l’offre est honnête en voulant réunir tous les joueurs, en incluant presque toutes les versions précédentes en ayant une base solide fournie par Super Street Fighter 4. Car, en définitif, Ultra Street Fighter 4 n’est qu’un énorme contenu téléchargeable – et payant – qui se contente parfois du minimum sur quelques finitions : l’absence de défis pour les versions Arcade et Ultra; reprise quasi intégrale d’éléments de Street Fighter X Tekken … Mais, désormais, à 20€, Ultra Street Fighter 4 assure un excellent rapport qualité/prix en cette année 2014.
On a aimé :
+ 44 personnages !
+ Les nouveautés techniques : le "Red Focus"; la possibilité de 2 Ultras réalisables dans un combat; toutes les versions de Street Fighter 4 pour 1 personnage …
+ Un prix dérisoire : 20€ neuf.
+ Une durée de vie colossale.
+ Tous les costumes parus jusqu’à Juin 2014 sont inclus !
+ Tactique, technique et agréable pour le divertissement.
On a détesté :
- L’absence de défis (Trials) pour les personnages de la version Arcade et Ultra.
- Un équilibrage encore discutable.
- Un contenu "inédit" calqué sur Street Fighter X Tekken (4 personnages et 6 décors).
- De nouveaux contenus payants et téléchargeables sont encore prévus : nouveaux costumes (payants) et l’ "Omega Mode". (Gratuit !)