Nous avons beau tous avoir des familles différentes, elles présentent un point commun : celle des autres parait en général beaucoup plus saine que la notre. Non je ne dis pas que nous détestons nos familles…simplement que parfois notre bien être est proportionnel à l’éloignement familial. Certains s’avancent même à dire que cette loi suit une progression exponentielle :
Où A est un facteur constant pouvant prendre des valeurs relativement élevées. Pour ma part, à l’heure actuelle, j’aurais tendance à le faire tendre vers l’infini.
Cette petite parenthèse mathématique refermée, intéressons nous aux griefs retenus contre quelques « personnalités » familiales.
Comment aborder ce sujet, que je qualifierai de houleux, sans mentionner l’objet (ou peut être devrais-je dire l’humain) de nombre de nos problèmes… j’ai nommé la mère (vous pouvez vous lever et venir chercher votre prix).
Non, non n’ayez pas honte. Vous avez beaucoup souffert. Durant 9 longs mois vous avez traîné un fardeau qui ne faisait que s’appesantir un peu plus chaque jour.
Enfin, arrive le jour de l’accouchement. C’est la délivrance (dans la souffrance certes…).
Enfin, cette masse rougeâtre qui vous déformait est expulsée hors de vous (ceci est une description extrêmement poétique de ce moment touchant qu’est l’accouchement). Quelques secondes plus tard, martyrisée par un gynécologue sadique, elle pousse son premier beuglement (certaines personnes se voilent encore la face et parlent de pleurs… je ne me prononcerai pas sur ce sujet épineux).
Là, pour quelques fugaces instants, la mère se sent soulagée, victorieuse (pas dans tous les cas en vérité). On vient de lui coller une nouvelle étiquette (dans un endroit discret de préférence) : celle de mère (malheureusement cette étiquette n’est pas de celles que l’on coupe en arrivant chez soi une fois le vêtement sorti du sac plastique). Génial se dit-elle. Elle a accompli son devoir, l’enfantement. Le monde est maintenant surpeuplé par quelques milliards de personnes plus un petit être geignard (encore une fois la poésie est à l’honneur. C’est une véritable ode à la vie que j’écris dans ces quelques lignes…).
L’histoire ne s’arrête pas là car le bébé pleurera encore de nombreuses fois, de nombreuses années. Et cela, la mère commence seulement à l’appréhender. En grandissant les contraintes évoluent mais ne s’effacent pas. Bébé n’est plus un bébé, il sait maintenant marcher et il expérimente.
Pendant sa période « Newton », il étudie la gravité à grand renfort d’objets fragiles. Maman ne laissera plus trainer ses vases…
Maman se fâche, elle gronde, et bébé pleure. Maman est plus âgée, elle sait parler, contrairement à bébé. Elle a encore le dessus mais le temps lui est compté, elle le sait.
Un jour bébé saura parler. Un jour même, il partira. Un jour surtout, il s’exprimera réellement. Il arrêtera son jeu d’acteur et osera s’opposer à l’autorité maternelle. Ce jour là maman ne saura plus comment réagir, elle tentera de s’affirmer par tous les moyens : les reproches, la culpabilisation, le silence…
Mais plus elle essaiera de rattraper bébé plus haut il s’envolera.
Vaste sujet que celui de nos mères. Loin de moi l’idée de les diaboliser. Au fond (tout au fond) elles ne veulent que notre bien. C’est leur façon de nous imposer leur vérité pour nous amener au bonheur qui nous pose problème.
« Mon fils/ma fille, tu feras de grandes études, ainsi, tu auras un bon salaire et donc une belle vie… CQFD ». Ou presque, ou pas. Si la vie et notre bonheur se résumaient à une équation, quelqu’un l’aurait certainement résolue.
Outre le fait que nos chères mamans s’acharnent avec un peu trop de conviction à nous mettre sur les rails du bonheur, elles pêchent souvent par leur réticence à nous laisser prendre nos propres décisions.
En grandissant, chacun a besoin de faire ses propres choix, ses premières erreurs. De tomber et de se relever. De tomber encore, et encore. De compter ses bleus et ses cicatrices. Et d’un jour, mi boitant, mi sautillant, pouvoir déclarer avoir donné un sens à sa vie.
Pour que cela soit possible, par pitié, à toutes les mères, prenez vos plus beaux ciseaux et coupez les rubans en kevlar qui nous rattachent à vous. Après nous être détachés nous reviendront plus forts,…plus tard.
Bien que le sujet des mères soit à mon sens le plus crucial, je me dois de mentionner nos chers papas.
Papas, nous petits, votre principal rôle était d’élever la voix lorsque maman le demandait. Vous faisiez entendre le mécontentement parental (les mamans ne sont pas tout à fait en reste à ce niveau).
Mais nous avons grandi. Votre fille est une femme et vous avez beau en avoir épousé une, vous ne les avez jamais comprises et ne les comprendrez certainement jamais. En quoi pouvez-vous être utile à votre fille ? Certains sujets vous ont toujours effrayés (les règles c’est rouge, c’est du sang, c’est dégueulasse). D’autres ne sont définitivement pas de votre ressort : quel avis pouvez-vous bien avoir sur le port ou non de maquillage ? Sur nos tenues vestimentaires ?
Dur dur de nous voir quitter notre uniforme de petite princesse (remarque totalement réductrice, toutes les filles ne se sont pas passionnées étant petites pour les princesses. Moi la première).
Ok, admettons-le, vous avez du mal avec les filles. Mais avec les garçons vous devez gérer non ?
Non…
Ben quoi ? Les garçons c’est pas facile, facile. La puberté, tout ça c’est délicat ! D’ailleurs vous aviez mal vécue la votre : les boutons sur le visage, dans le dos…, la voix qui déraille un coup sur deux, les poils vicieux qui pointent le bout de leur nez mais ressemblent à tout sauf à de la barbe…
Non, vraiment, ce n’est pas facile de parler de ces choses là à son fils. C’est presque gênant ! C’est comme la sexualité (chuuuut moins fort), ça se saurait si vous étiez sexologues non ?
Alors chers pères, papas, figures paternelles, êtres porteurs d’un chromosome Y, je n’ai pas beaucoup de reproches à vous faire si ce n’est votre manque de psychologie vous rendant incapable de nous comprendre, nous, vos grands enfants.
Le cas des parents enfin traité (ouf je respire un peu c’est exténuant), attachons nous à présent à celui des frères et sœurs. Cas que je m’essaierai à décrire sans distinction de genre.
Le plus grand fléau des relations frère-sœur ? La jalousie. Et celle-ci est d’autant plus présente entre deux personnes du même sexe.
Il y a souvent (toujours), un (ou plusieurs) membre(s) de la fratrie dont le désir de plaire aux figures parentales excède celui des autres. Et ce désir inconditionnel s’accompagne parfois d’un mimétisme des désirs et réactions des parents. Le « bon » enfant approuve tout ce qui émane de la bouche de ses géniteurs. Il a les mêmes ambitions. Il s’exprime de la même façon. Il rentre dans le moule taillé par papa-maman aussi surement qu’une savonnette humide s’échappera de vos mains si vous appuyez trop dessus.
Alors forcément, face à cet enfant parfait si conforme à leurs attentes les parents ne manqueront pas de dénigrer le reste de leur engeance… au grand dam de celle-ci.
C’est alors que les conflits inter-fratrie apparaissent.
En définitive, la famille c’est un peu Amour, Gloire et Beauté, Passion et trahison… Tout est affaire de calculs, de coups bas et de stratégies pour survivre dans cette jungle où dans les veines des prédateurs coule le même sang que le nôtre.
Famille je vous aime, famille je vous hais. Finalement, pourquoi distinguer les deux ? On dit souvent que de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas. J’ajouterai que sans haine la famille n’existerai pas.
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Fantômette