Très récemment je me suis juré d’arrêter de me tromper de numéro (par numéro je ne sous entends pas de changer de grille au loto, mais de revoir mes critères de sélection en ce qui concerne la gente masculine. Plus précisément, en ce qui concerne le choix de mes futurs copains.).
Mais comment piocher le bon numéro ?
Combien y a-t-il de numéros dans le sachet renfermant les prétendants potentiels ?
Et sur le total des prétendants, combien sont « envisageables » ?
En définitive, quelle est la probabilité de tirer au hasard un bon numéro (à ne pas confondre avec tirer son coup…).
Ce problème digne d’un sujet de bac de mathématiques en série scientifique me turlupine (pourtant, j’affectionne tout particulièrement les maths…).
Suite à ma dernière rupture (art qui est un peu devenu une activité à temps plein… Ah que j’aime passer la tête sous l’eau et regarder combien de temps je peux tenir en apnée !), j’ai décidé, pour maximiser mes chances de ne pas, une nouvelle fois, pêcher le mauvais poisson, accroître mes critères de sélection.
Je place la barre haute, très haute (de façon à ce que seul un homme de grande taille puisse s’en saisir…).
Je le déclare (le déclame même) haut et fort : tant que je ne verrai pas arriver un homme en habit de Prince Charmant, je ne descendrai pas de ma tour (oui je réside dans une haute tour où je vis recluse depuis mon plus jeune âge… sob sob). Contrairement à Rapunzel, mes cheveux ne doivent pas être bien solides car tous les courageux qui ont tenté de me rejoindre en s’agrippant à eux se sont écrasés au sol, des épines plein les yeux et quelques mèches à la main).
Par « habit de Prince Charmant », j’entends, outre une belle parure, un être de sexe masculin doté de cet atout si précieux, communément appelé cerveau (mais qui fait malheureusement défaut à bon nombre d’hommes).
Ces bonnes résolutions une fois prises, et mes critères de sélection dument établis, il ne reste plus qu’à trouver un vivier. Le vivier c’est capital, ça détermine la qualité du poisson c’est ainsi que l’on sait si il s’agit d’un poisson d’élevage ou pas. Vu de l’extérieur un poisson reste un poisson (des écailles, des yeux globuleux, des branchies et des nageoires…), mais quand on s’attaque à la chair, on a parfois quelques surprises.
Beurk, il a été nourri aux hormones, ou pire encore, le poisson est avarié.
Une fois le vivier déterminé, reste le choix du poisson.
Comme avant de l’avoir cuisiné, accommodé, dégusté, il est impossible d’en connaitre la saveur, on s’attachera au packaging (l’emballage, la parure quoi). D’un œil alerte, on guette donc le poisson aux écailles les plus brillantes, celui qui fend les flots comme Moïse l’a fait avant lui…
Ça y est, cible repérée, on l’a dans notre viseur, il ne reste plus qu’à armer et à tirer…
Mais est ce bien judicieux ?
Les hommes sont des poissons qui aiment bien chasser. Si on prend les devants, le petit amphibien ne risque-t-il pas de se faufiler à travers les mailles du filet ? Il faut dire que mon filet semble avoir des mailles particulièrement larges…
Doit-on attendre que le poisson s’arrime tout seul à la canne à pêche ?
Pour résumer, est il raisonnable en tant que femme de prendre les devants, d’oser inverser les rôles d’ordinaire établis (l’homme ose, la femme dispose), et notamment d’inviter son poisson à boire un verre (et non la tasse) ?
Si on se met dans la peau d’un homme (objet de tous nos désirs mais plus probablement de toutes nos désillusions), il semble flatteur de se voir invité par « La Femme » (cet être mystérieux dont la pensée nous semble inaccessible mais le corps un peu moins).
Que sont ces courbes que l’on ne saurait voir sur nos physiques d’Apollons ?
Arrêtons de tergiverser, l’orgueil de Monsieur le mâle est flatté, les séances de musculation n’ont pas été vaines, ni les heures passées devant le miroir de la salle de bain à parfaire ses attitudes.
L’orgueil une fois flatté aura-t-il envie de nous revoir Où le faut d’avoir pris les devants aura-t-il gâché tout le schéma de séduction ? Que fait un paon si on l’empêche de faire la roue ? Peut être prend il peur.
A force de se poser toutes ces questions on finit par se demander s’il ne serait pas mieux d’agir avant que notre poisson ne se fasse pêcher par une fille moins scrupuleuse.
On hésite, on consulte copains et copines qui nous donnent tous des avis différents.
C’est pratique, ça nous permet de choisir l’option qui nous arrange.
Certains disent qu’il ne faut pas, qu’une fille c’est une princesse et que les princesses n’aguichent pas les preux chevaliers. Non, les princesses minaudent derrière leurs éventails, en battant des cils, et leur cœur bat la chamade lorsqu’on leur décoche une œillade.
D’autres vont dire « vas y fonce, t’es une fille de ton temps. C’est trop rare les filles qui prennent les devants… ».
Finalement, on tergiverse, on ne sait pas, le risque est grand d’être déçue, blessée (dans son orgueil j’entends…).
On finit par sauter le pas. Un texto c’est court, c’est insignifiant, mais parfois ça parait insurmontable. Que faut-il dire ne pas dire ? N’est ce pas ridicule ? Quelle image de moi va être renvoyée à travers ces quelques mots ?
Sur un coup de tête on clique sur envoyer, alea jacta est comme dirait César (l’homme pas la salade), il ne reste plus qu’à attendre.
Attendre, verbe d’action. Quelle action que celle de ne rien faire. Autant je peux tout à la fois parler, regarder un film, bosser, rigoler, manger… autant l’attente requiert l’intégralité de mes mentales et physiques.
Je ne saurais conclure quant à l’initiative d’inviter un homme, je suis bien trop occupée à attendre pour cela. Je pense cependant que tout dépend des cas… et des hommes.
De ma salle d’attente, je vous souhaite beaucoup de courage… et de patience !
N’hésitez pas à commenter/vous abonner…
Fantômette