La rentrée des classes s'est faite il y a près d'un mois déjà, mais mon envie de parler de cette période sympathique au travers de la lecture s'est une fois encore manifestée. J'ai lu Topaze il y a de ça quelques mois, mais j'en garde encore un souvenir intact, ce qui fait que je peux encore vous en parler aujourd'hui sans que ma mémoire ne fasse défaut. Cette pièce de théâtre est la deuxième oeuvre que je découvre de Marcel Pagnol après La fille du puisatier que j'avais lu en Juillet 2013. Bien que je ne la découvre que plus tardivement dans l'ordre de mes lectures, Topaze reste une pièce importante dans l'oeuvre de Pagnol car elle symbolise son premier succès théâtral en 1928.
Contrairement à La fille du puisatier qui possède une forme d'écriture moderne pour son époque (pas de découpage des scènes en actes) et que l'on peut rapprocher de la comédie de moeurs par son intrigue, Topaze est une pièce beaucoup plus classique autant dans sa forme que dans son fond. Digne héritière des plus grandes comédies de Molière, Topaze est avant tout une comédie de caractères avec des personnages très typés : le naif, la manipulatrice, le(s) cupide(s)..., qui sont très facilement identifiables pour le lecteur. Bien que très classiques dans la mécanique, les ressorts comiques de la pièces fonctionnent à merveille et ce, encore aujourd'hui.
Bien que possédant une mécanique comique classique, la pièce de Pagnol se distingue de ses contemporaines grâce au ton particulier qui est employé. En effet, celui-ci est très moderne pour son époque car il est à la fois cynique, comique et plein d'ironie. Ce mélange des tonalités était assez peu courant en ce temps là mais cela n'a pas empêché Topaze de connaitre un grand succès sur scène. De plus, le sujet de la pièce a été très fortement inspiré par la société de son temps, ce qui fait que la pièce a été très actuelle pour son époque. Cette pièce connait donc une certaine particularité grâce à ce subtil mélange entre le classique et le moderne.
Tout débute dans une salle de classe, que l'on qualifierait d'ancienne aujourd'hui, de la pension Muche. On y retrouve Topaze, le maitre d'école typique, très naïf mais profondément honnête. Fidèle à son habitude de tirer ses élèves vers le haut, on le retrouve en train de donner des cours particuliers à un élève en grande difficultée. De cette situation vont découler de nombeux quiproquos et malentendus qui vont faire vivre à Topaze de sacrées aventures !
Au fil de la pièce, on suit l'évolution psychologique du personnage de Topaze, qui de naïf et honnête devient particulièrement cupide et cynique. J'ai trouvé que Marcel Pagnol décrivait très bien cette (r)évolution complète du personnage grâce au comique de situations ainsi qu'aux différentes répliques parfois cultes et souvent pleine d'humours des personnages. J'ai aimé l'alternance entre l'humour pur et franc si reconnaissable de Pagnol et l'ironie finement distillée tout au long de la pièce, qui change un peu du reste de son oeuvre. Par ailleurs, la fin de la pièce surprend le lecteur car elle ne correspond pas du tout aux attentes du lecteur et sort des sentiers battus de la comédie à la française.
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle lecture de l'oeuvre de Marcel Pagnol car j'y ai découvert un aspect différent par rapport à ce que je connaissais de lui. Avec Topaze, j'ai découvert une nouvelle facette de son univers dramatique qui ne ressemble pas à La trilogie marseillaise et encore moins à La fille du puisatier. J'ai aimé ce mélange des genres, que l'on a pas l'habitude de lire dans les pièces de théâtre françaises et qui fait tout le charme de Topaze.
Ce billet est une nouvelle participations aux challenges auxquels je participe : le challenge "Marcel Pagnol" chez moi, le challenge "Cartables et Tableaux noirs saison 2" chez George (dernière participation pour cette saison), le challenge "La littérature fait son cinéma" chez moi car Pagnol a bien entendu adapté sa pièce au cinéma, le challenge "Théâtre" chez Eimelle et le plan ORSEC 2014 chez George.