Il est rare que des artistes commencent leur carrière par un album. D’ordinaire, il faut entre 3 et 4 EP avant d’arriver à un LP, qui devient soit une compilation des meilleurs morceaux des EPs, soit un concept à part entière (ou aucun des deux, mais alors l’album a de grandes chances d’être nul !). Pourtant, il y a exactement deux ans, en septembre 2012, sortait dans un quasi anonymat le premier album d’ODESZA, « Summer’s Gone ».
Depuis, le duo américain, composé d’Harrison Mills et Clayton Knight, a fait du chemin. D’abord, l’album (excellent par ailleurs !) par le bouche à oreille et la force des réseaux sociaux a rencontré une grande notoriété et certains morceaux sont devenus des classiques de la vague chill-wave qui déferlait alors : How Did I Get Here ou I Want You.
Après un EP très réussi, « My Friends Will Never Die », ODESZA sort en ce mois de septembre 2014 leur second opus, le bien nommé « In Return ». Il sort sous le label Counter Records, un label affilié au grand label Ninja Tune (Label de Bonobo ou Kid Koala entre autres).
Avec cet album de 14 tracks, ODESZA assure sa supériorité sur une bonne partie de la chill-wave tout en donnant d’intéressantes pistes de réflexion. Le duo est toujours tourné vers une musique électronique influencée par la pop et le hip-hop, naviguant entre les basses puissantes et les voix éthérées. Il nous propose une musique sophistiquée, basée sur un grand nombre de couches différentes proposant des sonorités extrêmement complexes.
L’œuvre en elle-même est portée par quelques morceaux qui sortent vraiment du lot.
Le premier, qui tourne déjà en boucle chez moi depuis sa sortie il y a 1 mois, est Say My Name, en collaboration avec la chanteuse Zyra qui donne un cachet et une profondeur à la chanson. Ce titre est sans aucun doute le titre-phare de l’album, destiné à rester sur repeat et à squatter les clubs. All We Need, avec le groove de Shy Girls, te fait remuer tout seul sans même en avoir honte. Enfin, Memories that you call, t’emmène loin, très loin, grâce à la voix aérienne de Monsoonsiren. On peut regretter que certaines chansons soit peut être trop courtes, leur concept méritant d’être plus exploité comme les très bons Koto et Sun Models.
Enfin, si cet album est sans conteste une réussite, il contient quelques morceaux juste bons, qui s’ils assurent le lien et la cohésion, n’apporte pas grand-chose à l’œuvre intégrale. ODESZA fait du ODESZA, ce qui est toujours excellent, mais ils ont le talent d’aller plus loin encore dans leur esthétique et leur musique.
PS : En bonus le remix de The GEEK x VRV de Say My name.
Camiel E.