Les criminels en col blanc marquent l’imaginaire collectif. On se souvient avec amertume de l’affaire Norbourg, mais aussi des arnaqueurs de la trempe de Bernard Madoff et Charles Ponzi. D’autres escrocs, moins flamboyants, valent aussi qu’on se raconte leurs histoires, ne serait-ce que pour s’étonner de leur ingéniosité.
- Kazutsugi Nami
- Gregor MacGregor
Au 19e siècle, l’ancien militaire écossais monte l’une des plus grandes arnaques de l’histoire. Débarqué à Londres, il se présente comme étant le prince de Poyais, un territoire d’Amérique centrale. Les terres de cette région, très luxuriantes, sont aussi les hôtes de nombreuses mines d’or et d’argent. Véritable eldorado, les ressources naturelles y sont illimitées, les sols fertiles et les amérindiens sympathiques. Les plages de Poyais sont, en plus, équipées d’un port, de tous les services publics et d’une armée. Un rêve. MacGregor recrute ses futurs colons en leur faisant la lecture de livres ayant Poyais pour sujet. Il omet seulement de préciser qu’il en est lui-même l’auteur. Les colons enthousiastes à l’idée de commencer une nouvelle vie déchantent lorsqu’ils se retrouvent en plein milieu de nulle part, sans même l’ombre d’un port en vue. Le pays fictif de MacGregor a coûté toutes leurs économies à un bon nombre de Londonais, sans compter ceux qui n’ont pas survécu au voyage.
- Victor Lustig
Né en République tchèque, Victor Lustig s’installe aux États-Unis en 1920. Déjà habitué aux arnaques en tout genre, Lustig s’improvise comte et s’engage dans des relations peu enviables. Il tente d’ailleurs de faire d’Al Capone l’une de ses victimes en lui laissant croire qu’il fabrique des presses à argent et qu’il a des sources sûres dans la prédiction de courses équestres. Quand il découvre l’identité du bandit, il lui remet immédiatement son argent. Arnaquer Capone n’est pourtant pas le coup pour lequel Lustig s’est fait connaître.
En 1925, Lustig dépense à Paris l’argent qu’il a gagné en Amérique. À court de ressources, il s’intéresse à un article du journal à propos du piètre état de la tour Eiffel. Réalisant le poids financier que représentent les rénovations, le journaliste suggère à la blague que la tour devrait être vendue. C’est justement ce que Lustig décide de faire. Il vend le monument… à des ferrailleurs. Étonnamment, l’escroc trouve un poisson et empoche une somme jusqu’ici inconnue. Il n’a été dénoncé que lorsqu’il tenta de renouveler l’exploit.