Interview Antoine Peillon : De la ville comme laboratoire urbain

Publié le 26 septembre 2014 par Made In Nov'in @novin_concept

Voici la suite de notre interview d’Antoine Peillon, porteur du projet de Cité de l’innovation. Dans cette partie de l’interview, il nous explique en quoi, selon lui, la ville peut et doit devenir un véritable laboratoire urbain.

Nous avons vu dans la première partie de l’interview que votre projet initial, créer un musée de l’innovation au sein du musée Guimet de Lyon, n’avait pu aboutir. Mais cela ne vous a pas arrêté, bien au contraire. Vous avez donc fait évoluer votre idée.

Exactement. Ce n’est d’ailleurs pas une mauvaise chose que ce premier projet n’ait pas abouti. Car je me suis rendu compte que, plutôt qu’un musée, mon parcours me portait plutôt, en premier lieu, vers la création d’une structure d’accompagnement et de conseil, auprès des collectivités, structure concentrée sur… l’innovation !

Aujourd’hui, donc, mon projet est de créer une société, de conseil et d’organisation d’événements, à vocation sociétale : permettre au grand public de mieux appréhender le monde de demain à travers le fait urbain.

Car la ville, pour les innovations, aussi diverses soient elles, matérielles comme immatérielles, peut être un véritable laboratoire du monde du futur, laboratoire pour des innovations technologiques, architecturales, sociétales. On peut créer de véritables laboratoires urbains.

Par exemple, il existe un projet intitulé Urban Bees. Ce projet a conduit à l’installation de ruches, dans le cœur même de Lyon. Grâce à ce projet, il est apparu que la ville est devenue un espace privilégié pour préserver les abeilles… de la pollution rurale ! La pollution urbaine est en effet moins nocive pour les abeilles que les pesticides utilisés massivement dans les exploitations agricoles rurales.

Nous pouvons aussi évoquer, toujours à Lyon, le projet Lyon City Techs, qui utilise Lyon comme un showroom urbain. Un « circuit », qui compte déjà à ce jour une vingtaine de sites qui présentent des systèmes urbains innovants et qui permet aux citoyens d’obtenir une information sur l’ensemble des savoir-faire lyonnais dans ce domaine, dédié aux délégations étrangères, a permis l’année dernière à 20.000 visiteurs de découvrir des innovations urbaines.

Nous allons donc aider les collectivités, les entreprises et le monde de l’entreprise à implanter des projets innovants dans les villes afin de préparer la ville de demain au service des citoyens. Nous allons travailler sur des idées innovantes, parfois simple, parfois complexes, en les co-imaginant, les co-créant, mais aussi en les co-construisant avec des experts, tous citoyens investis dans la vie de la cité.

C’est donc l’objectif de votre projet ?

Oui, entre autres. Mais le projet a aussi pour but, comme je le disais plus tôt, de faire connaître ces innovations. Il est capital que professionnels, entrepreneurs, collectivités et citoyens appréhendent le monde de demain à une échéance de 5 à 10 ans. Il est capital de donner envie à ces différents acteurs de participer à la création du monde de demain, plutôt que d’en rester spectateur ! La transmission du savoir et de la connaissance est donc un aspect majeur du projet.

Une échéance de 5 à 10 ans ? Cela paraît très court.

En effet, c’est court. Mais on ne peut plus aujourd’hui imaginer le futur à 20 ou 50 ans : les technologies et leurs usages évoluent désormais à une vitesse incroyable. Regardez l’évolution d’internet, des téléphones, mais aussi des vélos dans la ville, des voitures électriques, des bâtiments qui consomment mieux l’énergie, du développement des circuits courts… D’où une échéance courte. Car le monde de demain, c’est déjà presque maintenant.

Merci Antoine. A très bientôt pour la troisième et dernière partie de cette interview dans laquelle vous nous présenterez en détail votre projet.