Sarkozy: la haine et le discours

Publié le 26 septembre 2014 par Juan

Nicolas Sarkozy a tenu son premier meeting de campagne pour l'élection présidentielle de 2014 ce jeudi 25 septembre 2017, à Lambersart.

Intriguant, indécent, instable. 


1. Si les enquêteurs qui, plus tard, analyseront les comptes de campagne pouvaient s'en souvenir, ce serait formidable. Car on s'interrogera plus tard sur les sources de financement providentiel qui ont permis à Nicolas Sarkozy de rassembler quelques centaines de militants, lui qui n'a aucun rôle officiel au sein de l'UMP. L'élection interne pour la présidence de l'ancien parti majoritaire, par ailleurs endetté à hauteur de 74 millions d'euros et empêtré dans l'affaire Bygmalion, autorise-t-elle pareilles largesses ? A moins que ce ne soit le micro-parti de Sarkozy, le fan-club des Amis de Sarkozy.  Les juges qui enquêtent sur l'affaire Bygmalion ont estimé à 18,5 millions d'euros le montant des fausses factures qui ont permis de financer la campagne de Sarkozy en 2012.
Répétons la question:
Qui a payé l'organisation de ce meeting ?

2. Nicolas Sarkozy signe son premier rassemblement électoral au moment où la France fait silence en hommage à un otage décapité par des terroristes. On se souvient d'un autre attentat, l'affaire Merah, en plein campagne présidentielle, où tous les candidats  - Hollande le premier -  s'étaient tus malgré le moment politique si intense. Combien de morts pour que l'ancien monarque se taise à son tour ?
3. Ce jeudi soir, puisqu'il fallait écouter un peu, Nicolas Sarkozy est restée avare en nouvelles propositions: "augmentation du temps de travail, réduction des dépenses publiques, discours pro-gaz de schiste, baisse du nombre de parlementaires, utilisation du référendum", la formule de 2012 est recyclée. Il sait pourtant combien l'opposition sans idée ne fait pas un programme. On sait qu'il avait de la haine pour ses adversaires de l'intérieur.  A Alain Juppé, il promet même la mort... politique. Contre Hollande, il a déversé publiquement la haine rageuse accumulée pendant 127 semaines de silence public: "On s'attendait au pire. Eh bien nous voici servis."
4. Nicolas Sarkozy semble engagé dans une course contre la montre. Les récentes révélations du contenu de sa garde à vue sont parfois édifiantes. On apprend que Sarkozy a avoué s'être intéressé à l'enquête sur le financement de sa campagne de 2007, mais sans trop y attacher d'importance... par réflexe ?
"Il s’agissait d’ " éléments d’ambiance", des "bruits de couloir"  " Nicolas Sarkozy aux juges.
5. Comme Hollande, Sarkozy est affaibli par ses anciens proches. Patrick Buisson, l'architecte du virage extrême-droitiste du quinquennat précédent, révoqué du premier cercle des sarkozystes quand sa manie de l'enregistrement clandestin fut révélée au grand public, se lâche. Sa dernière attaque est cinglante. Il fustige le couple "hédoniste" et hors sol que forment Nicolas et Carla, la montre Patek à 40.000 euros que la seconde a offert au premier.
Crédit illustration: DoZone Parody