Dernier jugement de Jane Casey 2/5 (20-08-2014)
Dernier jugement (491 pages) est paru le 4 septembre aux Editions Presses de la Cité dans la collection Sang D’Encre.
Il s'agit du deuxième volet de la Saga Maeve Kerrigan, dont le premier opus, Par le feu,est sorti simultanément chez 10/18 Editions.
L’histoire (éditeur) :
Pour l'opinion, un homme qui traque les criminels sexuels est un héros. Même s'il s'avère être un assassin redoutable, aux pratiques d'une rare violence. Aussi, lorsque deux pédophiles récemment sortis de prison sont retrouvés torturés et émasculés, la police ne semble pas faire grand cas de l'affaire. Mais peut-on impunément faire justice soi-même ? Pour Maeve Kerrigan, jeune enquêtrice talentueuse et déterminée, il ne fait aucun doute que rien ne peut légitimer de tels crimes. Tout en affrontant le sexisme de son équipe et l'incompétence de son supérieur qui semble s'acharner à saboter l'enquête, elle se jette à corps perdu sur les traces d'un serial killer bien plus dangereux qu'on ne veut le croire. Et tandis que, très vite, la violence des crimes s'intensifie avec la découverte d'un nouveau corps, celui d'un prêtre lui aussi accusé d'actes pédophiles, Maeve se retrouve brusquement au cœur d'un engrenage diabolique qui la menace personnellement...
Mon avis :
Seconde enquête de Maeve Kerrigan, Dernier jugement est un polar assez traditionnel qui met en avant le travail de l’enquêtrice, son flair et surtout sa patience, dans un milieu professionnel extrêmement machiste et peu enclin à croire en son travail. Un tueur en série exécutant des personnes accusées dans des affaires de pédophilie ou de pédopornographie, sévit à Londres. Voilà une bonne idée (déjà servie c’est vrai mais je ne m’en lasse pas). L’enquête de base se déroule relativement bien, mis à part la difficile histoire de cœur entre Megan et son collègue le lieutenant Rob Langton, et les attitudes déplacées et les remarques désobligeantes de son supérieur Derwent. L’auteure ne manque pas de détail durant les premières pages et l’enchaînement des meurtres, tout autant que la progression dans l’enquête, ne manquent pas de rythme. Sauf que…Page 253, le dossier est déjà résolu ! Le suspect plaide coupable et là franchement je suis à deux doigts de refermer le bouquin. Heureusement, Jane Casey relance brillamment l’intrigue vers cette fois ci des dossiers d’enlèvements (tout de même liées à ces premières agressions. Mais je ne vous en dis pas plus !). Le lien entre la première et la seconde partie se fait plutôt bien dans les faits, mais malgré tout j’ai trouvé que le roman perdait de son rythme et un peu aussi de son intérêt.
Je me suis demandée si Jane Casey n’avait ici du mal à trouver son chemin, son style ou à coller une étiquette à son roman.
La seconde enquête criminelle prend une tournure bien différente et le lecteur pris dans des débuts prometteur (tout autant que la quatrième de couverture l’annonçait) n’y trouve plus son compte. Les descriptions et l’ambiance des premiers meurtres me plaisaient beaucoup, la suite m’a du coup un peu déçue. En réalité, même si l’auteure arrive à placer coups de théâtre et retournements de situation dans une intrigue bien ficelée, le roman perd de son côté sombre et effrayant pour une enquête plus traditionnelle.
Le rythme est également du coup assez inégal. La vie amoureuse de Meave prend parfois trop le dessus, ralenti l’intrigue et donne un sentiment de tomber dans le mélo alors qu’on est quand même dans la collection Sang D’encre des éditions Presses de la cité. Je n’ai pas du tout accroché aux coté immature du personnage et son incapacité à s’engager m’a agacée (alors qu’elle devenait de plus en plus intéressante, elle a fini par virer au cliché).
Enfin, Jane Casey a choisi de donner la parole à Meave et à nous faire suivre l’affaire de son point de vue. Cependant, sans trop comprendre pourquoi, au deux tiers du roman, Rob (son collègue/amant) devient occasionnellement le narrateur. Je n’y ai vu aucune utilité dans le procédé, qui devient presque choquant.
Par contre, si je suis quelque peu déçue par la tournure de l’histoire (et c’est vraiment totalement personnel), je ne peux pas passer à côté des points positifs du roman. L’histoire se lit vite et agréablement tout de même. Il y a des surprises et des rebondissements (bon, le hasard fait bien les choses aussi parfois) et l’écriture de Jane Casey est entraînante. A noter aussi, la palette de personnages plaisants à découvrir : Josh Derwent (le capitaine insensible et sexiste, mais pas mauvais pour autant), le commandant Godley, Rob Langton, Meave (évidement ! L’irlandaise, chiante dans ses relations perso mais très bonne enquêtrice qui devrait à l’avenir avoir un peu plus de caractère je pense. Ouf !) et Liv (un personnage que je ne m’attendais pas à trouver et qui m’a plu).
En bref : un polar qui devrait trouver ses fans mais qui a moyennement fonctionné chez moi.