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Tant que nous sommes vivants

Publié le 26 septembre 2014 par Adtraviata

Tant que nous sommes vivants

Présentation de l’éditeur :

Bo et Hama travaillent dans la même usine. Elle est ouvrière de jour, lui, forgeron la nuit. Dès le premier regard, ils tombent follement amoureux. Un matin, une catastrophe survient et ils doivent fuir la ville dévastée. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers les territoires inconnus… Mais quand l’ombre a pris la place de la lumière, l’amour suffit-il à nous garder vivants?

Porté par la grâce d’une écriture ciselée, un grand roman d’aventure en forme de conte moderne. Rare, puissant, hypnotique.

"Nous avions connu des siècles de grandeur, de fortune et de pouvoir. Des temps héroïques où nos usines produisaient à plein régime, et où nos richesses débordaient de nos maisons.
Mais un jour, les vents tournèrent, emportant avec eux nos anciennes gloires. Une époque nouvelle commença. Sans rêve, sans désir.
Nous ne vivions plus qu’à moitié, lorsque Bo entra, un matin d’hiver, dans la salle des machines." (début du roman)

Anne-Laure Bondoux renoue avec l’écriture fictionnelle (et change d’éditeur) avec ce magnifique roman. Je l’ai dévoré (merci à mes charmantes libraires jeunesse qui m’ont prêté les épreuves non corrigées cet été !), j’ai vibré, frémi, je l’ai terminé la gorge nouée… et j’espère que mon billet maladroit vous donnera quand même envie de le lire !

Tant que nous sommes vivants est un récit aux multiples facettes : roman d’amour, roman d’aventures, roman d’initiation, de passage, conte fantastique, il joue à pile ou face sur une chose et son double, une chose et son contraire (en témoigne la symbolique des titres de chapitres) à travers deux couples de personnages attachants : Bo et Hama d’abord, Tsell et Vigg ensuite (sans compter les couples secondaires La Tsarine et Melkior, Ness et Malakie). Sous sa forme de conte, il évoque mine de rien les drames de notre siècle, de notre humanité et la manière dont chacun réagit face à eux. Si l’amour transmet la vie et illumine le quotidien, il ne va pas de soi, il peut aussi enfermer et porte parfois le poids de la culpabilité, individuelle ou collective. Toujours il faut aller de l’avant, oser partir, quitter le monde rassurant de l’enfance et des certitudes pour se trouver, devenir soi-même à part entière. Apprendre, toujours apprendre, des événements et surtout des autres.

Ce roman porte une richesse symbolique et émotionnelle très forte, et pas seulement à travers ses titres de chapitres. Le voyage, l’exil, l’intimité, la part d’ombre que chacun porte en lui, le retour aux racines, aux origines, la guerre et la paix, l’amour et la mort, autant de thèmes brodés par Anne-Laure Bondoux en des images, des objets, des mondes imaginaires / imaginés et décrits avec une grande justesse d’évocation. De multiples références littéraires et artistiques émaillent le roman, sans oublier la langue élégante, à la fois simple et lyrique qui faisait déjà le souffle des Larmes de l’assassin et du Temps des miracles.

C’est la vie, tout simplement, avec ses deuils et ses renaissances, avec ses doutes et ses reculades, ses choix et ses audaces, ses cocons douillets et ses chemins de grand vent qui se déroule dans ce roman, à l’image de sa très belle couverture signée Hélène Druvert.

Je n’ai guère envie d’en dire plus mais plutôt de vous laisser découvrir ce livre. "Lisez, non pour vous divertir comme les enfants, disait Flaubert, non pour vous instruire comme les adultes : lisez pour vivre !" Lisez Tant que nous sommes vivants : je pense, j’espère que chacun, jeune ou adulte, trouvera dans ce roman ses propres références, une matière à réflexion et surtout une nourriture imaginaire et spirituelle qui le comblera et laissera longtemps retentir sa musique au fond de son coeur de lecteur.

"Tu crois qu’il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ?" (p. 71)

Anne-Laure BONDOUX, Tant que nous sommes vivants, Gallimard Jeunesse, 2014

Le roman est sorti ce 25 septembre !

Challenge Rentrée littéraire 2014


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