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Les Français ont perdu 4% de pouvoir d’achat depuis 2009, soit l’équivalent de €1 500 annuels, selon 60 millions de consommateurs, qui note une augmentation notable du prix des dépenses contraintes, notamment liées au logement ou à la voiture.Pour calculer ces variations, le magazine de l’institut national de la consommation (INC), s’est basé sur l’évolution des prix, des revenus, et de la consommation des ménages. Il estime qu’entre 2009 et 2014, le revenu annuel moyen par ménage (incluant salaires, patrimoine, prestations sociales déduisant impôts et cotisations sociales) a augmenté de 2,9%, passant de €37 517 à €38 591. Mais parallèlement, les prix ont augmenté de 6,9%, avec notamment une explosion du poids des dépenses contraintes. Selon les estimations du magazine, la hausse des prix du carburant a grignoté €335 de pouvoir d’achat depuis 2009, celle de l’électricité €205, et les loyers €175. Ainsi, les ménages n’ont plus guère "de prise sur leur situation budgétaire et se retrouvent souvent coincés par des factures sur lesquelles ils n’ont pas la main", note le magazine, qui pointe la hausse des charges liées au logement et à la voiture comme les plus pénalisantes.
Parmi les autres dépenses, cette fois "arbitrables", dont les augmentations ont le plus amputé les revenus, on trouve le tabac (€225), la restauration et les cafés (€172) ainsi que la viande (€146). "Au final, la perte moyenne de pouvoir d’achat s’établit donc à €1 496, soit -4%" depuis 2009" conclut 60 millions de consommateurs. Si la hausse des carburants "a frappé indifféremment toutes les catégories de ménages", d’autres augmentations frappent plus lourdement certains ménages: "la hausse des loyers affecte évidemment plus les personnes seules et les familles monoparentales, celle du tabac rogne plus le pouvoir d’achat des jeunes ayant de faibles ressources, des employés ou des ouvriers.(...) Les propriétaires âgés de plus de 75 ans, ayant de modestes pensions, ont subi de plein fouet les hausses de l’électricité, du gaz et du fioul domestique", détaille Emmanuel Masset-Denèvre, économiste à l’INC.
Selon le magazine, 2014 devrait être neutre en terme de pouvoir d’achat "du fait d’une inflation particulièrement faible (+0,7%)". Mais ajoute-t’il, "il serait abusif d’évoquer une baisse généralisée: seuls les produits alimentaires, et en particulier les fruits et légumes, ainsi que le matériel audiovisuel et informatique affichent une baisse de leur prix". Or, ces catégories ne figuraient pas parmi celles ayant le plus rogné le pouvoir d’achat des Français ces cinq dernières années.FG