Le 26 septembre,c’est la journée européenne des langues. Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin de parler croate ou néerlandais pour la journée, ça concerne essentiellement les écoles, même si le site web assure qu’il s’agit de faire la promotion du polylinguisme partout. Avec un mot barbare comme ça, juste pour dire "parler plusieurs langues", ce n’est pas forcément gagné pour encourager le grand public à participer (surtout que le latin n’est plus vraiment une langue vivante depuis pas mal de temps quand même!) .
Par contre, ca m’intéresse vivement: je vis en deux langues, que je massacre allègrement, l’une à l’écrit en faisait des fautes d’orthographe tous les trois mots, l’autre à l’oral avec un accent franchouillard à couper au couteau. Mes enfants sont vraiment bilingues, eux (c’est à dire qu’ils n’ont pas d’accent étranger ni en français ni en anglais). Et je suis prof de français langue étrangère. L’enseignement des langues vivantes est un de mes "pet subjects" sujet de prédilection, bref cette journée européenne des langues, ça me passionne! (Au cas ou je ne saurais pas la seule illuminée à m’enthousiasmer, voilà le lien:ici)
Je ne sais pas comment a évolué l’enseignement des langues en France, mais dans mes souvenirs, c’est une catastrophe! Le premier trimestre en anglais, on a fait uniquement…de la phonétique! C’est sûr, ça donne envie. Sans parler des profs qui veulent faire "jeunes" et vous passent "hey Jude" 5 fois de suite pendant tous les cours pendant 6 mois. (Depuis, je fais une allergie aux Beatles. C’est physique). Ils étaient très forts en grammaire théorique, bien plus que les anglais que je côtoie tous les jours et qui font des fautes à faire hurler mes malheureux profs ("you is working today?"), mais incapables de partager une langue et encore moins de donner envie aux élèves de l’apprendre. Ils n’avaient pas mis les pieds en Angleterre depuis leur stage de fin d’études, 20 ans plus tôt, et auraient été complètement perdus si ils avaient dû y retourner,
Ce n’est pas mieux ici. Je passe mon temps à corriger des profs de français sur des choses basiques (non, on ne dit pas footbalatrice, et non ce n’est pas du sexisme. Je suis à la fois pour le foot féminin et l´arrêt du massacre de ma langue maternelle, ce n´est vraiment pas incompatible). Par contre, ils peuvent disserter doctement sur l’imparfait du subjonctif pendant des heures, alors que ca m’endors. Je ne critique pas tous ces profs qui aiment vraiment la langue étrangère qu’ils sont sensés enseigner, mais le système. On nous dit "langue vivante" mais tout est basé sur un académisme poussiéreux qui dégoûte les élèves à jamais. Et je reste persuadée que rien ne vaut un prof dont c’est la langue maternelle (je ne dis pas ça pour me faire de la pub!).
L’intérêt de parler une autre langue, c’est quand même de communiquer, pas de passer un test de grammaire!