Le touriste français pris en otage dimanche a été décapité . La nouvelle, mercredi, a choqué.
Depuis quelques jours et les menaces proférées par des djihadistes du Califat contre les ressortissants français et américains, il fallait faire corps avec le gouvernement français a eu simplement raison de se joindre aux attaques contre l'Etat islamique installé à cheval sur la Syrie et l'Irak. L'armée française participe à la coalition internationale qui bombarde et cherche à affaiblir le Califat.
Qui ne souhaite pas contrer sa puissance ?
"Hervé Gourdel est mort parce qu'il était Français, parce que son pays, la France, combat le terrorisme" François Hollande.La nouvelle est tombée alors que Manuel Valls était à l'Assemblée pour justifier l'intervention militaire en Irak.
Dans le drame, et sous la pression, on a vu ou entendu quelques indécences. Mais elles furent rares.
1. Nicolas Sarkozy a appelé la famille de la victime. La récupération politique est grossière, indécente, à peine surprenante. Quand il était président, Nicolas Sarkozy était coutumier de la manoeuvre.
La plupart des ténors de la droite, y compris des sous-fifres tels Hervé Mariton (ui ?) ont pourtant tenu des propos plus responsables et respectueux. Nicolas Sarkkzy se sentait sans doute pousser des ailes. La justice, qu'il accusait encore il y a peu de partialité politique, voire manipulée par un prétendu cabinet noir, cette même justice vient de suspendre pour quelques mois l'instruction pour corruption active qui frappait l'ancien monarque. C'est une faveur exceptionnelle.
2. Quelques autres se sont inquiétés que l'intervention militaire française ne concerne que l'Irak et pas la Syrie. Sur France info, mercredi matin, Jean-Yves le Drian était encore questionné sur l'affaire. Mais quelle affaire ? La France bombarde le Califat sur son flanc irakien, quand d'autres - Américains et émirati son flanc syrien.
3. Il y a eu, il y aura quelques autres esprits fragiles encore pour fustiger l'islam tout entier, ou interpeler les musulmans de France et d'ailleurs au motif que quelques terroristes surpuissants et haineux se réclament d'un "islam véritable". Ce rétrécissement de la pensée a rapidement frappé, ce mercredi, sans surprise. Il fallait s'en indigner. Le recteur de la grande Mosquée s'était pourtant déclaré bouleversé comme tant d'autres. Et Manuel Valls n'a cessé de répéter, comme le notait Mediapart, qu'il fallait distinguer "l'islam qui est la deuxième religion de France et qui est un atout pour notre pays, et l'islamisme ".
4. D'autres encore diront que la France aurait du rester neutre. Ne rien faire, ne rien dire, se taire ou se coucher, laisser la Syrie et l'Iak, et demain la Jordanie, sombrer dans leurs guerres civiles et emportées par la progression surpuissante du Califat islamique. A l'Assemblée nationale, les députés du Front de gauche ont été les seuls à émettre des réserves à l'intervention française, non pas sur la livraison d'armes mais plutôt sur le prétendu leadership américain: "Oui, il faut apporter une aide militaire à ceux qui résistent aux djihadistes. Mais pas n’importe comment. Et certainement pas sous l’égide des Américains " a justifié le député François Asensi.
5. Les assassins de l'otage français sont un groupuscule islamiste "issu d’une dissidence d’Aqmi", c'est-à-dire politiquement rien, un gang des barbares de plus.
"Tuer un homme sans défense et désarmé est un acte de lâches et qui le commet n'est pas un guerrier mais un assassin." Jean-Luc Mélenchon
6. Sur les réseaux sociaux, mercredi, une campagne s'était lancée contre les amalgames.
#NotInMyName, la campagne de musulmans contre le groupe armé État islamique http://t.co/Zsu2FQFqvN pic.twitter.com/bHqxs090nG
— sylvie m (@cherielle100) 23 Septembre 2014