Vu que Dodb possède maintenant son propre envoyé spécial à Montréal en la personne de bibi, il était impensable de manquer la 13ème édition de l'un des plus gros festivals canadiens, j'ai nommé le Pop Montréal. Festival global de type SXSW dans le sens où il se tient non pas dans un lieu unique mais bien dans la ville toute entière, c'est surtout un rassemblement qui dépasse de loin la simple notion musicale puisque l'on peut également assister à des conférences (avec Steve Albini notamment), des projections de films (avec entre autres un chouette docu sur l'impact de l'Illmatic de Nas) et des expositions artistiques. Ainsi ce sont prêt de 600 artistes qui se sont relayés sur 5 jours devant plus de 50.000 festivaliers.
Devant l'ampleur de la tâche, on se doute que ma participation n'a pu être que sélective. Découvrir les Quartiers Pop dans un premier temps, pour un pot inaugural dans l'ancien quartier général de l'école des beaux arts, mais surtout le Métropolis, véritable institution ici, vieux théâtre gigantesque et parfaitement aménagé pour les musiques amplifiées. J'y vois le groupe punk Against Me! et les (apparemment) méga stars The Gaslight Anthem qui à vrai dire ne me font ni chaud ni froid. Trop Green Day pour les premiers, trop rien du tout pour les seconds. Mais la majestuosité de la salle fait le travail.
Désireux de découvrir d'autres lieux plus alternatifs, je m'amuse à me perdre dans ces quartiers parallèles et perpendiculaires entre eux où chaque coin de rue semble abriter un spectacle (bien souvent gratuit). C'est ainsi que j'assiste au concert dans une friperie de Spaceships Are Cool, d'abord parce que leur nom est cool, ensuite parce que le texte de présentation les annonce ainsi : "The UK answer to the Flaming Lips all mixed up with in a cartoon bubble of sci-fi sunshine pop", difficile de me donner plus envie. En tenues de cosmonautes, ils font plaisir à voir.
Quelques coups de pédale plus loin, Les Mods jouent au Divan Orange, autre haut lieu de la scène musical montréalaise. S'ils n'inventent rien, leur mélange de soul 70's et de rock poisseux divertit. Tout comme Doomsquad qui joue au Parc de la Petite Italie une musique chargée en basses qui n'est pas sans rappeler le meilleur de Fever Ray.
Mais même si les artistes émergents occupent une bonne part de la programmation, de bonnes grosses têtes d'affiche sont aussi de la partie. Et c'est au Club Soda que je prends plaisir à revoir pour la deuxième fois cette année le décidément génialissime Ty Segall. Venu présenter dans une salle sold-out toute acquise à sa cause son petit dernier Manipulator, le blondinet surprend encore par l'intensité de son show qui donne la part belle à l'album précédemment cité. Et s'il n'a pas encore été chroniqué sur Dodb (plus besoin de le présenter), c'est pourtant une véritable nouvelle tuerie. "Manipulator", "The Singer", "It's Over", "Feel", "The Faker", "The Clock", n'en jetez plus la coupe est pleine ! La salle en furie devient une marée humaine de slams. Chapeau !
Enfin, last but not least, je ne pouvais manquer LE concert de ce Pop Montréal, à savoir la reformation inattendue des cultissimes et locaux The Unicorns. L'événement est de taille (Segall?) puisqu'à en croire les spécialistes de statistiques rock n' roliennes, il s'agit seulement de leur 6ème concert en 15 ans et leur premier à la maison depuis leur reformation. Le Métropolis est lui aussi sold-out, et j'assiste à une première en concert : le groupe qui ne peut commencer à jouer tellement la standing ovation de rentrée sur scène est longue (ne pas oublier qu'il y a dix ans de cela, c'était les petits Arcade Fire qui faisaient la première partie de The Unicorns sur cette même scène). Le trio composé de Nick Thorburn, Jamie Thompson et Alden Penner étale la quasi totalité de son unique album au nom à rallonge (chroniqué ici par mes soins il y a quelques années) devant une salle ravie et on a la douce sensation d'assister à quelque chose d'unique et éphémère car on sait à présent qu'il s'agissait d'une représentation presque unique afin de boucler la boucle, puisque aucun autre album ou concert ne semble être en préparation. Il fallait juste y être, et j'y étais. Merci Pop Montréal !
Le site officiel du festival