[anthologie permanente] Henri Meschonnic

Par Florence Trocmé

ce que je vois 
c’est du sommeil 
je veille je ne sais combien 
de sommeils 
à bouche que veux-tu 
je dors 
et mon sommeil  
continue d’autres réveils 
 
   1er mars 2008 
 
 
l’obscur 
travaille ma lumière 
des formes que je ne comprends pas 
me traversent 
et je me mets à lire 
des lettres que je ne comprends pas 
alors je commence 
à voir clair 
 
   1er mars 2008 
 
 
je ne savais pas que la fenêtre 
ouvrait le monde 
ouvrait mon corps au monde 
que la fenêtre était une 
telle joie 
que tout   mon corps 
en est la reconnaissance 
où il n’y a plus de différence 
entre les yeux fermés  
et les yeux ouverts 
 
   22 janvier, à Paul Brousse 
 
 
Henri Meschonnic, L’Obscur travaille, Arfuyen, 2011, pp. 14, 15 et 78 
 
Henri Meschonnic dans Poezibao : 
Bio-bibliographie, extrait 1, "Lecture" poétique 2, extrait 2, lecture à la librairie Tschann déc. 06 (Le nom de notre ignorance, la Dame d’Auxerre), sa mort, ext. 3 , notes sur la poésie, ext 4, "Dédicaces poèmes, vers Henri Meschonnic" de Serge Martin-Ritman, par Alexis Pelletier, "Paroles rencontres : Ouvrir les archives « Henri Meschonnic »", par Yann Miralles