Mince alors ! - 1/10

Un film de Charlotte de Turckheim (2012 - France) avec Lola Dewaere, Victoria Abril, Catherine Hosmalin, Charlotte de Turckheim, Julia Piaton, Gregory Fitoussi, Mehdi Nebbou

Aucune excuse, je sais.

L'histoire : Nina et son mari dirigent une petite entreprise de sous-vêtements féminins. Mais ce n'est jamais Nina qui est mise en avant, lorsque des clients viennent, parce qu'elle est un peu enveloppée... C'est donc leur assistante, mince comme il faut, qui joue les cheftaines. Nina n'y trouve rien à dire... sauf quand sa mère la traite de grosse et que son mari finit par lui offrir comme cadeau une cure d'amaigrissement dans une station thermale...

Mon avis : Je suis maso. Oui, mais pas que. J'avais envie de voir Lola Dewaere ; j'ai tant aimé son père ! Elle a le même nez et le même regard sombre ; elle est ronde, jolie et plutôt juste. C'était une découverte intéressante, qui a ouvert à mon mari des abîmes de science-people non digérée : "C'est la fille à Miou-Miou ?" - "Non, c'est Angèle qu'il a eue avec Miou Miou." - "Ah bon ? Je croyais que c'était avec Julien Clerc ; elle vient de faire un film." - "Non, ça c'est Jeanne !" - "J'y comprends rien ! " - Bon alors, tu notes, je t'explique..." A noter que Nina n'est pas une néophyte ; avant ce film, elle en avait déjà tourné un autre, fait de la télévision et du théâtre.

A part ça, RIEN, vous vous en doutez. Deux ou trois gags qui m'ont fait rire, je l'avoue. Mais tout le reste est d'un vide intersidéral. On ne sait même pas ce que la réalisatrice veut faire passer comme message. Vive les gros ? A bas les diktats minceur ? Ces cures au frais de la sécu ? L'obésité = problème psychologique non résolu ? Elle lance des pistes et n'en suit aucune... Il y avait pourtant une vraie réflexion à mener sur ce sujet de société.

Je n'ai pas aimé la réplique "Des vacances aux frais de la Sécu !". Encore une légende urbaine. Les cures ne sont remboursées qu'à des conditions bien précises : pathologies définies par une liste restrictive (l'obésite n'en fait pas partie ; il est vrai que le médecin peut toujours dévier sur des possibles troubles cardiaques, mais franchement, les médecins faussaires, y en a quand même pas beaucoup...) ; la cure doit durer trois semaines minimum (ce qui implique que la pathologie est vraiment sérieuse) ; le tout est soumis à des conditions de ressources. Si vous gagnez correctement votre vie ou si vous avez deux salaires à la maison, oubliez. Je n'aime pas quand les films véhiculent des mensonges qui attisent l'hostilité entre Français...

Et puis trois semaines dans une station thermale, franchement, moi ça me déprimerait...

Pas aimé non plus le manque de sérieux sur le fond ; le médecin n'explique rien. On voit juste les curistes s'agiter au cours de sport... et bouffer du concombre. Message : tout ça ne sert à rien (c'est pas faux), si vous voulez maigrir, arrêtez de manger (c'est pas faux non plus, mais ça mérite quelques bémols).

Victoria Abril est pathétique à jouer les jeunettes, elle devient horripilante. Et puis ce trait (tatoué je suppose) autour des lèvres, quelle horreur...

Juste nul, quoi. Plein de clichés et d'invraisemblances.

J'ai été surprise par les critiques, pas si assassines que ça ; il y a vraiment des défenseurs de la comédie française. Tant mieux, dans le fond. Il faut qu'elle existe ! Mais il faudrait voir à faire remonter le niveau, quand même ; c'est pas le tout d'être "gentil" avec Madame de Turckheim. Télérama, lui, enfonce le clou : "La question de l'obésité vite évacuée -selon une psychologie de comptoir-, Charlotte de Turckheim se disperse dans des sous-intrigues totalement insignifiantes" Voilà, ça c'est fait, et bien fait.

1.500.000 de spectateurs... No comment.