Ce 24 septembre 2014 au cinéma, le biopic qu’on espère être à la hauteur de la légende qu’il décrit, Get on up de Tate Taylor (Universal Pictures International France).
Synopsis : Monsieur Dynamite, Le parrain de la Soul, Le travailleur le plus acharné du show business, autant de noms pour désigner celui qui est l’un des interprètes les plus influents de la scène soul – funk. Personne à part lui n’aurait parié sur James Brown, né dans une grande pauvreté en Caroline du Sud, au moment de la grande dépression, en 1933. Après avoir vécu, abandon, abus sexuel, être passé par les écoles de redressement et la prison, grâce à la boxe et à sa formidable volonté, il va canaliser chaque coup dur en un rythme qui se fera écho de sa rage. Ainsi va naître la légende de James Brown, un homme à qui personne n’a jamais appris les règles, mais dont c’était clairement le destin de les briser.
#CRITIQUE : Est-il surprenant de savoir que l’histoire de la réalisation de ce film est presque aussi épique que celle de l’auteur de Get up (I feel like being a) sex machine ? En effet, depuis sa mort en 2006, le projet a connu de nombreux chamboulements. Le producteur Brian Grazer, à qui l’on doit des films comme Boomerang, la série des Professeur Foldingue, 8 Mile, pour ne citer que ceux-là avait selon lui discuté du projet de son vivant avec James Brown lui-même. Il en avait acquis les droits et avait désigné Spike Lee, dont il venait de produire le film Inside Man comme réalisateur. Pourtant après la mort du chanteur, il les perd et les données changent. Coûts de production trop élevés ou cachet demandé par le réalisateur trop important ? Toujours est-il que c’est sans doute grâce à la justesse avec laquelle il a su décrire le monde des employées de maison dans La couleur des sentiments que le plus jeûne, et le moins expérimenté Tate Taylor est finalement préféré à Spike Lee pour réaliser le film. À noter qu’une autre légende de la musique s’est associée à Brian Grazer pour qu’enfin aboutisse le projet, le leader des pierres qui roulent (The rolling Stones), Mick Jagger.
Ironie du sort ou mauvais tour du destin, Chadwick Boseman, l’acteur qui remplace Wesley Snipes, premier choix du réalisateur de Do the right thing, en est à sa deuxième interprétation d’une figure historique. En effet, après 42 de Brian Helgeland (2013) qui racontait l’histoire de Jackie Robinson, premier joueur de base-ball afro-américain à évoluer en ligue majeure, il a été préféré à Eddy Murphy ou encore Usher également cités pour incarner ce monument de la musique. Double ironie du sort quand on sait que cet autre biopic, était à la base une idée de Robert Redford qui n’est pas resté sur le projet et que Spike Lee a également été pressenti ici encore à la réalisation… Espérons qu’ils vont finir par tourner ensemble ces deux-là !!!Un casting de rêve !
En marge de ces détails post-production qui illustrent les lois impitoyables qui régissent à Hollywood, s’ajoutent au casting des figures comme, Dan Aykroyd, la moitié encore en vie des Blues Brothers (RIP James Belushi) et un des professeurs fous de SOS Fantômes.
Le réalisateur retrouve les actrices de La couleur des sentiments, Viola Davis qui incarne la mère du chanteur et Octavia Spencer (Oscar pour le meilleur second rôle) avec qui il travaille depuis ses débuts, dans le rôle de sa tante. C’est la chanteuse Jill Scott qui incarne Dee Dee Jenkins, la deuxième épouse de James Brown, tandis que la jeune actrice découverte dans Gossip Girl , Tika Sumpter, est une de ses maîtresses.
Si comme tout biopic, il s’agit d’un véritable piège pour l’acteur qui interprète un personnage réel et pour le réalisateur car le risque est grand de ne pas combler les attentes extrêmement hautes du public, nous sommes juste ravis déjà de voir porter à l’écran l’histoire de cet illustre homme. Ne serait-ce que pour sa bande originale qui contient simplement les titres à jamais ancrés dans le panthéon de la musique internationale et aussi les plus samplés, on ira voir ce film. Gageons que nous sortirons de là en se trémoussant, et que cela ne fera qu’augmenter notre impatience dans l’attente que nous sommes du film sur l’autre phénomène de la musique qu’était Jimi Hendrix, réincarné sous les traits de la moitié du duo Outkast, le très stylé André Benjamin AKA André 3000.