Top albums 1983

Publié le 24 septembre 2014 par Toto
Vous les attendez tous (si, si, avouez-le), voici le retour de mes tops annuels, classements méthodiques de mes 10 disques préférés année par année. Je sais ce que cela peut révéler de pathologique d'aimer classer ainsi des disques par leur millésime. En plus, les goûts changent et qui sait si demain mes goûts personnels n'auront pas évolué. Mais peu importe, voici déjà l'année 1983 avec une fois de plus, quelques albums qui comptent. Il y eut surtout la naissance d'une formation majeure de ces dernières décennies, REM, et leur premier "Murmur" d'anthologie. New Order qui, avec leur cultissime "Blue Monday" s'émancipe définitivement de feu Joy Division. Autres révélations, celle des Violent Femmes et leur folk-punk de bouseux qui en inspirera plus d'un. Les Chameleons auront au moins autant d'influences, peut-être moins revendiquées, mais réécoutez donc leur excellent "Script Of The Bridge" et vous comprendrez qu'un groupe comme Interpol par exemple leur a tout piqué ou presque. Pulp commence alors une carrière dans le plus profond anonymat, avec les moyens du bord mais un charme indéniable. Jarvis Cocker est le seul des membres déjà présent de la formation qui connaîtra le succès dix and plus tard. Les Ecossais de Aztec Camera sortis sur l'excellent label Postcard Records promettent le meilleur. Le meilleur, c'est déjà ce "High Land, Hard Rain" et c'est bien suffisant. Les plus expérimentés Stranglers s'octroient une pause salutaire dans leur discographie pour sortir un disque qui, d'abord considéré comme mineur, n'en demeure pas moins au final comme un de leurs plus aboutis. Les Australiens de The Church sortent leur troisième disque et resteront l'un des groupes les plus constants en qualité de la décennie. "Seance" est peut-être celui que je préfère. On a beaucoup glosé sur le coup marketing de U2 lors du lancement mondial de l'Iphone 6. Mais, il y a 30 ans, la bande à Bono faisait d'abord parler pour sa musique. Qui n'a jamais dansé de bon coeur sur "New Year's Day" ou "Sunday Bloody Sunday" ? Enfin, The Gist ou la sortie sur la pointe des pieds de Stuart Moxham après ses précieux Young Marble Giants. Le talent est pourtant toujours bien là.
10- The Gist - Embrace The Herd
Stuart Moxham est un être à part. Non content d'avoir inventé un nouveau son avec ses Young Marble Giants lors d'un "Colossal Youth" impérissable, il décide juste après de saboter la navire avec The Gist, pour une fois de plus un unique album. Moxham n'aime décidément pas la routine. Nouveau disque inclassable, toujours aussi minimaliste mais plus varié avec quelques magnifiques fulgurances, notamment "Love At First Sight", la version originale de "Paris, Le Flore" de Daho, admirateur de la première heure.
9- U2 - War
Ceux-là, je crois que beaucoup de ceux qui viennent ici m'en tiendront rigueur de les avoir sélectionné. A cause de ce qu'ils sont devenus. Des amis de Christian Estrosi, l'insupportable maire de Nice entre autres. En 1983, Bono parlait déjà naïvement de politique. Mais à l'époque, on y croyait, parce que lui y croyait. Et puis, le groupe savait encore trousser de vrais hymnes pour stade. La musique était encore l'essentiel.
8- The Church - Seance 
Ce n'est sans doute pas le meilleur album de ce groupe australien et les fans m'en voudront de ne mentionner que celui-ci dans les tops annuels. Alors pourquoi ? Tout d'abord, pour la pochette et puis parce que tous les disques de The Church sont bons ou presque.
7- The Stranglers - Feline 
Drôle d'album dans la carrière des virils Stranglers, "Feline" à l'image de son titre se fait plus langoureux tout en gardant quelques griffes. Le disque conserve aujourd'hui une étonnante homogénéité avec un son et un style qui n'appartiennent qu'à lui même. Bluffant.
6- Pulp - It
Je crois que j'aime toutes les périodes de Pulp ou presque. A part peut-être la toute fin avec le dispensable "We Love Life". Pourtant difficile à l'écoute de ce premier essai, le timide "It", de déceler le Pulp émancipé de "Different Class". Ce disque a le charme des premières fois hésitantes mais pleines de fraîcheur. Jarvis y avait même invité sa soeur qu'on peut entendre dans les choeurs.
5- Aztec Camera - High Land, Hard Rain
L'Ecosse ne votait pas encore pour son indépendance mais il y avait déjà des volontés d'autonomie dans l'air. L'excellent label Postcard Records enchaînait les sorties de formations qui allaient compter dans l'histoire de l'indie pop, comme Aztec Camera. Formation d'un seul grand disque malheureusement.
4- The Chameleons - Script of the Bridge 
Les Chameleons resteront comme l'un des meilleurs groupes de seconde division des années 80. Jamais cités en référence, il s'accorderont une seule fois la montée en première ligue avec ce toujours fringuant "Script of the Bridge".
3- Violent Femmes - Violent Femmes
La réponse de l'Amérique profonde au punk intello new-yorkais. Les Violent Femmes allait laisser ce magnifique recueil de chansons rêches et abrasives à la postérité, inspirant des groupes tout aussi importants à venir, de Husker Dü aux Pixies, sans parler des plus proches de nous et plus légers Louise Attaque.
2- REM - Murmur
Le premier et meilleur REM : le plus direct, le plus brut. Un folk-rock inspiré par la scène new-yorkaise de la fin des années 70. Influencé aussi par les Feelies qu'ils inspireront en retour sur "The Good Earth". Les débuts tonitruants d'une des formations américaines majeures de ces dernières décennies.
1- New Order - Power, Corruption & Lies
Là aussi, meilleur disque des duettistes Barney et Hook, qui n'en finissent plus de se chercher des noises, en éternels adolescents. La maturité, c'était Ian Curtis. New Order fut donc une réponse insouciante à Joy Division, plus physique que psychique. "Blue Monday" sur la version US de l'album marque la vraie naissance du son New Order qui allait laisser une empreinte indélébile dans l'histoire du rock.