Chronique « Perico (T2/2) » : Doux comme l’amour, amer comme la mort
Scénario de régis Hautière, dessin de Philippe Berthet
Public conseillé : Adulte, grand adolescent,
Style : Polar noir
Paru chez Dargaud, le 26 Septembre 2014, 64 pages couleurs, 14.99 euros
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L’histoire
Texas, route 90, direction la Californie. Les hommes de Senor « Trafficante » sont sur la piste de Joaquin. Malheureusement pour eux, depuis « Tallahassee », aucun pompiste n’a vu passer de cabriolet Buick Century Rouge…
Quelque part, dans une vielle bicoque, ça swingue d’enfer ! Musiciens, comme danseurs s’agitent frénétiquement. Livia, dans les bras de Sean semble prendre beaucoup de plaisir. Quand les deux danseurs sortent prendre l’air, Livia avoue que Joaquin n’est pas son frère et que malgré ces sentiments, elle le trouve parfaitement ennuyeux…
Le lendemain, les habitants du rade s’intéressent à Joaquin. Ils lui proposent « d’investir » son paquet de fric pour acheter un stock de cocaïne. Joaquin refuse, mais les deux hommes montent le ton…
Ce que j’en pense
Je vous avais prévenu. « Perico », c’est du Polar Noir, doux comme l’amour, amer comme la mort !!!!
Comme annoncé à la fin du premier opus, ce second tome de « Perico » nous embarque dans un Road-movie américan. Route 90 pour être précis, vers la Californie et son Eldorado miraculeux : Hollywood.
L’occasion pour Régis Hautière et Philippe Berthet de poursuivre un rêve américain, de carton pâte, de grosses mécaniques, de belle pépé et d’étoiles sur grand écran.
Pur Road-Movie, ils en acceptent tous les archétypes dans un récit jouissif et référencé.
Dans cette fuite en avant, chaque tournant, chaque rencontre amènent ses héros dans une nouvelle impasse. La route est semée d’embûches et la fin… prévisible et dramatique. La seule inconnue reste : « Mais quand tomberont-ils entre les mains des hommes de « Trafficante » ?
Pas d’alternatives, ni de « happy end » , vous êtes dans un polar noir, vous êtes prévenus !
Bien entendu, la route, le voyage, transforme les personnalités. Joaquin s’en trouve grandi, changé. Pour survivre, il s’impose et n’hésite pas à tuer ! Au revoir le côté « victime ». Même s’il ne le crie pas haut et fort, il devient un homme qui choisit son destin.
Le dessin
Dans ce décor « classique » américain, Philippe Berthet s’en donne à coeur joie. Route à l’infini, belle mécanique et superbe carrosserie (je parle de la « plastique » de Livia), son trait classique, à l’encrage subtil, s’associe idéalement au sujet.
Composé avec justesse et variété (oh, les beaux panoramiques et les plans rapprochés), « Perico » se lit d’une traite, avec les yeux écarquillés (qui a parlé de drogue ?) et beaucoup de plaisir.
Les belles couleurs classiques (vive l’aquarelle) de Dominique David magnifient le dessin de Berthet. Elles renforcent l’ambiance. Quel bel accord !
Pour résumer
Rude, fort et dramatique, « Perico » est un excellent polar noir. Nouvelle collection menée de mains de maîtres par Régis Hautière, ce diptyque est un pur divertissement pour les amateurs de polars bien noir et pour ceux qui veulent s’initier. Mis-en-image superbement par un maître du genre, « Perico » vous emmènera dans un « road-movie » désespéré. Avec la mort au bout de la route…
Brr, superbe !
En savoir plus Lisez notre chronique consacrée au premier tome de ce dyptique, Regardez L’interview de Philippe Berthet et Régis Hautière