Rentrée littéraire 2014
Le livre :
Constellation d'Adrien Bosc aux éditions Stock, 192 pages, 18 € 00.
Pourquoi cette lecture :
Avant même de voir ce livre un peu partout, c'est un passage de l'auteur sur les ondes de France Inter fin août 2014 qui m'a décidé à me plonger dans sa prose.
Le pitch :
Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d'Air France, le Constellation, lancé par l'extravagant Mr Howard Hughes, accueille trente-sept passagers.
Le 28 octobre, l'avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l'île Santa Maria, dans l'archipel des Açores. Aucun survivant.
La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux premier roman n'est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l'enchaînement d'infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l'avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend "nécessaire" ce tombeau d'acier ? Et qui sont les passagers ? Si l'on connaît Marcel Cerdan, l'amant boxeur d'Édith Piaf, si l'on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l'auteur lie les destins entre eux.
Entendre les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante huit hommes et femmes, comme autant de constellations, vie et récit.
Ce que j'en pense :
On se plonge immédiatement dans ce récit de destinées déjà connues ou non. Pas besoin de tour de chauffe, c'est prenant, on est happé.
Oui, même par quelques détails techniques sur l'histoire des Constellation. Par le pourquoi aussi et le comment telle ou telle personne se trouvait sur ce vol et pas un autre.
N'oublions pas qu'à cette époque on ne voyage pas comme aujourd'hui. Prendre un transatlantique ne se fait jamais à la légère. Il faut de l'argent, beaucoup d'argent et un but bien précis, un objectif. L'auteur nous expliquera cela fort bien.
L'écriture est fluide et réaliste au point de recréer fidèlement (je le crois) l'ambiance de ce vol. Mais plus loin, la machinerie s'enraille un peu. Il y a de plus en plus de va et vient, de digressions, d'apartés plus ou moins bien reliées au sujet de départ. La lecture reste agréable, mais on ne sait plus trop l'on va. Comme le pilote du Constellation, on n'est plus sur la bonne route. Heureusement point de crash pour nous.
Sujet audacieux et approche sympathique, fouillée, mais parfois confuse. C'est un bon premier roman qui laisse présager d'autres ouvrages plus aboutis.
Un auteur à suivre.
Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20