François Asselineau chez Ruquier : enquête sur une tentative de meurtre

Publié le 24 septembre 2014 par Sergeuleski


ONPC du 20/09 - Francois Asselineau


   Si sur Internet le fondateur de l’Union Populaire Républicaine qu’est François Asselineau est une « star » - ses vidéos-conférences sur l’Europe et la mondialisation réunissent des centaines de milliers d’internautes -, en revanche, dans ce qu’il est convenu d’appeler les médias dominants ou médias de masse, force est d’admettre que François Asselineau est inconnu, et qui plus est, de ceux qui, le samedi soir, ont pris l’habitude (fâcheuse ?) de penser qu’ils ne pouvaient décemment rien avoir de mieux à faire que de regarder l’émission « On n’est pas couché » animée par l’animateur toujours enjoué qu’est Laurent Ruquier, bon pied bon oeil, encadré par la productrice, fille de son père, Catherine Barma, sous la vigilance de ceux qui - non ! rien à voir avec le CSA dont les membres doivent très certainement se trouver dans un état d’endormissement profond à l’heure où cette émission s’éternise sans fin -, n’aiment rien tant que décider qui est respectable, et par conséquent, qui est digne d’être invité chez Ruquier et partout ailleurs, et qui ne l’est pas : pour celle-là ou celui-là, se sera niet ! Service public oblige  sans doute ? L’argent des contribuables ça coûte cher ! De plus, il se fait de plus en plus rare par ces temps de pénurie financière ! Aussi, cet argent s’en portera mieux avec l’exclusion de trouble-fête, nous est-il murmuré dans le creux del’oreille.

Car tous ces exécutants auront à cœur de nous éviter de côtoyer le pire qui soit et qui est… pour sûr ! Et vous savez quoi et qui ? Tout simplement, ceux qui ont la fantaisie ou le malheur, c’est selon, de ne pas raisonner comme il faut : les décalés, les dissidents, les… comment dire ? Les trous du cul insoumis et autres farfelus malades mentaux.

«On n’est pas couché ? Une punition suprême cette émission ! Vraiment ! Merci à Internet de nous permettre d’en faire le tour en 20 minutes quand on veut et où on veut ! Car, personne ne nous fera croire qu’il n’y a pas mieux à faire un samedi soir ? Ou bien alors, c’est vraiment à désespérer de tout et de tout le monde.

Aussi, samedi prochain, et tous les samedis suivants, faites vous une faveur ! Ne restez pas, ne restez plus devant votre écran de télévision, même géant ! Sortez faire la fête, jouer avec vos enfants ! Ouvrez un livre, un vrai ! Que d’autre encore ? Ah tenez !Faites l’amour ! et pas la guerre qui se joue à la télé, là, sous vos yeux : la guerre, toujours et encore la guerre, contre la dissidence, contre le « penser-autrement » !

Cela dit, relativisons ! Dieu soit loué, s’il existe ! Il n’y pas péril en la demeure car, au dernier pointage, il semblerait qu’ils soient entre 2 et 3% de la population française âgée de plus de 18 ans à penser que cela vaut encore la peine de sacrifier à cette émission un samedi soir, pourtant si précieux car si rare puisqu’il ne revient qu’une fois par semaine et « On n’est pas couché » aussi.

Alors, quand on pense à Caron qui reproche au parti d’Asselineau un score inférieur à 1% à la dernière présidentielle… c’est un peu l’ambulance qui se moque des urgences. Non ?

***

   Mais revenons à François Asselineau, à son parti et à son programme… quand même !!!!


Souverainiste indécrottable, surtout s’il est question de « vendre »la France, et pas n’importe laquelle, celle de de Gaulle et du Conseil National de la Résistance - Jean Moulin et la Gauche, la vraie ! -socle d’un nouveau contrat social à la fin de la seconde guerre mondiale, tel un nouveau départ collectif…   vendre cette France-là donc, une France livrée au moins offrant,plus connu sous le nom de « Oligarchie mondiale » ; un oligarchie sans culture, sans frontières ni morale, François Asselineau et son parti ont commis le crime suivant dans le choix de leur politique ; crime aussi impardonnable qu’inexpiable :

   - Sortir la France de l’U.E (du moins cette U.E qui nous a conduit à cette guerre contre les salaires, les acquis sociaux et l’Etat providence qu’est le projet européen, projet piloté par la commission européenne, l’Allemagne, la B.E qui siège à Francfort,et les USA )…

   - Quitter l’Otan, cette alliance qui n’est que le bras armé de la politique des USAet un formidable levier auprès d’une Europe sommée d’adhérer sans conditions (tout dernièrement : la déstabilisation de l’Ukraine avec pour seul objectif : affaiblir une Russie souverainiste – le péché absolu par les temps qui courent ! -, afin de l’isoler de l’Europe en la forçant à commettre ce qui sera considéré comme une faute : défendre des intérêts vitaux en Crimée) ; adhésion à une politique qui n’est capable de prendre en considération qu’un seul paradigme aussi sommaire qu’une exécution : « Quiconque n’est pas avec moi est contre moi ! Son châtiment sera le suivant : chaos, bombardement, ruine économique et meurtre de masse ! » … de la Lybie à l’Afghanistan, car cela n’aura échappé à personne : les USA qui n’ont pas besoin d’alliés mais de complices pour les accompagner dans chacun de leur forfait ou crime… ne sont disposés à partager le monde avec personne.

   - Sortir de l’Euro, du moins… sortir de cette monnaie unique qui n’a plus rien à envier au Deutschemark depuis que nos premiers ministres et Présidents sont régulièrement convoqués auprès de la chancelière allemande. Tout dernièrement : Valls qui a tenu à rassurer l’Allemagne : « Oui, les réformes qui vous avez faites voilà dix ans, nous les ferons ! Rassurez-vous !»

Quelles réformes ? Pourquoi nous ? A quel titre ? Qui décide ? Qui a raison ? Qui est du côté du bon sens et de la justice ? Qui, où, comment, pour-quoi ?

Ne discutez pas ! Marchez au pas ! Pas de l’oie pour les oies que vous êtes tous !

Quiconque, il y a quinze ans, se serait aventurer à affirmer dans le but de nous alerter, que la France, soixante ans après la défaite du nazisme duquel les Alliés ont « sauvé » l’Allemagne, que la France aurait des comptes à rendre au sujet de l’utilisation de ses recettes et de ses dépenses non seulement à la Commission européenne mais à l’Allemagne et à son chancelier en personne, nul doute que toute la classe politique et les médias dominants tout acquis à la cause de cette Europe et de sa monnaie unique, aurait hurlé à la désinformation, au complot, à la paranoïa et à la germanophobie primaire et irresponsable.

Alors qu’aujourd’hui…

   Et enfin…

   - Recours au référendum sur des sujets de société et de politique générale sur le modèle de la Suisse ; consultation indissociable du processus démocratique dans son ensemble. Et là, c’est franchement la panique chez nos élites qui ne craignent rien tant que le jugement du Peuple hors campagnes électorales car la classe politique qui n’a de cesse pourtant de céder devant les exigences du Capital pour un démantèlement du droit du travail,supporte mal, en revanche, les menaces de précarisation de leur statut d’élus que ce recours au référendum ferait peser : élus rémunérés entre 7000 et 15000 Euros mensuels, indemnités incluses ; ces dernièresnon imposables.

Certes ! Les conseilleurs ne sont pas les payeurs ! On le savait.

La Suisse ? Après tout, pourquoi pas ! Pas de chômage ! Des salaires élevés et une démocratie qui pourrait sans hésiter donner des leçons à n’importe quel pays européen mais qui s’en garde bien pourtant ! Certes, il a bien son parasitisme bancaire et cette prospérité économique et financière qui reposent en partie sur l’évasion fiscale ; évasion responsable dans les pays d’origine, des déficits budgétaires des Etats et des comptes sociaux... n’empêche !

   La suite de ce long billet...

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   Qu’à cela ne tienne… voilà résumé une partie du programme de François Asselineau. Face à quoi, on s’en doutera, les deux acolytes de Ruquier, conscients comme personne ( car… placés au cœur d’un dispositif à propos duquel on reviendra plus tard) des enjeux colossaux que ce « programme » remet en question et en cause… se devaient de réagir sans délai et sans faute : lui rentrer dedans à cet Asselineau ; lui voler dans les plumes ; le discréditer ; voire même… le ridiculiser ; mais surtout… ne pas prendre le temps de débattre même sommairement car c’était sans aucun doute lui offrir l’opportunité de développer des idées jugées inaudibles et quasi blasphématoires.

Le danger, ces deux-là l’ont flairé tout de suite ; et il était inconcevable que l’on puisse leur reprocher d’avoir été quelque peu complaisants à l’endroit de l’anti-américanisme, d’une critique radicale de l’Europe et de l’Otan car, tous deux le savent : ils sont aussi et surtout payés pour ça… pour ne jamais l’oublier… pour preuve… dans les médias dominants, on n’a jamais vu la carrière d’aucun « journaliste » qui se serait montré disons « fair-play » - « fair-play » et à la hauteur de son métier -, face au programme politique d’un François Asselineau  prospéré. Ceux qui ont pu un jour s’y risquer, ont été débarqués. Ou bien alors que l’on nous donne des noms.

Panique à bord ! Souquez ferme les gars (et les filles) !

Ces deux ventriloques se devaient de frapper fort, très fort, très vite, non pas sur le fond… car ces deux-là n’ont ni les compétences requises ni l’esprit ; de plus le cadre de l’émission de Ruquier ne s’y prête pas, comme quoi les choses sont bien faites finalement ! D’où, à ce propos, l’inutilité de placer auprès de Ruquier deux pointures disons «  intellectuelles » avec du répondant, de la répartie et un sens aigu de la réplique… maisbien plutôt, des intervenants de 3è, voire de 4è catégorie, dans le cadre d’un rôle d’animateurs médiatiques, car pourquoi gâcher des compétences… et puis, faire l’âne pour continuer à toucher son avoine et les jours de fête, son oseille, n’est pas à la portée de tout le monde ; il faut quand même être un peu bourricot depuis la naissance contrairement à ce qu’on peut penser de ce qu’il est convenu d’appeler « la politique du caméléon » genre : « Ne vous y fiez pas : je ne suis pas ce que  j’affiche ! » - car, chassez le naturel (l’intelligence, le courage et l’expertise), il revient tôt ou tard au galop ! C’est un risque que la productrice de Ruquier ne peut pas se permettre d’envisager, encore moins, de prendre.

Caron et Salamé se devaient donc de cogner fort sans jamais aborder le fond (pas le temps, pas de compétences pour ça, et puis, pas folle la guêpe non plus !) : procès d’intention, résumé caricatural, amalgame avec le FN alors que la tradition politique auquel Asselineau appartient (de Gaulle et le CNR) est par essence anti-FN (un FN qui appartient, faut-il le rappeler, à une tradition nationaliste discriminatoire, xénophobe et raciste - entre autres calamités)jusqu’au moment où Caron est allé reprocher à Asselineau son public : ceux qui,sur Internet, écoutent et relayent ses  conférences ; un peu comme si l’on devait, ou pouvait, en toute bonne foi reprocher à un auteur une partie de ses lecteurs…

Sauf erreur, même l’œuvre de George Orwell n’avait pas anticipé une telle inquisition ! Faut bien dire que chez Orwell, il ne devait plus y avoir, d’ici 1984, ni lecteur ni téléspectateur dignes de ce nom. Aussi…

   Mais alors, comment Asselineau a-t-il pu penser qu’il pourrait en toute sérénité développer deux ou trois analyses face à ces deux joueurs qui ont, un jour, gagné le jack-pot à la loterie : le droit de poser leurs fesses chaque samedi soir dans le siège qui est le leur ?

   « François, tu t’es pris pour BHL ou quoi ?Tu ne peux rien contre Caron et Salamé ; ils le savent. Aussi, c’était couru d’avance : ils allaient te trucider allégrement et sans risques pour eux ! »


   Caron et Salamé avaient vraiment tout à gagner en portant le discrédit sur le programme d’Asselineau, et un peu aussi sur sa personne car, pourquoi se gêner après tout ! D’autant plus que Caron avait de par sa prestation face à BHL, la semaine précédente, très certainement des gages de bonne conduite (comprenez « de penser-correct ») à re-donner sans tarder, et nombre de « commanditaires » à rassurer (Dis Caron, dis-nous que tu sais encore ce qu’on attend de toi parce que là, on a des doutes !)car le domestique dont les petites révoltes ne sont le plus souvent que des sautes d’humeur donnera volontiers une pichenette à son maître qui préférera en sourire sans lui en tenir vraiment rigueur ; en revanche le chauffeur-livreur qui sonne à la porte devra craindre le pire : ce domestique, le même, le trucidera car le courage des faibles est comme un écran de fumée : il donne l’illusion de s’en prendre aux forts pour mieux s’en prendre à plus faible encore.

Pour son malheur, François Asselineau était le chauffeur-livreur ce soir-là chez Ruquier.

Quant à Léa Salamé, si elle n’avait sans doute personne à rassurer après sa prestation face à BHL, elle a toutefois (on n’est jamais assez prudent !) tenu à en rajouter pour ne pas être en reste vis-à-vis de son binôme, et puis, un salaire est un salaire, il faut le justifier surtout s’il est confortable et inespéré : « Avec votre histoire de référendum et de retrait de l’Otan, de l’Europe et de l’Euro, vous voulez que la France rejoigne la Suisse ? C’est ça ? ».

No comment.

   On l’aura compris finalement : le crime d’Asselineau (tout comme celui de Dupont-Aignan soit dit en passant) c’est de ne pas se tenir auprès du FN ; un FN nationaliste et raciste.

   Mais diable ! Qui a décidé et quand… que c’était « bien » de soutenir les USA, la Commission européenne, la B.E à Francfort, le modèle économique et social de l’Allemagne et « mal »… carrément irresponsable, voire fascisant, de proposer un autre angle de vue, une autre analyse... bref ! de raisonner en dehors de ce carcan qu’est l’allégeance à des politiques belliqueuses et mortifères qui méritent à la fois d’être sérieusement questionnées et plus important encore, auxquelles on doit pouvoir opposer une critique radicale avant de proposer un projet tout autre, et ce afin d’éviter à terme, une conflagration quasi générale, des sociétés aux libertés minées par des actes qui seront qualifiés de « terroristes » par des pompiers-pyromanes éhontés, pour ne rien dire de la remise en cause de notre contrat social… pour faire court : afin d’éviter d’y laisser notre dignité dans une existence sans avenir car sans promesse, sinon une seule :  la soumission ?

***

   Revenons à ce reproche de Caron et de Salamé fait à Asselineau, on ne sait au nom de quoi et de qui, à propos du score de son parti lors de la présidentielle de 2012.

Asselineau s’en expliquera ou bien plutôt, tentera de l’expliquer comme suit : « On ne me connaît pas, mon parti et moi, ni son programme car je ne suis jamais invité dans les médias.»

Et nos deux siamois s’étonneront, ou bien plutôt… feindront de s’étonner : « Comment ça ! Asselineau pense sérieusement que son absence des médias de masse est responsable du score de son parti ? Asselineau ferait donc un lien entre la couverture médiatique d’un parti, et plus encore d’un candidat, et son résultat dans les urnes ? Invraisemblable cet Asselineau, vraiment ! »

Caron et Salamé nous donneront alors à penser, contre toute attente, car il en faut du culot, ou bien, n’être plus capables de se voir descendre au plus bas de l’échelle de la tartufferie tellement on y est descendus, que les médias de masse en général, et la télé en particulier, n’ont aucune incidence sur le succès d’une campagne électorale : le dernier constat à ce sujet concernera le FN avec un score de 25% aux dernières européennes ; parti qui aura été omniprésent dans les médias ; le CSA le confirmera sans pour autant s’en inquiéter ; pour ce Conseil…. c’est une donnée comme une autre.

Mais personne n’est dupe ! Du moins, c’est à espérer : ce reproche de Caron et Salamé au sujet du score du parti d’Asselineau avait trois objectifs :

   - Faire comprendre à ceux qui ne connaissent pas Asselineau qu’ils n’avaient rien perdu…

   - Le sérieux du programme d’Asselineau (la faisabilité de sa mise en oeuvre et de son exécution, dirons-nous ! Ou la logique et la véracité des analysent qui le sous-tendent… ) se mesure à l’aune du score obtenu par son parti (mais alors, un FN à 25%, qu’est-ce à dire Monsieur Caron ?) Autant dire : nul ce programme !

   Et puis aussi…

   - Remplir le rôle pour lequel Salamé et Caron sont payés sans que l’on ait besoin de le leur rappeler : légitimer autant que faire se peut un projet mondialiste dans lequel la France et l’Europe seront appelés à se fondre avant de s’y noyer et d’y sombrer tout à fait, là où le commun des mortels et les plus avisés d’entre nous y laisseront leur liberté et un avenir dynamique car porteur de remises en cause salutaires et salvatrices de tout projet qui serait un véritable attentat à nos vies pour une survie dans la peau d’êtres humains « marchandise » qui ne seront plus une fin mais un moyen : remplir les poches d’actionnaires voraces…

Car, Salamé et Caron savent parfaitement ce qu’il en est du rôle des médias et de l’incidence de leur influence sur l’électorat. Aussi, là est la clé de la compréhension de ce qui se joue aujourd’hui dans les médias ; le jeu auquel il nous est demandé non pas de participer derrière nos écrans mais simplement d’assister en téléspectateurs passifs et attentifs, impressionnables à souhait, sous-informés aussi et surtout, et puis… désireux de ne pas s’engager dans des voies anxiogènes : celle d’un questionnement qui, fatalement, mène à une remise en cause de ce qui, quotidiennement, nous sera donné à penser.

In fine, on nous demandera de ne retenir qu’une leçon dans cette exercice de style à la Salamé-Caron :

   « Seuls sont gagnants ceux qui acceptent d’adhérer sans conditions ; ils passeront à la télé, occuperont des places enviables par tous ; les autres non. Vous n’êtes pas convaincu ? Regardez donc Asselineau : personne ne le connaît car, dans les faits, personne n’a besoin de le connaître ; c’est un rabat-joie, ces fréquentations, même accidentelles ou passagères, sont inexcusables… et son programme au mieux loufoque, au pire dangereux ; c’est un infréquentable, un paria. Alors, Ca vous tente le sort d’Asselineau ? »

-   Non merci M’sieur !

-   Très bien. Souvenez-vous en quand vous retournerez travailler lundi matin et quand vous irez voter. »

   Mais alors qu’est-à-dire ? Face à ces deux marionnettes sorties tout droit du théâtre de Guignol mais… sans Guignol car, seuls les gendarmes sont appelés sur scène, à quoi assistons-nous ?

A la  mauvaise foi ! Oui, la mauvaise foi ! Une mauvaise foi sans complexe, déterminée, d’un sang-froid d’une rare violence, d’un mépris total pour sa cible ; aussi, il ne peut être question que du prolongement d’un autre mépris : celui que l’on finit par cultiver envers soi-même à force de renoncements ; cette mauvaise foi c’est celle de l’auto-humiliation non assumée et que l’on fait payer à l’autre car cette mauvaise foi-là est bien de cette nature ; plus qu’une diversion, plus qu’une arme… un réflexe pavlovien de survie ontologique menacée par un compromis professionnel et, faut-il le préciser, un train de vie culinaire : la louche de caviar que l’on a saisie quand elle s’est présentée alors que l’on sait qu’elle ne repasse jamais deux fois.

Oui ! Une mauvaise foi qui a pour origine le fait que Salamé et Caron ne peuvent en aucun cas, ouvertement du moins, reconnaître face à Asselineau, qu’il y a bien un lien entre le score d’un partià une élection et la fréquence de son passage (quel média, quel créneau horaire, quels conditions d’accueil et quelle durée) dans les médias, car reconnaître ce lien c’est reconnaître qu’ Asselineau est volontairement ostracisé ; le reconnaître c’est reprocher cet ostracisme à ceux qui décident de qui passera ou ne passera pas chez Ruquier et partout ailleurs ; le leur reprocher c’est les remettre en cause ; les remettre en cause, c’est laisser entendre qu’Asselineau est tout à fait digne de passer à la télé ; le penser revient à affirmer que le programme d’Asselineau peut se défendre ; laisser entendre qu’Asselineau, ça tient debout finalement, cela reviendrait à remettre en cause l’accord tacite qui lie nos deux compères - et qui les engage plus sûrement qu’une signature sur un contrat - à ceux qui ont décidé de leur accorder la place qu’ils occupent chaque samedi soir ; dénoncer cet accord… c’est bien évidemment prendre le risque d’une non-reconduction de leur contrat chez Ruquier-Barma, ou à défaut, de devoir gérer le stress qui consiste à re-donner dans les semaines qui suivront, et chaque semaine, des gages de ralliements à une pensée unique et indépassable dont les règles ne souffriront aucune entorse ; or, personne ne prendra à un tel risque car personne ne fera l’économie d’un revenu qui s’élève à plusieurs centaines de milliers d’Euros au nom d’un intérêt supérieur, intérêt opposé à ce qui ressemble à une guerre, une autre ! contre ce que le fronton de nos mairies affichent encore : « liberté, égalité et fraternité » ; projet qui signe la mort d’une ambition toujours menacée, et qu'il nous faut remettre cent fois sur le métier d’une détermination qui n'est jamais à l'abri d'un fléchissement.

Car enfin, au nom de quoi sacrifieraient-ils le confort, l’aisance, la tranquillité d’esprit que confèrent des revenus qui représentent des dizaines de fois le revenu moyen ? Quand on a placé au centre de son existence et pour toute réussite à la fois personnelle et sociale, réussite louable au demeurant,la notoriété et le confort matériel, que peut-on bien vouloir pour les autres ? Projet de vie qui… qu’on le veuille ou non, ouvre la porte à toutes les bassesses dont un être humain est capable face à une dépendance matérielle et un narcissisme consommée et maintenant… irrésistible.

   Lâcheté des faibles, absence de courage, celui de   l’intelligence  ! C’est sûr ! Aujourd’hui il faut un courage immense pour refuser de faire l’idiot ; refuser d’accepter sciemment de faire l’imbécile et le bête - journalistes, personnel politique, artistes (voyez le cas Dieudonné) ! Car ce dont il est question, c’est de courage et de son absence ; et pour revenir à François Asselineau et à son programme, tout un chacun, un tant soit peu informé- et à ce sujet… si on peut refuser de s’informer ou ne pas comprendre la nécessité d’aller au-delà de ce qui nous est proposé au journal de 20H, avec Internet tout est maintenant accessible -, alors oui ! tout le monde est capable d’identifier et de dresser le bilan de politiques qui ne prennent même plusla peine de cacher le fait qu’elles ne placent plus au centre de ses préoccupations notre devenir à la fois unique, individuel et collectif d’êtres humains.

   Ce soir-là donc François Asselineau, de la trempe de ceux qui savent conduire une analyse, et d’autres encore pour lesquels seule l’Histoire est une lumière incomparable - ce qui a été, comment et pourquoi -,la vérité des faits aussi, et ceux-là aussi,capables de trancher le noeud gordien du mensonge, nous révéler les dessous des cartes ; et puis, plus précaires de conditions car plus exposés… les lanceurs d’alertes – Assange et Snowden, et bien… tous semblent condamnés à se faire sermonner et taper sur les doigts à coups de règle par ceux qui, face aux domaines de compétences de tous ces « fêlés » de la vérité - connaître et comprendre -, ne sont que le pâle reflet de ce qu’on hésite encore à nommer « la raison » ; non pas de celui qui est du côté du manche pour le temps qu’il lui sera accordé de le tenir contre celui qui se prend la lame en pleine face, mais bien « la raison » de celui qui a longtemps laissé mûrir en lui les tenants et les aboutissantsde notre monde, au terme d’un long voyage, périples sans nombre comme autant d’expériences qui forgent et le caractère et l’esprit, une personnalité donc… tous ces Ulysse maintenant rentrés au port ; au moment où ils sont sur le point de nous conter leur histoire, car tout homme est une histoire, privés d'arc et de flèches, voilà qu'ils sont sans défense et qu’on les assassine, et Homère avec eux bien évidemment ! Homère à qui il ne sera pas donné de nous rapporter ce qu’il a vu, entendu et compris… même pas une ligne, rien.

Si les spectateurs peuvent être autorisés à monter sur scène à un moment donné de l’Histoire des destinés humaines - on pensera aux révolutions -, depuis quand, est-ce que des élèves de première année, condamnés à redoubler sans fin qui plus est, sont-ils autorisés à monter sur l’estrade de celle ou celui qui, des années durant, loin des lumières de la notoriété et de salaires mirobolants qui achètent au prix fort celui qui, trop faible pour résister, accepte de se vendre… a donc oeuvré d’arrache-pied afin que nous ne mourions pas tous idiots, mais debout, sûrs de notre droit, que l’on puisse leur tenir tête à tous, ou plus simplement, leur signifier qu’ils n’ont qu’un devoir : exécuter les ordres qu’ils ont reçus sans pour autant chercher à expliquer qu’il n’y aurait rien de personnel là dedans, alors que si : tout est personnel ! Toujours ! Celui d’un confort matériel et moral qui repose sur un asservissement face à ceux qui savent encore d’où l’on vient tous : de la dernière catastrophe que nos pères n’ont pas su éviter et de la prochaine qui pointe à l’horizon.

Chez Ruquier ce soir-là, ce sont des élèves qui ont fait la leçon, et comme un malheur n’arrive jamais seul, et que le ridicule ne tue plus, une vedette de variété, Michel Sardou, à cru bon de se joindre à eux ; il est vrai qu’une grande partie des téléspectateurs peuvent avoir la faiblesse de penser : « Si on est connu et quand on a un peu de blé, c'est qu'on a sûrement raison aussi ! »

Raisonnement à caractère censitaire de ploucs qui se tirent une balle dans le pied. Bientôt ils se retrouveront estropiés et tout surpris de ne plus pouvoir se mouvoir sinon dans une fauteuil roulant !

La bonne blague !

Autant pour Asselineau donc qui n’est justement pas « connu » ni plus argenté qu’il est sans doute raisonnable de l’être (à vérifier quand même !)

Avec Michel Sardou, Salamé et Caron ont trouvé là un soutien de taille, le seul qu'il méritait sans doute. Rien de surprenant, ce duo chez Ruquier est un peu à la raison du plus honnête, du plus intelligent, du plus courageux ce que le répertoire de Michel Sardou est à l’œuvre d’un Léo Ferré par exemple ; et ce n’est qu’un exemple bien évidemment.

   Mais alors, quel sens peuvent-ils tous donner à leur existence, tous ces prévaricateurs car si la vocation d’un être humain c’est, par exemple, de se lever le matin et d’aller cueillir des champignons : très bien ! Il y a va, il s’en retourne, il n’a maltraité personne ; s’il s’est baissé, du moins ne s’est-il jamais a-baissé au cours de sa cueillette, pas plus qu’il n’aura rabaissé qui que ce soit, alors que si vous faites le choix de vous produire tous les samedis soirs devant deux à trois millions de téléspectateurs dans les conditions dans lesquelles Ruquier et son duo se produisent, à quoi peut-on bien servir alors ? A quoi servent-ils et à qui si on oublie un moment les motivations de ceux qui les rémunèrent ? Car si l’on sait qui vous servez, au moins est-on encore en droit de vous demander à quoi vous servez, à quoi vous nous servez ? Et à quoi vous aurez servi quand le moment sera venu de passer la main ?

Certes, on nous objectera que si Céline était né 50 ans plus tard, tous les médias lui auraient fermé leurs portes au nez ! Soit.

Lui, Céline, qui avait compris bien avant tout le monde, dès les années 20, après la conflagration de 14, que l’avenir appartiendrait à quelques millions de caniches nains, de la trempe bien humide, voir détrempée, le fond de culotte un peu lourd aussi, d’une Salamé et d’un Caron ainsi qu’à une poignée de donneurs d’ordres tout occupés à asservir quelques milliards d’êtres humains hébétés.

Si Caron et Salamé ont pu se comporter comme ils l’ont fait ce soir-là et d’autres soirs encore, du haut de leur clocher… aux et de pauvres cloches, ne cherchez pas : c’est qu’ils sont couverts et re-couverts d’une carapace mentale d’une épaisseur telle qu’ils ne se voient même plus déchoir tellement l’environnement dont lequel il baigne, eux et tous les autres, est propice à un tel aveuglément dans la déchéance ; et si par malheur, demain, tout le monde peut se soustraire au jugement de ses contemporains ou que ces jugements ne puissent plus se faire entendre, notre humanité y laissera tout ce qu’elle a de plus précieux : la capacité de pouvoir se relever, se remettre, se rétablir de la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de la frapper, balle au centre avec remise en jeu incertaine néanmoins ; elle pourra quand même, cette humanité, se vanter d’avoir connu l’ivresse du combattant qui sort de sa tranchée sous les ordres de son chef, ordres hurlés, ivre mort pour mieux mourir quelques mètres plus loin criblé de balles.


   Aussi, que François Asselineau se console : c'était perdu d'avance, les dès étaient pipés : Caron et Salamé nous en ont magistralement apporté la confirmation.

   D’aucuns, pessimistes, penseront que le rapport de force est tellement en défaveur de ce qu’on pourrait appeler la « dissidence » que l’on peut raisonnablement en conclure qu’il est vain de se laisser tenter par un passage à la télévision (Etienne Chouard chez Taddéï, vendredi dernier…. en aura fait l’amère expérience et nous avec lui), avec un CSA intouchable et inaccessible à ceux qui ne sont pas en position d’exiger de lui qu’il rende des comptes, lui qui a la prétention de pouvoir en demander, force est de constater que plus rien ne peut plus être tenté. Aussi, un repli sur Internet seul demeure la solution… et là nous avons dix ans d’avance… une fois le petit écran déserté, ses stars aux oubliettes.

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