Marie-Antoinette, notre spécialiste du cinéma ne cesse d’écumer les salles sombres pour vous donner sa vision des films à voir en ce moment! Une chronique hebdomadaire qui va vous rendre addict!
“Les combattants” de Thomas Cailley. Présenté dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes 2014 où il a remporté 4 prix…
Arnaud, la vingtaine, s’apprête à passer un été assez relax chez lui, dans les Landes avec ses potes. Son père étant récemment décédé, son grand frère reprend la menuiserie familiale et l’initie au métier. Arnaud y va un peu à contre-cœur. Mais lors d’un chantier, il rencontre Madeleine, la fille de la maison, brut de décoffrage mais sensuelle.
Arnaud est intrigué par cette nihiliste en combat shoes et ses étranges préoccupations : son rêve étant de rentrer dans l’armée pour y apprendre la survie et faire face à l’apocalypse qui nous pend au nez (elle le sait, elle a fait la macroéconomie)… Et son entrainement est à la hauteur de la menace : plonger dans la piscine familiale avec des tuiles dans un sac à dos, boire des bestioles broyées au mixeur… Elle reste à l’affut de la moindre astuce de survie même, si elle en connaît déjà un rayon en la matière. Bref elle est prête et elle n’attend plus que le feu vert de l’armée de terre pour faire son stage estival dans leurs rangs afin de parfaire sa formation.
Au contraire de Madeleine, Arnaud est plus tranquille et ne se pose pas trop de question sur son avenir et encore moins sur celui de la planète. Mais son cœur commence sérieusement à cogner pour ce petit soldat tout en nerfs et en théories un brin parano. Il enfile donc son treillis et part avec elle à la conquête des bois à priori peu hostiles de la région.
Thomas Cailley signe ici un premier long métrage puissant, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Il passe en finesse de la comédie à la comédie romantique en surfant sur le film d’action voire même catastrophe avec un final en apothéose…
Et son choix d’acteurs est impeccable : Adèle Haenel, définitivement à suivre de près, incarne une Madeleine tout en tension et moue boudeuse, envoyant ses répliques à la mitraillette laissant quasi K.O. tous ses interlocuteurs dont Kevin Azaïs, déjà vu dans « Je fais le mort » ou « La journée de la jupe », qui ne se laisse pas démonter et apprivoise avec douceur mais fermeté cette amazone des temps modernes… Le duo, à l’opposé l’un de l’autre, fonctionne à merveille et donne lieu à des moments tantôt drôles, tantôt beaux…
C’est absurde, on sait rarement où ça va finir mais c’est un des incontournable de la rentrée…
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