Le Beursschouwburg participe à la fête Autoloze Zondag et programme ( en rue) un de nos groupes les plus déjantés, les furieux Fifty Foot Combo!
On associe pas forcément la surf music avec nos plages de la mer du Nord, oui, je sais, on a Speedball Jr., mais enfin Link Wray, Dick Dale, les Ventures, The Chantays etc. évoquent des images de Californie.... beach bunnies, Chevrolets, Buicks, Monterey Bay, Big Sur, Hawaii Five-O, the Aloha spirit et peut-être un ou deux sharks pour flanquer la trouille aux sportifs amateurs, le surf c'est tout ça, et, pourtant, le monstrophonic sound de Fifty Foot Combo est pour beaucoup ce qui se fait de mieux en surf/garage/psychobilly et ce depuis des années.
Le groupe de Gand a célébré ses 20 ans d'existence ( avec une pause carrière de 2006 à 2012) il y a peu et donnait, en cette fin d'après-midi, son dernier concert 2014.
17h, pile, le smart Steven Gillis (Guitar) - le sobre Bart Rosseau (Drums) - le catcheur masqué Jesse Roosen (Bongos) - Miss Charleston Sandra Hagenaar ( Hammond) - l'élégant Rodrigo Fuentealba (Guitar) et le docker wallon Jens ( Jenz Von Trapp) de Waele à la basse, prennent la scène d'assaut, pendant plus d'une heure cette dangereuse bande d'Apaches va transformer l'artère bruxelloise en avenida Rio Branco en plein carnaval.
'It's alive' vivants, ils le sont, un démarrage sur les chapeaux de roues.
Sandra, échevelée, est diaboliquement sauvage, Jens, le tatoué fort en gueule, pointe sa basse vers RickyBilly, moins
con que d'habitude, les guitares cravachent, Steven, bravache, Rodrigo, placide comme Domingo, derrière eux Jesse R tabasse ses peaux et Bart rosse ses caisses, et dis-toi bien que le moteur n'est pas encore chaud.Enchaînement immédiat, 'L'étoile noire', l'Hammond dégouline, les guitares crachent un venin pas catin, ça rocke ferme sur fond lounge-exotica.
A 15 mètres, la grande Catherine, étrangement sobre, se secoue comme une chienne ayant été se baigner dans la rigole, Kris, le nez trempé dans sa Maes, rigole aussi et sur scène les méchants attaquent 'The Great Caffeine Comedown'.
Pas de répit pour les braves, volle gas à tous les étages, Sandra en pleine crise d'épilepsie sourit telle une diablesse sous influence, la clique balance une nouvelle suite de drunkabilly rengaines infernales: 'Buzzz saw', 'Betty's twist' , 'Italian Fuzz', de temps en temps Juffrouw Hagenaar délaisse les touches pour aller frôler un theremin et concocter d'effrayants sons de sirènes annonçant l'arrivée imminente de V2's, le peuple s'en fout, pas une âme n'a cherché refuge dans les abris souterrains.
On te cite les titres déchiffrés sur le copion de l'invisible man, il t'avertit: fais gaffe on n'a pas respecté l'ordre chronologique, ket!
'Galaxy of terror', a steady beat invitant tous les zombies à la danse, suivi de 'Combodelica'.
Faut faire gaffe The Wild Bunch est de sortie, éloignez les gosses!
' Day of the 100 Percenters' annonce le tribal 'Drums a Go-Go', la tribu est sur le sentier de la guerre, attention peinture fraîche.
L'ange blanc quitte le ring et descend dans la foule pour y jouer du tam tam, ambiance magnétique face à la Bourse.
Rodrigo en évidence pendant le nostalgique 'Taboo', beau comme une plage des Ventures.
Une nouvelle, zegt Gillis le Binchois.
Un rondo satanique!
Les Champs aiment la 'Tequila', Fifty Foot Combo carbure au 'Dimitius', un alcool artisanal introuvable dans le commerce, tous ceux qui y avaient goûté sont au cimetière.
La dernière, 'Alligator wine' de Screaming Jay Hawkins.
Tandis que Steven s'époumone, son micro rend l'âme, un spécialiste es saurien lui refile une potion à base de bave de crapaud sénile, le jouet reprend vie puis c'est la pédale que le 36 de Sandra écrasait depuis 50' qui déconne, une languette de sparadrap, on continue!
Voilà, bye, bye!
Un double bis avant de regagner l'écurie et, comme c'est l'heure de la messe, tout le monde à genoux.
Quoi, Ali, t'es musulman, à genoux on a dit!
Un final apocalyptique avec des bribes de 'Shaking all over'.
On en boit encore une, propose Cath?
Une dizaine!