Married // Saison 1. Episodes 6 et 7. Invisible Man / Waffles & Pizza.
Je pense que Married est une comédie avec énormément de potentiel mais qui se retient de mettre en avant ce fameux potentiel. On se retrouve donc avec une comédie qui trop mauvaise mais pas brillante non plus. Par moment, j’ai même l’impression que l’on va rapidement oublier Married une fois que l’on aura achevé le visionnage de la première saison. Ce qui est étrange à côté c’est que je ne serais pas contre une seconde saison, bien au contraire, avec un peu de travail bien évidemment. Je pense que l’une des grosses erreurs de cette comédie c’est de vouloir jouer sur deux plans à la fois. Le premier est celui de la comédie de couple que l’on pourrait retrouver sur n’importe quel network. On a déjà vu ce genre de comédies sur FOX ou encore sur NBC (et je pense encore une fois à Up All Night qui me sert depuis le début de référence pour parler de cette comédie). Le second plan c’est bien évidemment celui de la comédie qui veut être un peu plus proche de ce qui se fait sur FX, creusant donc les personnages, le comique de situation un peu fou et osé, etc. Sauf que cela fonctionne moyennement pour ce second plan. On se retrouve donc sur le câble avec une comédie de network. Awkward !
La relation entre Russ et Lina continue d’être quelque chose d’agréable à suivre, sans compter qu’à côté Jess est en train de prendre un peu plus de place. D’ailleurs, le personnage de Jess est certainement mon personnage préféré de Married alors qu’elle sort la série de sa mécanique très classique de la comédie de couple et que l’on a donc l’occasion de voir d’autres aspects de cette série grâce à elle. Je dois avouer que j’avais peur au départ après avoir vu le premier épisode que cela soit une comédie qui n’aille pas suffisamment loin. Si Married a su me prouver le contraire depuis, elle est en train de retomber dans ce qu’elle pouvait faire de plus médiocre au début. Au début j’ai cru que cela allait être une série qui pose de bonnes questions sur les relations de couple et le fait que ce n’est pas facile d’entretenir un mariage après plusieurs années. Mais ce n’est pas vraiment ça, c’est une comédie qui se complait dans une mécanique qu’elle semble trouver confortable. On pourrait voir 100 épisodes de Married comme ces deux épisodes que l’on ne verrait pas vraiment de changement. La série est un peu trop statique et cherche donc à nous surprendre avec des personnages secondaires qui sont eux bien plus intéressants.
Je pense à Jess mais aussi à AJ. Il faut dire que Brett Gelman est excellent (j’avais pu l’adorer dans Go On ou encore dans The Inbetweeners version américaine). Russ a peur dans « Invisible Man » qu’il devienne l’homme invisible en termes d’objet sexuel pour les femmes. C’est quelque chose que l’on a déjà vu des dizaines de fois dans des comédies de couple diverses et variées et il n’y a aucune surprises de ce point de vue là. Bien au contraire, on sent que Married ne cherche rien à renouveler et du coup la comédie devient un peu plus ennuyeuse que prévue. En voulant se rapprocher de la comédie qui parler des problèmes des adultes arrivés à la trentaine elle ne parvient pas à faire grand chose. Pourtant encore une fois il y a énormément de potentiel. Pour le coup, c’est Jess qui va apporter les bons ingrédients. En effet, dans cet épisode elle est là pour nous permettre de se rendre compte qu’au fond les enfants représentent plus ou moins la mort d’une partie de nous. C’était d’ailleurs l’une des grandes questions de Up All Night (oui, j’y reviens encore une fois). Dans l’ancienne comédie de NBC (que j’aimais beaucoup donc la référence n’est pas mauvaise), l’enfant qui était arrivé signifiait la fin de la vie de fêtard du couple.
Pour Jess c’est un peu la même chose depuis qu’elle s’est marié avec Shep. Mais je n’ai pu m’empêcher de voir que dans cet épisode il y a de grosses lacunes autour de Russ et Lina. Ces deux là ont beau être les héros de la série, on ne parvient pas vraiment à voir où est-ce que Married veut réellement en venir et cela m’embête, tout simplement. Et ce n’est pas « Waffles & Pizza » qui va changer grand chose. La série est encore une fois coincée au milieu de la façon dont ses personnages regardent leur petite vie devenir de plus en plus insignifiante. Russ et Lina sont encore une fois des personnages que l’on a envie de voir mais sans que leurs intrigues ne soient vraiment intéressantes. La faute encore une fois aux scénaristes qui ne savent pas trop quoi faire de nos deux héros en les collant dans toutes les intrigues médiocres possibles et imaginables. Je suppose qu’ils doivent ouvrir un livre avec tout un tas d’intrigues vues et revues dans les sitcoms avec des couples et piocher au hasard. C’est en tout cas l’impression que me laisse malheureusement cet épisode. Et Lina devient bien souvent un peu un personnage que l’on a envie de secouer afin de lui dire qu’elle doit faire quelque chose dans sa vie et arrêter d’être aussi statique.
Il y a pourtant des idées comme Russ et Lina qui ne se sentent pas en sécurité, le petit plan de Lina afin de faire en sorte que la petite amie encore mariée de A.J., Cynthia, vend sa maison, toute la cour que fait A.J à Cynthia et puis toute l’histoire de Jess sur son patron. J’adore Jess mais elle m’a vraiment déçu dans cet épisode. On a l’impression encore une fois que Married ne sait pas trop ce qu’elle veut être et ce qu’elle veut faire. Dommage. Surtout qu’il y avait du potentiel pour faire beaucoup plus. L’univers de la série n’est pas forcément aussi fascinant que l’on ne pourrait le croire mais il reste malgré tout efficace quand il le veut et je parle bien évidemment d’A.J qui est le seul personnage qui sort du lot. Finalement, Married ne nous a pas démontré beaucoup de choses depuis son pilote et je dois avouer que j’attends toujours de belles surprises (mais il n’y a rien qui semble aller dans cette direction pour le moment). C’est bien la preuve qu’il manque quelque chose et il ne reste que trois épisodes pour qu’elle nous le démontre.
Note : 5/10 et 4.5/10. En bref, la médiocrité reste apparemment le leit motiv des scénaristes.