(le texte n'est pas de moi mais de xenomorf,un habitué de site )
Le Guatemala – berceau de la civilisation maya - a été un des premiers pays colonisés par les espagnols, dès le début du XVIème siècle. Les Mayas étaient organisés en cités-Etats dont certaines étaient rivales, ce que les Espagnols ont su mettre à profit pour contrôler le pays, même si le dernier royaume maya a été soumis plus de 170 ans plus tard. Indépendant en 1821, le Guatemala appartient un temps à l’Empire du Mexique, puis aux Provinces Unies d’Amérique Centrale (démantelées en 1840). A la fin du XIXème siècle le pays finit par tomber sous la coupe de l’United Fruit Company, une compagnie américaine qui va faire la pluie et le beau temps autant en termes politiques qu’économiques pendant plus d’un siècle. Aujourd’hui, la domination n’est plus si directe (au XIX, la UFC était propriétaires des chemins de fer, de ports, et de milliers d’hectares) mais le pays reste soumis aux intérêts privés et étrangers : concessions minières ou pétrolières, plantations de palme ou de bananes… jusqu’à devenir une base arrière des narcos mexicains. Ce modèle prédateur a entraîné une succession de coups d’État, de révolutions, de contre-révolutions… qui a abouti à créer les conditions d’une guerre civile sanguinaire, une des plus longues de l’histoire de l’humanité, qui a duré de 1960 (voire 1954) à 1996. En pleine guerre froide, l’oligarchie guatémaltèque a reçu l’appui des USA ; de l’autre côté, les rebelles se sont structurés en mouvements et organisations diverses. Certaines étaient plutôt marxistes (Forces armées rebelles - FAR, puis Armée de guérilla du peuple – EGP), d’autres plus liées à l’identité indigène (Organisation du peuple en arme – ORPA).
On ne saurait comprendre les divers conflits internes qui ont ravagé l’Amérique Latine (Colombie, Guatemala, Nicaragua) sans prendre en compte les très profondes inégalités notamment en terme d’accès et de propriété de la terre. Au Guatemala, très rural, qui reste un des pays les plus inégalitaires du monde, 2.6 % des propriétaires concentrent les 2/3 de la superficie du pays, pendant que 54 % des agriculteurs doivent se contenter de 14 % des terres. Ces inégalités se basent sur un profond racisme, qui a toujours structuré un système de pouvoir (1) dont la majorité indigène était absente, et entraîné le mépris à l’égard de leurs formes de vie et d’organisation. Le pays est pourtant d’une très grande diversité : 22 « nations » indigènes, plus les Xincas (peuple venu du nord avant la colonie, considéré comme indigène mais non maya), et les Garifunas (descendants d’esclaves africains).
Ce racisme et une idéologie anticommuniste soutenue par les USA a permis la mise en œuvre de stratégies de terreur : massacres de villages entiers, femmes et enfants y compris, terre brûlée, tortures, disparitions, crimes et violences sexuelles systématiques, de la part de l’armée guatémaltèque, de groupes paramilitaires contre des villages « soupçonnés » d’être des bases arrières des guérillas. « Habituellement, la mécanique des tueries est la même : on commence par terroriser la population avec l’arrivée massive de troupes, accompagnées d’hélicoptères et d’avions qui procèdent en larguant des bombes jour et nuit. Ensuite, les soldats établissent un cordon autour des villages ciblés, tirent sur les gens qui essayent d’entrer ou de sortir ; ils maintiennent ce bouclier pendant une ou deux semaines afin d’affamer la population et de créer un état de panique. Les comités locaux d’autodéfense essaient d’installer les pièges, de creuser des tranchées au bord des chemins et d’user des feux d’artifice pour se défendre. L’armée, de son côté, essaie de brûler les entrepôts de grains et de maïs. Finalement, les soldats sélectionnent des villages et y entrent systématiquement, tirant des mitraillettes et lançant des grenades sur la population, brûlant les maisons et les champs. S’ensuit alors la fuite des villageoises, des femmes, des mères enceintes, des enfants de quatre, cinq et six ans affamés, trempés par la pluie et souvent blessés par les balles des soldats. Des témoins ont raconté des histoires de femmes violées, de mères enceintes tuées et de corps des bébés arrachés des ventres maternels et fracassés sur des roches. » (Hickey, Les Mayas, victimes de l’histoire dans la guerre civile du Guatemala, 1954-1996). 83 % des plus de 200.000 morts et disparus étaient indigènes… ce qui a conduit à pouvoir mettre en avant la dimension de génocide du conflit. 626 villages détruits, plus d’1.5 millions de réfugiés ou déplacés. Dans 85 % des massacres, les femmes assassinées avaient été victimes de violences sexuelles. 35 % de ces victimes étaient des enfants et des adolescentes.
Après 20 ans d’impunité, où les victimes ont dû cohabiter avec leurs tortionnaires, les procès ont débuté autour de 2010/2011. L’ancien dictateur Rios Montt a été condamné le 10 mai 2013 pour génocide et crime contre l’humanité, faisant ainsi du Guatemala le premier pays au monde à avoir jugé un tortionnaire par un tribunal national. Quelques jours plus tard, le jugement était annulé, le procès doit encore reprendre depuis le début, et Rios Montt, très vieux et malade, ne fera vraisemblablement pas de prison. Reste quand même l’image de cette dizaine de femmes indigènes violées et torturées pendant la guerre civile qui ont attendu 17 années avant de pouvoir témoigner, sans aide psychologique, stigmatisées autant par le système que leurs communautés et qui ont pu parler et faire reconnaitre les crimes dont elles ont été victimes. Ce procès, la dimension génocidaire, l’utilisation de la violence sexuelle dans les actes jugés ont aussi été rendu possible grâce à la détermination de 2 femmes : la juge Yasmin Barrios – qui a malheureusement été suspendue depuis, en raison de son rôle moteur contre les tortionnaires - et l’ancienne Ministre de la Justice Claudia Paz y Paz. Première femme à ce poste, nommée en 2010, Claudia Paz y Paz a permis en quelques années de faire chuter la criminalité de 9 %, dans un pays où structurellement l’impunité règne (moins de 2 % des cas d’homicides résolus). Son mandat n’a pas été renouvelé en mai dernier. Ses très bons résultats n’ont pas réussi à compenser ses actions qui mettaient en cause le système dominant.
Les pratiques de violence institutionnelles ont changé mais pas cessé. En 2011, 800 familles mayas ont été expulsées de leur communauté pour permettre l’installation d’un grand projet de biocarburants. Il y a actuellement plus de 3.200 conflits recensés autour de questions de ressources (terres, eau, concessions minières ou pétrolières), dont la majorité donne lieu à des pratiques de répression quasi quotidiennes extrêmement violentes et de criminalisation de la protestation sociale. Le 15 aout 2014, 3 membres d’une communauté qui manifestait contre son expulsion ont été exécutés par la police (http://journal.alternatives.ca/spip.php?article7909). Non seulement l’État guatémaltèque ne respecte pas les droits territoriaux des communautés, ni les pratiques de négociation, mais il ne respecte pas non plus les lois qu’il a lui-même voté, les droits humains les plus élémentaires ni la Convention 169 de l’OIT – Organisation Internationale du Travail (Nations Unies) qui oblige les Etats à réaliser des consultations préalables des communautés, et quand ils le font, à respecter la décision. Cette question de l’accès aux ressources de production agricole pour les indigènes, en grande majorité paysans, prend d’autant plus d’importance quand on sait que le Guatemala est le pays où les taux de malnutrition infantile sont les plus forts d’Amérique Latine & Caraïbes – autour de 50 %, devant Haïti, et le 4ème au monde.
Cette violence et cette impunité institutionnalisées, l’exclusion économique, le manque de perspectives d’emploi, la pénétration des narcos, les inégalités, la pauvreté ont fait exploser les niveaux de violence dans les années 2000, aidé en cela par le développement des « pandillas », ces gangs de rue d’adolescent(e)s ultraviolents. Le taux d’homicides a quasiment doublé dans la dernière décennie, comme tous les pays d’Amérique Centrale. C’est une des seules régions du monde où tous les indicateurs se dégradent, avec les pays les plus dangereux du monde, où on meurt plus qu’en Irak ou en Afghanistan, poussant des milliers de jeunes honduriens, salvadoriens, guatémaltèques et mexicains à migrer en masse vers les USA.
Dans le même temps, un autre type de violence a augmenté. Le Guatemala occupe le 2ème rang des pays les plus violents à l’égard des femmes, après la Russie, non seulement en terme de fémicides , mais également les autres formes de violence malheureusement les plus courantes : violence domestique/intrafamiliale (les définitions de ces dernières changent selon les pays), violence sexuelle. Le Guatemala identifie également la violence économique ou patrimoniale. Chaque jour, 2 femmes sont assassinées au Guatemala. Depuis la signature des Accords de Paix en 1996, le pays s’est pourtant doté de lois adaptées aux conventions internationales réprimant la violence envers les femmes et notamment créé la figure juridique du fémicide (2), à l’instar d’autres pays d’Amérique Latine, dès 2008. Pour autant, au Guatemala, on n’en a pas fait une circonstance aggravante, et la plupart des cas de meurtres de femmes ne sont pas classés comme fémicides (moins de 1%).
Le contexte d’impunité généralisée et de violence institutionnalisée a bien évidemment renforcé une violence de genre installée sur un machisme structurel particulièrement fort : l’adultère des femmes était seul puni jusqu’à 1995. Traditionnellement, les fêtes de naissance – et le paiement de la matrone – sont plus importantes si nait un homme. La violence est également acceptée socialement comme méthode éducative.
On a constaté une très forte augmentation des cas de violence intrafamiliale (d’environ 5.000 cas en 2003 à presque 35.000 en 2011), sans qu’on puisse précisément l’attribuer à une hausse réelle des cas, au rôle des organisations féministes qui poussent à la dénonciation où à un meilleur suivi statistique établi par les lois votées les années précédentes. 3 cas sur 5 concernent des familles sans emploi ou à revenus très bas. En ce qui concerne les violences sexuelles, on enregistre entre 3.500 et 4.000 cas par an, soit 54 pour 100.000, ce qui constitue un des taux les plus forts au monde, alors que les statistiques ne concernent pourtant que les zones urbaines principales. Une des principales causes de l’explosion de cette violence est l’impunité quasi généralisée qui règne au Guatemala. Le taux d’élucidation des homicides est déjà ridiculement bas, à l’image des crimes sexuels : presque 4.000 cas de crimes sexuels en 2011, dont 289 font l’objet de procès… et 68 condamnations. Le viol conjugal est sensé être puni mais comme dans d’autres pays il est peu dénoncé et surtout il reste « acceptable » socialement.
En matière de violences sexuelles, une organisation fait un travail absolument indispensable et remarquable : Colectiva Actoras de Cambio (la « Collective Actrices de changement »), née en 2003 à partir d’une équipe de projet travaillant sur l’accompagnement psychosocial des victimes du conflit armé, projet mené par l’UNAMG (Union nationale des femmes guatémaltèques). Cette « collective » s’est structurée juridiquement en 2009. Leur action contribue aussi bien au soin des femmes victimes, qu’à construire la mémoire des crimes qu’elles ont subis, la recherche de la justice mais aussi créer les conditions pour que cette violence ne se reproduise pas.
Ces victimes ne sont pas prise en compte par la médecine formelle. Celle-ci, d’origine occidentale, est totalement inadaptée à leur conception culturelle, d’autant qu’on ne devient pas médecin au Guatemala (comme dans beaucoup de pays d’Amérique latine) pour le serment d’Hippocrate mais pour bien gagner sa vie. En outre, d’un point de vue politique, Actoras de cambio ayant été créée sur des fondamentaux féministes, la médecine moderne ne permet pas de réflexion « politique » à partir du soin, par exemple une douleur physique augmentée par la stigmatisation ou la négation de la cause de cette douleur. Il a fallu créer des méthodes pour « Théoriser depuis le sensible », depuis le ressenti, les émotions, acceptées mais décortiquées et expliquées, comme point de départ de processus de soin mais aussi de débats politiques… tout en explorant d’autres voies : thérapie de libération émotionnelle - AFT, Advanced Integrated Therapy, de spiritualité libératrice, de bioénergie, de dialogue avec le corps… L’idée bien adaptée aux latinos et en particulier aux peuples indigènes est de ne pas séparer corps/esprit/cerveau, la grande erreur des peuples occidentaux. On retrouve aussi l’approche d’éducation populaire qui considère chaque personne comme source de savoir et vise à faire de chaque personne un acteur ou une actrice de sa propre vie (au contraire de l’approche verticale occidentale, où il y a des « sachants » et des « apprenants »).
Ce type de démarche est aussi né du contexte. Les survivantes et les victimes de violences sexuelles sont sorties du silence imposé autour de 2008. Depuis la fin du conflit armé, on évoquait certes les disparitions, les tortures, les exécutions mais très très peu les violences sexuelles, ce qui été vécu comme une forme de négation de la souffrance, d’élimination, notamment de la mémoire… ou une « memoria silenciada », une mémoire tue. Cette mémoire des violences sexuelles était invisibilisée aussi dans les communautés, et les victimes stigmatisées… d’autant que le conflit est très mal évoqué dans les programmes scolaires, car le discours officiel est celui de l’oubli. A partir de 2008, le silence est rompu, les femmes – qui avaient commencé à l’évoquer entre elles, en parlent, ainsi qu’à l’intérieur de leurs communautés, à défendre leur démarche, et à travailler avec d’autres groupes de survivantes, à créer des réseaux et des espaces de rencontre. Un 1er « festival » est organisé en 2008, non pas pour fêter mais pour rendre visible la douleur, le fait de se soigner et de retrouver sa dignité, à travers la danse, le théâtre, la poésie. Son slogan était « J’ai survécu, je suis là et je suis vivante ». Un gros travail est également réalisé avec les jeunes, avec les enseignantes pour introduire la question de la mémoire (actions de sensibilisation, guides pédagogiques). Certaines femmes acquièrent le courage de faire de leur témoignage de vie une publication, où elles se racontent, autant leur traumatisme que la façon dont elles s’en sont sorti. Les pratiques de travail au quotidien d’Actoras de Cambio ne sont pas éloignées de leurs positionnements politiques : communication non-violente, souci d’éviter les coupages de parole, les jugements de valeur, les réactions violentes ou exagérées analysées immédiatement… et elles ne sortent jamais d’une rencontre, d’une réunion avec un malaise ou des non-dits.
Cette violence est aussi présente dans les communautés. Certaines victimes ont continué à subir des violences sexuelles après le conflit, car elles étaient stigmatisées comme « putes », qui auraient elles-mêmes provoqué la violence sexuelle (!), mais le travail de récupération a aussi permis de lutter contre la violence installée dans les familles, les communautés, et que les autorités traditionnelles ne reconnaissent pas vraiment. Un travail d’autant plus délicat qu’en questionnant le machisme, elles questionnent les rôles, notamment traditionnels, et comment la cosmovision maya est interprétée comme un système de pouvoir à leur détriment. Le conflit a en outre installé et normalisé la violence sexuelle, qui a augmenté après. Les religions ne jouent pas leur rôle car elles ont un discours ambigu, qui légitime la violence contre les femmes qui sortent de leur rôle. D’autre part la vision traditionnelle a installé l’idée que les femmes ne savent pas faire en général, s’y prennent mal, parlent mal espagnol, à tel point qu’elles s’autocensuraient au début. Les festivals ont permis d’installer l’idée que les femmes sont victimes mais pas seulement, et elles sont aujourd’hui bien plus prises au sérieux, ce qui permet d’aborder d’autres thèmes : ni violence, ni maltraitance mais non plus de moqueries et de harcèlement. Elles sont de plus en plus reconnues comme actrices, prennent des responsabilités, sont de plus en plus invitées aux réunions, même si leur présence au sein des autorités traditionnelles reste limitée. Les festivaux de la mémoire (le 2ème a eu lieu en 2011) sont aussi important pour la visibilité de la problématique, la crédibilité de leur travail mais aussi comme moment de solidarité entre elles, dont elles sortent pleine d’énergie, comme étape « d’epoderamiento » (empouvoirement/empowerment). Les festivaux permettent également d’attirer d’autres personnes, des jeunes filles en particulier.
Ces initiatives sont structurantes. Après la violence, certains groupes souhaitent lancer des activités économiques. En tout état de cause, elles deviennent aussi référentes contre la violence, sont interpellées par d’autres victimes, les accompagnent à la police, au tribunal, et montre également un autre modèle au reste de la communauté, notamment aux enfants. Aujourd’hui, il y a quelques résultats, et des changements sont visibles. Si il y a des cas de violence, plusieurs femmes accompagnent la ou les victimes. Il peut y avoir des dénonciations publiques en cas d’inaction – dans la plupart des cas - des autorités. Il semble que le nombre de viols ai diminué dans certaines communautés. Il reste aussi des cas où les autorités communautaires n’ont pas voulu bouger après des dénonciations, même publiques, et au final ont rejeté les accusatrices ! L’impact est mitigé car même avec du rejet, on constate la fin d’une certaine impunité. Dans un autre cas, un violeur a fini par partir de lui-même car il était stigmatisé par les femmes de la communauté. Dans une autre communauté, 250 femmes ont lu publiquement les noms de violeurs connus. Qu’un groupe de femme soit mobilisé dans une communauté permet déjà de générer un climat de fin d’impunité voire de respect. Le rôle du collectif est d’autant plus important que les femmes ne sont pas indépendantes, elles n’ont souvent ni maison à leur nom ni travail. Ce type de démarche commence à se développer dans certains pays d’Amérique Centrale, sous le nom de « défense sociale des droits ». Cette approche s’est développé face à l’échec dans certains pays de l’approche traditionnelle par les droits, quant les institutions de la justice (police, justice, institutions démocratiques) ne fonctionnent pas ou sont corrompues. La défense sociale des droits apporte une protection, non pas via le droit et les institutions, mais via la communauté, le groupe, la mobilisation, la solidarité.
Quelques paroles :
« Logramos brillar » (Nous avons réussi à briller)
« Elles ne sont plus silencieuses mais maitresses de la parole » (Je traduit Senoras, au sens de SeigneuREs, puisque le mot n’existe pas en français, par maitresse. « Dame » traduit l’épouse du seigneur et n’est donc pas adapté)
« Yo soy voz de la memoria y cuerpo de la libertad » « je suis la voix de la mémoire et le corps de la liberté »
« Ni oubli, ni silence »
« Quand il y en a une, ce sont 10, 100, 1000 femmes sur le chemin de la liberté »
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1) Le pouvoir est détenu par les « ladinos », blancs ou non-indiens, une oligarchie essentiellement terrienne. Les régimes militaires a aussi permis de créer une caste politique de généraux à la retraite. Depuis quelques années, une oligarchie commerçante commence à se structurer. Mais à la base, ces 3 secteurs ont les mêmes intérêts. Certaines familles ont des monopoles absolus sur certains produits et organisent des filières entières à leur seul profit (comme les médicaments, ou les œufs, qui valent plus cher que dans les pays voisins).
2) Le fémicide est une figure juridique servant à mettre en avant la spécificité des crimes contre les femmes. Selon Diana Russell, « le fémicide est le meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme ». En Argentine, c’est une circonstance aggravante. Un crime d’honneur est par exemple un fémicide. Un crime décrit comme « passionnel » est un fémicide. Selon l’OMS « Le fémicide est généralement commis par des hommes, mais il arrive parfois que des membres féminins de la famille soient impliqués. Le fémicide se distingue des homicides masculins par des particularités propres. Par exemple, la plupart des cas de fémicide sont commis par des partenaires ou des ex-partenaires, et sous-entendent des violences continuelles à la maison, des menaces ou des actes d’intimidation, des violences sexuelles ou des situations où les femmes ont moins de pouvoir ou moins de ressources que leur partenaire ». En Argentine, en 2009 a notamment été mis en avant le fait que le machisme des policiers avaient empêché une femme de porter plainte 5 fois… avant que son ex compagnon ne la tue.