Pascal Terrasse : MON INTERVIEW DANS LE PARISIEN – SUPPRESSION DE LA PREMIER TRANCHE D'IMPOSITION, « DU POUVOIR D’ACHAT EN PLUS »

Publié le 23 septembre 2014 par Letombe

Député de l'Ardèche, Pascal Terrasse est membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.

Cette mesure (de supression de la première tranche d'imposition) va-t-elle dans le bon sens ?

Oui. Depuis 2009, le poids de l'impôt sur revenu n'a pas épargné les classes moyennes et populaires. Il était temps de faire un effort. L’objectif de ce dispositif, c’est plus de pouvoir d’achat. Un engagement de François Hollande.

Quelle est la cible ?

Les classes moyennes et populaires. Je prends un exemple précis : un ménage avec deux enfants à charge gagnant 4000 € par mois ne paiera plus d’impôt sur le revenu l’an prochain. Mais ce dispositif a un autre intérêt : puisque nous allons supprimer la première tranche d’imposition que tous les contribuables supportent, certains vont sortir de l’impôt quand les autres en paieront moins. C’est 9 millions de contribuables qui vont bénéficier de ces baisses. Parmi elles, 3 millions n’en paieront plus.

La France a touché le pactole…

Non. Le coût total c’est 3,3 Mds€. Une partie a déjà été votée dans le collectif budgétaire de l’été dernier. D’autre part, nous avions mobilisé 3 Mds€ pour financer la baisse annoncées des cotisations salariales. Celle-ci a été annulée par le Conseil Constitutionnel. Mais ces 3 Mds€ n’ont pas disapru. Ils sont là, prêts à être redéployés.

Ce ne sont donc pas les contribuables plus aisés qui vont financer la sortie de l’impôt des plus modestes ?

François Hollande aura l’occasion de le rappeler aujourd’hui lors de sa conférence de presse. Il n’y aura pas de nouveaux impôts dans le prochain budget.

Mais moins d’impôts, c’est moins de recettes pour l’Etat ?

Moins d’impôts, c’est plus de pouvoir d’achat. Et le pouvoir d’achat, c’est davantage de consommation. Et un pays qui consomme plus, c’est plus de rentrées fiscales, via notamment la TVA. C’est un moyen d’accompagner la politique de la demande.

Manuel Valls aurait-il dû annoncer cette mesure au moment de solliciter la confiance de sa majorité ?

L’essentiel, c’est que Manuel Valls l’ait annoncée aux Français. Je ne me sens ni méprisé ni bafoué dans mon rôle de parlementaire.

Pascal Terrasse, Député de l'Ardèche, Ancien Président du Conseil général

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