La vie de tout un chacun est toujours remplie, quelque soit ses occupations. La sommes de ces petits riens, des ressentis, des conséquences de ce que l’on a fait, ou même les rancœurs comblent le moindre espace en faisant de nous ce que nous sommes.
Mais en y réfléchissant bien, chacune des actions ayant généré un sentiment aussi banal soit-il à un coût : le prix de la vie. Car dans notre société de consommation outrancière, cela se chiffre désormais en euros. Partant de ce principe économico-sentimental, Grégoire Delacourt pousse la réflexion sur la valeur de nos actes, le prix de notre affection à la recherche, plus simplement, de l’homme tapi en filigrane derrière nos airs convenus.
Un roman sur les vraies valeurs, sur l’enfance et l’adolescence se cherchant pour grandir vers l’âge d’homme.
Hélas, un quatrième roman dans lequel je ne retrouve pas le Grégoire Delacourt que je connais ! Qu’est devenue la fraicheur, la vivacité des trois premiers opus ? Grégoire, je te pensais meilleur communiquant que cela, ton vrai métier t’y préparait pourtant ; redevient celui que tu es réellement, ne tente pas de jouer les intellectuels, les écrivains ayant un message à faire passer : tu vaux mieux que ça. Ton roman est très décousu, le fil conducteur est si ténu qu’on l’égare au fil des pages. La modestie en demi-sourire dans tes premiers livres te singularisait, dans celui-ci on en est écœurés tant l’échec et le renoncement sont prévisibles, c’est pathétique. Vraiment, il est dommage que « l’écrivain de la famille » ait voulu jouer au grand. D’ailleurs, à lire les articles de presse sur ton livre, il est clair que tu as cherché à survoler un terrain ne t’étant pas destiné… Ressaisi toi, le public, ton public, pourrait se lasser. Je t’envoie quand mon amitié en gardant un œil sur ton travail : gageons que ce n’est là qu’un petit passage à vide.
4ème de couverture
« Une vie, et j’étais bien placé pour le savoir, vaut entre trente et quarante mille euros.
Une vie ; le col enfin à dix centimètres, le souffle court, la naissance, le sang, les larmes, la joie, la douleur, le premier bain, les premières dents, les premiers pas ; les mots nouveaux, la chute de vélo, l’appareil dentaire, la peur du tétanos, les blagues, les cousins, les vacances, les potes, les filles, les trahisons, le bien qu’on fait, l’envie de changer le monde.
Entre trente et quarante mille euros si vous vous faites écraser.
Vingt, vingt-cinq mille si vous êtes un enfant.
Un peu plus de cent mille si vous êtes dans un avion qui vous écrabouille avec deux cent vingt-sept autres vies.
Combien valurent les nôtres ? »
À force d’estimer, d’indemniser la vie des autres, un assureur va s’intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque, On ne voyait que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du Mexique. Le dernier tableau s’affranchit de la géographie et nous plonge dans le monde dangereux de l’adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes promesses.
Un peu de l’auteur
Après le succès mondial de La liste de mes envies et de La première chose qu’on regarde, Grégoire Delacourt signe sans doute son roman le plus fort, le plus personnel, sur la violence de nos vies et aussi sur le pardon.